Arrivé cette saison au REC Rugby, l’international espagnol apporte toute sa polyvalence au collectif rennais, pouvant évoluer aussi bien au centre qu’à l’ouverture. Fort d’un parcours déjà bien rempli, Gonzalo Lopez Bontempo nous raconte l’émergence du rugby en Espagne et sa première saison bretonne.
Tu es originaire d’Argentine, international espagnol et tu évolues en France. Peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Je suis arrivé en Espagne à l’âge de 5 ans et j’ai commencé le rugby à Madrid. Je viens d’une famille qui pratiquait déjà, notamment mon père, et c’était logique de suivre le même chemin. J’ai évolué au club d’Alcalá, puis j’ai rejoint Alcobendas, le meilleur club de Madrid. Je suis ensuite parti à 17 ans à Biarritz. C’était un rêve pour moi de venir en France pour jouer au rugby. J’ai cherché des contacts et le club biarrot a été le premier à se manifester. J’y ai reçu un super accueil.
Le changement de culture a-t-il été difficile à gérer ?
Mes deux premières années ont été compliquées. Le plus difficile fut sans aucun doute la barrière de la langue, mais j’ai appris grâce à mes deux familles d’accueil. Une fois que j’ai commencé à maîtriser le français, ça a tout de suite été plus facile. Plus globalement, je pense être une personne qui s’adapte vite et ça n’a pas été un problème de me familiariser avec la culture française, au-delà de la langue.
Où en est le rugby en Espagne ?
C’est beaucoup mieux qu’avant et ça continue de grandir. Évidemment, il y a encore des sports qui sont bien plus médiatisés que le rugby, mais il y a de nets progrès. Il y a de plus en plus de visibilité pour le championnat national et les clubs ont aussi plus de moyens. Ça permet d’attirer des joueurs étrangers et de niveler le championnat vers le haut. L’autre point important, c’est la guerre que se livrent les clubs au niveau de la formation. Les jeunes joueurs espagnols ont tendance à partir en France ou en Angleterre et les conserver un peu plus longtemps au pays est un axe essentiel de progression pour le développement du rugby ibérique.
Tu participes au Rugby Europe Championship, l’équivalent du Tournoi des 6 Nations B, avec l’Espagne. Que dire de cette compétition ?
C’est un tournoi qui oppose huit nations, divisé en deux poules de quatre. Dans la nôtre, nous jouons l’Allemagne, les Pays-Bas et la Géorgie, alors que la seconde voit s’affronter le Portugal, la Roumanie, la Belgique et la Pologne. Les deux premiers de chaque poule se qualifient pour les demi-finales. L’Espagne fait partie des favoris de cette compétition et nous avons terminé trois fois 2es sur les quatre dernières années. De plus, la finale se jouera cette année en Espagne. Néanmoins, la Géorgie reste favorite.
Tu es réputé pour tes coups de pied lointains. Travailles-tu particulièrement ce secteur de jeu ?
Je tire depuis que je suis petit et j’ai toujours été le buteur de mes différentes équipes. Cependant, j’ai vraiment commencé les entraînements spécifiques au pied quand j’étais à Brive et je me suis spécialisé dans les tirs de loin quand j’évoluais du côté de Limoges. Même si dorénavant, je suis désigné pour les tirs longue distance, je suis tout aussi à l’aise de près, et dans les deux cas, il faut trouver un bon équilibre entre puissance et précision.
Comment vis-tu ta première année en Bretagne ?
Sportivement, c’est une saison compliquée avec pas mal de regrets sur certains matches, mais il y a toujours de l’espoir et j’y crois. Nous travaillons dur pour réussir à nous maintenir et nous avons un super groupe. Hors terrain, j’aime beaucoup la ville et je commence à bien la connaître. C’est aussi la première année que je suis JIFF (Joueur Issu des Filières de Formation), un programme où il y a peu de places et qui m’offre un vrai confort pour la suite de ma carrière. Reste à enchaîner les victoires pour recoller au classement et s’offrir une grosse fin de saison.