Après cinq mois de compétition, le Stade Rennais Rugby entame la dernière ligne droite de sa saison. L’occasion de faire un premier bilan avec la coach Anne Berville et de se projeter sur la fin du championnat et la coupe de France.
Quels enseignements tires-tu de la saison alors que la phase retour a démarré ?
Nous ne sommes pas complètement satisfaites. Nous avons certes réussi à remporter les matches que nous devions absolument gagner, face à Chilly-Mazarin et contre la Section Paloise au match retour, mais nous n’avons pas encore réussi à accrocher une grosse écurie. Nous avions pour objectif de rivaliser face à un adversaire plus fort sur le papier, notamment pour valider les bonnes choses entrevues face à des équipes à notre portée, mais nous n’avons pas encore réussi à le faire. Dans le jeu, il y a des satisfactions, comme en défense ou sur les extérieurs. Il y a aussi du mieux dans l’état d’esprit collectif, dans la cohésion de groupe. Même si certaines lourdes défaites nous ont fait mal, globalement, nous sommes en progression.
As-tu ciblé des axes d’amélioration ?
Nous avons un manque au niveau de la conquête, il faut progresser là-dessus. Nous savons que nous avons un déficit de poids par rapport à certaines équipes et nous devons faire en sorte de réduire cet écart. Nous devons aussi nous améliorer sur les touches, mais c’est un constat valable pour toutes les équipes du championnat. Il y a une vraie insuffisance dans ce domaine.
Comment faire pour améliorer cela ?
Je suis peut-être un peu trop conciliante et je devrais sans doute me montrer un peu plus dure. D’un côté il y a le plaisir du jeu qui est primordial, mais de l’autre, il y a aussi l’exigence, et il faut trouver un juste équilibre. Nous devons changer les bonnes choses à l’entraînement, en augmentant la précision et en ajustant le temps de travail. Il faut donner le goût du défi et du challenge. Nous sommes encore irrégulières et nous manquons parfois de concentration. Pourtant, quand nous avons le ballon, nous arrivons à produire du jeu et à marquer. Nous avons des qualités qui ne demandent qu’à s’exprimer.
En parallèle du rugby, il y a aussi le double projet des filles. Quel impact cela peut avoir sur leurs performances ?
Déjà, cela influence leurs disponibilités, même si globalement, elles arrivent à venir s’entraîner très régulièrement. Les filles sont impliquées et c’est une très bonne base de travail. Cependant, il est essentiel qu’elles aient autre chose que le rugby et qu’à côté, elles puissent s’épanouir autant que sur les terrains. Il faut être à l’écoute des difficultés rencontrées en dehors des terrains pour qu’elles puissent se concentrer à 100% sur le rugby quand elles jouent. De l’autre côté, c’est aussi important qu’elles prennent du plaisir sur le terrain afin d’avoir un juste équilibre entre les deux. Tout est lié.
Quels sont les objectifs pour la fin de saison ?
En championnat, nous visons les play-offs. Je regrette néanmoins que certains forfaits ne soient pas pénalisés au classement. Même si je sais que ça ne ravit pas les clubs concernés d’être contraints de le faire, mais pendant que jouons et perdons parfois sur des scores lourds, les équipes qui déclarent forfaits prennent un simple 25-0. Que ce soit en termes d’énergie dépensée ou en termes de goal-average, ça nous pénalise. Malgré tout, je retiens aussi le côté positif et l’expérience engrangée lors de nos matches. Nous allons avoir deux rencontres très importantes face à Chilly-Mazarin, qui est à notre portée, et contre la Section Paloise mi-mai. Mais entretemps, nous aurons aussi la coupe de France, où nous avons pour l’instant un bilan équilibré avec deux victoires et deux défaites. Il nous reste des matches intéressants à jouer contre les équipes de l’autre poule et ça peut déboucher sur une demi-finale !
Un dernier mot sur le rugby féminin à Rennes ?
On manque de visibilité. Il y a quand-même du mieux sur les dernières rencontres, mais nous partons de loin. Ça prend du temps mais il faut que nous allions plus vite. Nous avons mis des affiches en ville et les filles vont au marché des Lices pour parler du club. Ce qui est difficile, c’est que nous sommes obligées de changer régulièrement d’horaires, pour un tas de raisons, logistiques notamment, et ce n’est pas simple de communiquer dans ces conditions.