Ceux qui ont enterré le REC Rugby trop vite, le renvoyant d’office en National 2, pourraient avoir quelques maux de tête dans les semaines à venir. Tombeur avec panache de Chambéry, avec le bonus offensif, le XV rennais a gagné plus qu’un match, même si cela mérite confirmation. Toujours sans joker possible dans la lutte pour le maintien.
« Sincèrement, à l’issue de la rencontre contre Chambéry, personne n’a sorti la calculatrice ou cherché à connaître le résultat de Hyères-Carqueiranne. » L’aveu de Vincent Bréhonnet, coach des arrières du REC Rugby, en dit long sur l’état d’esprit animant ses troupes. S’il veut sortir de la situation où il s’est installé depuis de longs mois, le groupe rennais sait qu’il ne devra compter que sur lui. Pour preuve, le non-match de Bourg, balayé 40-0 dans le Var. Bizarre ? « Les autres feront les résultats qu’ils feront mais peu importe ce que cela donne si de notre côté, nous ne faisons pas le travail. Ce qui est certain, c’est que cette victoire a fait beaucoup de bien aux têtes ! Les gars ont trouvé la satisfaction, le plaisir et la récompense enfin, de tout ce qu’ils donnent chaque jour à l’entraînement. C’est une base mais il reste encore beaucoup à faire. »
Changer le cours de l’histoire
Si les sourires ne sont jamais vraiment partis, le REC étant aussi tout à son plaisir d’évoluer à un tel niveau, de découvrir des stades et adversaires historiques, les têtes étaient basses et le moral à zéro en janvier dernier après la terrible climatisation vécue à Suresnes, avec un match perdu sur le fil. Un adversaire que le technicien réciste n’oublie pas : « Tout le monde ne parle que de nos amis varois mais, au vu de leur calendrier et de leur dynamique, je pense que Suresnes peut aussi se retrouver à la lutte pour le maintien. D’où les regrets éternels d’avoir perdu là-bas alors que la victoire nous tendait les bras. Ajoutés aux regrets nourris également face à Bourg, Tarbes ou Nice à la maison, on se dit qu’il y avait mieux à faire mais que même avec ces points-là, nous serions à la lutte, nous aussi pour le maintien. » De quoi estimer le REC, 13e sur 14, aujourd’hui à sa place ? « Oui, totalement. Nous payons pour apprendre avec des lacunes sanctionnées à chaque rencontre sur notre manque de réalisme offensif, nos petites erreurs, ces fameux détails de plus en plus décisifs en s’approchant du plus haut niveau. Nos manques de pragmatisme et de rigueur, mais aussi de capacité à concrétiser nos temps forts ont coûté cher. Mais ce n’est pas fini… » En mars, il s’agira peut-être pour le club de la capitale bretonne, de changer le cours de son histoire. Il va falloir pour cela profiter de deux matchs à domicile contre Blagnac et Dax, qui feront suite à un déplacement capital et décisif chez la lanterne rouge, Cognac. Un match piège par excellence face à un adversaire condamné mais bien décidé à laver la défaite de l’aller, d’un petit point, et libéré, donc dangereux. Blagnac, ensuite, avec son profil proche de celui des Rennais, avec des pluriactifs et une construction progressive. Puis Dax, deux semaines plus tard, leader du championnat mais amputé pour l’occasion de plusieurs joueurs clés retenus dans le tournoi B des Six nations. Ensuite, alors, il sera temps de s’expliquer avec les copains d’Hyères, avec un plan bien précis : « L’idéal serait d’arriver en étant revenus à cinq ou six points d’eux début d’avril, afin de vraiment revenir définitivement dans la course, conclut Vincent Bréhonnet. Nous n’avons plus de jokers et il faut prendre tous les points possibles à la maison, ne pas avoir plus de regrets que ceux déjà accumulés, pour se récompenser de nos efforts, valoriser la progression réelle des garçons mais aussi, gâter notre public, nos partenaires, nos bénévoles, qui n’ont rien lâché à nos côtés. » Avec ce premier élément de réponse aujourd’hui, du côté de Cognac, pour continuer d’imaginer une fin de saison de folie.