Battu à Reims, le Stade Rennais retrouvait le Roazhon Park et n’avait pas le choix pour rester au contact de l’OM : il fallait gagner ! Face à un adversaire plus à l’aise loin de ses bases, la tâche fut compliquée et la victoire arrachée à la dernière minute. Mais, clairement, l’essentiel était ailleurs en ce triste lundi soir.
Un cri, horrible, plus fort que 28 000 personnes, dans la nuit rennaise, vient de déchirer la belle ambiance du Roazhon Park. Il n’y a pas de faute, juste un pressing de Martin Terrier, dont le pied reste planté dans le sol, massacrant le genou de l’attaquant rennais instantanément ou presque. Au sol, la douleur du numéro 7 rennais est contagieuse et très vite, les visages du staff et des coéquipiers du meilleur buteur de la saison ne laissent pas planer le doute. C’est grave, et la confirmation, mardi, pose les mots : rupture des ligaments croisés. Saison terminée, à minima, et élan totalement coupé pour celui qui avec un sélectionneur digne de ce nom, aurait disputé le dernier mondial et qui semblait reparti dans ce match sur ses bases de 2022. Première grave blessure d’une carrière sui semblait enfin lancée dans la régularité au plus haut niveau. Sale coup pour Rennes, qui jusque-là, réalise un très bon match. Pour ce faire, Bruno Genesio effectue quatre changements par rapport à Reims. Birger Meling et Christopher Wooh sont titulaires en défense, tout comme Xeka et Lovro Majer au milieu de terrain. Le résultat est immédiat ! Après seulement cinq minutes de jeu, sur une merveille de ballon déposé au point de pénalty par Benjamin Bourigeaud, Amine Gouiri réussit un délice de remise pour Arnaud Kalimuendo, qui est contré…mais le ballon revient dans les pieds de Martin Terrier qui fusille Kasper Schmeichel à bout portant. Départ parfait pour le Stade Rennais. La réaction des aiglons ne se fait pas attendre. Sur un ballon perdu dans la partie de terrain bretonne, Ross Barkley allume des 25 mètres et oblige Steve Mandanda à une magnifique parade main opposée. Dans la foulée, Martin Terrier, en embuscade, double la mise mais est signalé à raison hors-jeu. Face à une défense rennaise qui n’a pas retenu la leçon, Barkley tente de nouveau sa chance dans un angle impossible mais trouve cette fois-ci la lucarne du portier rennais, pour une égalisation venue d’ailleurs. À la mi-temps, Rennes et Nice sont dos-à-dos.
Le Stade Rennais revient fort après la pause, déterminé à gagner pour son buteur. Les joueurs de Bruno Genesio monopolisent le ballon mais se montrent trop imprécis au moment du dernier geste. Les Niçois, eux, proposent une bouillie infame à des années lumières des moyens et de l’effectif pourtant mis à disposition d’un Lucien Favre donnant l’impression de n’avoir aucune solution. Les opportunités s’accumulent devant la cage de Kasper Schmeichel mais ni Jérémy Doku, ni Lovro Majer ne parviennent à mettre le ballon au fond. Les aiglons font le dos rond et se procurent leurs seules demi-opportunités sur coups de pied arrêté, sans conviction, à l’image d’un Gaëtan Laborde fantomatique. À force de persévérance, les « Rouge et Noir » vont finalement trouver la récompense à leurs efforts dans les derniers instants. Sur un ballon en profondeur d’Amine Gouiri, Flavien Tait efface son vis-à-vis et sert à l’opposé Benjamin Bourigeaud qui, d’un plat du pied gauche, ajuste le portier niçois et libère le Roazhon Park. Comme un symbole, avec une célébration en mode joueur de palets, « Bourige » offre une victoire à l’arrachée amplement méritée et évidemment dédiée à son coéquipier gravement blessé.
Ce succès permet au SRFC de rester au contact d’un OM reparti pied au plancher mais aussi de montrer qu’il sait réagir face aux coups durs, avec un gros mental mais aussi une certaine maîtrise technique largement démontrée. Avant d’affronter Clermont en championnat, place à la coupe de France samedi janvier avec un déplacement piégeux à Bordeaux, à 20h45. Avec évidemment, une grosse pensée et une qualification à ramener pour Martin Terrier !