Resté sur deux prestations mitigées, loin des standings du début de saison, le SRFC accueillait Toulouse pour son dernier match avant la Coupe du monde. L’occasion de poursuivre la série historique en cours et de finir cette première partie de saison, et non de phase aller, sur le podium de Ligue 1.
Privé de son kop, qui n’a pas manqué d’adresser un petit message bien senti aux instances, pour la seconde et dernière fois, espérons-le (qu’un stade est triste amputé de ses chants…) le Roazhon Park voulait rugir une dernière fois avant de laisser la place au Mondial Qatari. Ce samedi soir offrait aussi la dernière rencontre d’un calendrier suffoquant, qui aura mis à mal de nombreux organismes. Mais on le sait, la FIFA adepte du « tais-toi et joue » démontré cette semaine n’en a cure…
Face au promu toulousain, branché en alternatif cette saison mais plutôt intéressant, le début de match est timoré. Les approximations s’enchaînent et les « Rouge et Noir » peinent à enchaîner. La première alerte n’intervient qu’après dix minutes de jeu mais Benjamin Bourigeaud décroise trop sa frappe. Ce n’est que partie remise. Le milieu de terrain à trois du « Tèf » gêne considérablement les intentions rennaises et confisque le ballon aux Bretons. Pourtant, sur une fulgurance, c’est bien le SRFC qui va débloquer cette rencontre. D’un extérieur du pied gauche léché, Lovro Majer trouve Benjamin Bourigeaud, au départ de l’action et auteur d’un appel sublime l’amenant seul au second poteau. Le contrôle du numéro quatorze rennais extérieur pied droit est parfait, le temps de se réorienter puis d’ouvrir son pied droit pour trouver le petit filet opposé. Sur ce coup-là, Maxime est Dupé et Rennes passe devant, sans avoir été vraiment dangereux jusque-là. Mais attention, « Saussico » oblige, Toulouse n’est pas venu en Bretagne pour servir de punchingball à la deuxième meilleure attaque du championnat. Quelques minutes après l’ouverture du score, Thijs Dallinga hérite d’un ballon en or aux six mètres mais rate complètement sa reprise de la tête. La fin de première période s’emballe quand Amine Gouiri puis Benjamin Bourigeaud mettent le portier toulousain à profit. Le score n’évolue pas et le Stade Rennais rentre au vestiaire avec un petit but d’avance.
La seconde période repart au petit trot et Rennes allume la première mèche. Sur une nouvelle merveille d’action collective, avec une petite déviation de Bourigeaud, Majer allume des 20 mètres mais Dupé sort une superbe claquette au sol. S’en suivent quelques minutes de flottement et les visiteurs en profitent pour revenir au score. Sur un corner consécutif à une première frappe de Van Den Boomen, le ballon est mal repoussé par la défense rennaise et Thijs Dallinga reçoit son deuxième caviar de la soirée. Il ne laisse pas passer l’occasion cette fois-ci, en fusillant Steve Mandanda à bout pourtant. L’égalisation des violets va complètement débrider cette rencontre, notamment les minutes qui suivent. Piqué au vif, Rennes repart rapidement de l’avant. Hamari Traoré fait passer un premier frisson sur le but de Maxime Dupé, sur une reprise de volée qui passe juste au-dessus. Dans la foulée, les locaux insistent et repassent devant. Parfaitement servi par Lovro Majer, Martin Terrier bute sur le gardien toulousain, mais le ballon revient dans les pieds d’Arnaud Kalimuendo, qui n’a plus qu’à pousser dans le but vide. Le match part dans tous les sens et à peine deux minutes plus tard, Farès Chaïbi prend sa chance de loin et voit Steve Mandanda s’envoler et offrir une claquette exceptionnelle, aidé par la barre. Les occasions continuent de pleuvoir mais Maxime Dupé est lui aussi dans un grand soir et empêche Rennes de faire le break sur une frappe de Truffert, décalé suite à un festival de Martin Terrier. Après ce moment de folie, la rencontre retombe dans un faux rythme qui profite aux visiteurs. Le SRFC recule et subit les assauts adverses. Les dernières minutes sont longues et le manque d’énergie côté rennais se fait sentir. Malgré tout Rennes tient bon et décroche un neuvième succès en championnat et poursuit sa série d’invincibilité toutes compétitions confondues. Impressionnant !
Compliquée, cette victoire offre aux hommes de Bruno Genesio une place totalement méritée sur le podium de Ligue 1 à l’orée de cette trêve avancée. Non négligeable, les internationaux ont été épargnés par les blessures avant de rejoindre leurs sélections. Les autres, eux, vont pouvoir goûter à un repos bien mérité avec de vivre le premier « Boxing Day » mode française, invention de nos génies des instances qui risque d’en déstabiliser plus d’un d’ici un mois et demi. Retrouvailles prévues fin décembre pour un déplacement à Reims en espérant que les sept rennais concernés par la Mondial reviennent intacts avec les mêmes intentions que celles abondamment offerte au bien heureux public du Roazhon Park pendant trois mois et demi intenses et riches en émotions, victoires et qualité de jeu. On a déjà hâte de retrouver cette équipe-là dont l’ambition de podium dans les mots a été totalement confirmées sur le pré par les actes. Chapeau messieurs !