Les amoureux des chiffres pourront toujours brandir, en guise de parapluie, la dimension assez exceptionnelle de la performance des jeunes pousses du Pôle France, jusque-là reparti bredouilles de chacune de leurs conquête de points. Messi Yangala (17), Nathan Soliman, Yael Masdieu, Nateo Des Bordes (14) Matthys Mahop (13) et Kény Vado (12) soit six joueurs au-dessus de la barre des dix points, quand seuls Joffrey Sclear et Darwin Davis, sur le dernier quatre-temps, parvenaient à donner le change.
Comme l’an passé, l’URB s’est ainsi prise les pieds dans le tapis dans un match annoncé « facile » qui ne l’aura été en rien… Pourtant sur quatre victoires de rang et en net regain de forme, les joueurs de Bastien Demeuré avaient tout pour basculer positivement avant de terminer l’année civile à Angers, vendredi. Raté, et comme il faut !
La tradition de la victoire à Rennes perpétuée…
« On perpétue un peu la tradition pour le Pôle France de venir gagner à Rennes et ce n’est pas très glorieux. » A l’issue du match, les mots de Joffrey Sclear sont limpides et traduisent la déception locale, avec en plus l’étiquette sur le dos des premiers à chuter face aux jeunes du Pole. Ceux-ci n’ont néanmoins rien volé !
Messi Yangala (31 minutes de jeu au final et une évaluation à 22 !) emmène les siens avec panache, autorité et n’hésite pas à marcher sur un secteur défensif rennais à côté de son sujet. 21-27 à l’issue du premier quart, avec près de 30 points déjà concédés, le ver est déjà dans le fruit ! « Nous n’avons pas fait le match qu’il fallait défensivement…Nous n’étions pas tous bien calibrés sur le terrain, jamais au même niveau. Ils ont bien joué en attaque et ont pris beaucoup trop de rebonds offensifs et de contre-attaque. »
Le capitaine rennais suivi dans ses propos par son entraîneur, Bastien Demeuré : « Nous n’avons pas pris le match par le bon bout, notamment sur l’aspect défensif où nous encaissons 88 points. C’est beaucoup trop. Malheureusement, il y a eu ce petit relâchement. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir prévenu les joueurs. Nous les avons mis en confiance, un petit comme l’an dernier et puis après ils ont mis des gros tirs ».
Ce n’est pas beaucoup mieux lors du second, avec même moins de points inscrits (20) mais une hémorragie en partie freinée en défense, pour remporter la mise (20-16) et atteindre la mi-temps avec l’espoir et surtout, le devoir de renverser la table (41-43).

Un troisième quart-temps catastrophique
Mais en ce mardi de salle comble à Colette Besson, les Rennais n’y sont pas ! Hugo Kamdem passe un match anonyme dans la raquette offensivement avec au final seulement quatre petits points tandis que Warren Racine, Eliott Thillier ou encore Johan Randriamanjara sont très loin de leurs standards habituels.
Seul Joffrey Sclear, en bon capitaine, maintien l’équipe à flot (26 points au total à 64 % de réussite au tir) dans un troisième quart temps cauchemardesque, où la formation bretonne est mangée de toute part (11-23). Incapable de scorer, l’URB ne défend pas bien et la sentence est sans appel face à la jeunesse et la fougue adverse, bien aidée par la générosité locale en cadeau, avec au total 25 pertes de balles côté local contre 18 !

Impossible, avec de tels chiffres, de se remettre à l’endroit et malgré un beau trois points au meilleur moment pour Joffrey Sclear et un Darwin Davis enfin présent lors du dernier quart temps, l’Union Rennes Basket, un temps revenu à un petit point, n’inverse pas le sort de la partie. « On a essayé de revenir mais c’était un peu un baroud d’honneur, souligne Joffrey Sclear. On a subi au troisième quart avant de se remobiliser. Il y a plein de choses qu’il faut qu’on travaille ».
« Ils méritent leur victoire et il nous faut vite switcher pour bien terminer l’année à Angers »
L’URB s’incline, brisant de la pire des manières sa belle série et peut-être aussi une dynamique pourtant très positive entamée avec quatre victoires de rang ayant rendu de nouveau possible l’objectif poule haute. Le capitaine rennais, déçu, regarde déjà vers Angers : « On a laissé passer trop de choses et nous n’avons pas été au niveau des derniers matchs. Ils ont mis beaucoup d’intensité que nous et nous n’avons pas su franchir l’étape mentale pour les mettre sous pression, leur faire perdre des ballons. Ils méritent leur victoire et il nous faut vite switcher pour bien terminer l’année à Angers. »
Un moindre mal et un cadeau, après celui fait aux jeunes pousses françaises ce mardi, qui serait le bienvenu pour se rattraper auprès d’un public pourtant venu en nombre et reparti amer…




