Handball – D2F : Brillant depuis septembre, Saint-Grégoire prend date pour 2026

Actu SGRMH.
Retour sur le début de saison réussi du SGRMH. @Crédit photo : JRS

Avec un nouveau coach et un effectif renouvelé, le vent du changement était annoncé sur la Ricoquais. Peut-être pas néanmoins au point d’être sur le podium au moment de la trêve, à deux points du leader Clermont. Romain Corre, le nouveau coach, décrypte le début de saison sans détour.

Si vous avez quitté Saint-Grégoire, la France et toute connexion avec le handball féminin en mai dernier et que vous venez de vous reconnecter, au moment où la trêve internationale impose un mois et demi de coupure, il convient de se mouiller la nuque ! A l’heure de la trêve, les filles du SGRMH voient la vie en rose, avec un bilan proche d’être parfait avec cinq victoires, un nul et une défaite en championnat et un parcours très correct en coupe de France (1 victoire, 1 nul, 1 défaite en ayant joué deux D1) : « Les temps de passage sont bons, avec une seule défaite en championnat, explique Romain Corre.

Nous avons pu capitaliser sur pas mal de choses, bien travailler et progresser avec la volonté d’avancer, d’apprendre. Il y a eu de très bons passages dans les matchs, parfois des choses à régler mais tout cela est positif. La concurrence est saine entre les filles, chacune joue et mérite son temps de jeu et cette émulation bénéficie à tout le monde. »

Meilleure attaque, avec 32 buts de moyenne

En illustration, hier peu prolifique, l’attaque bretonne est tout simplement la meilleure du championnat, en faisant feu de tout bois avec déjà 228 buts inscrits (32 en moyenne par match !) tandis que la défense est toujours aussi performante, la troisième de la division (183 buts concédés). Le constat, positif, est sans appel.

Ainsi, pour le coach, pas de discours à la Guy Roux mais pas non plus d’emballement exagéré : « Sincèrement, nous ne regardons pas le classement et n’avons pas d’objectif d’être premier, deuxième ou troisième. C’est une saison particulière, sans montée ni descente et cela enlève peut-être une pression mais pour autant, l’idée est d’avancer dans le jeu. »

Focus sur ce que proposent ses filles sur le terrain, le technicien breton ne manque pas d’ambition pour son club : « L’idée, c’est d’accompagner le développement du club dans sa structuration, son action hors terrain par des performances, des résultats et du spectacle sur le terrain. Nous devons tous être acteurs d’une progression pour le club, chacun dans son domaine. Le mien et celui des filles, c’est le terrain. »

« Le groupe est jeune, continue de se construire et avance »

Et pour le moment, à l’évidence, la partie du contrat est parfaitement remplie, avec de véritables festivals de buts à la Ricoquais (36 buts contre Bègles, 40 contre La Roche/Yon) et un public conquis : « Oui, c’est vrai, il y a beaucoup de satisfactions pour le moment mais aussi encore pas mal de travail. Le groupe est jeune, continue de se construire et avance.

Nous sommes dans la recherche de progression de semaine en semaine. L’objectif, cette saison, est de développer notre projet de jeu, avec l’ambition de progresser individuellement pour chaque fille et collectivement. L’exigence est là, dans cette faculté pour chacune d’elle à se fixer un cap, à avancer et en faire bénéficier les collègues. »

L’exigence du coach, un groupe qui a parfaitement pris, sur et en dehors du terrain et des talents bruts, dans un parfait équilibre expérience – jeunesse : telle est la recette du cocktail SGRMH de l’année, pour le moment des plus enivrants qui soient. Appelées en équipe de France U20 et U18, Aziliz Vidie et Lou Saramito illustrent ainsi parfaitement la jeunesse décomplexée et prometteuse de l’effectif, tout comme Candie Le Gonidec, Enora Lesnard et Siham Aït Mouhou aux ailes ou Justine Boucheur-Le Roy sur la base arrière.

« L’idée est de capitaliser sur ce qui est déjà fait »

Une jeunesse très performante dès que du temps de jeu s’offre à elle aux côtés des « taulières » Perrine Petiot, Claire Scheid, cinquième buteuse du championnat et des « anciennes » Sarah Vukovac dans ses buts et Eden Dumoulin, capitaine auteure elle aussi d’un gros début de saison. Retenue en équipe de France de Beach, Lalie Brouillet monte en régime tandis que sur le poste de pivot, Justine Raulo performe. Alice Monteillet, enfin, monte elle aussi en gamme.

C’est toute une équipe ainsi au diapason qui repousse ses limites, match après match, à l’image du nul ramené en coupe de France d’Issy-Paris : « Après ce match, on avait presque des regrets car nous étions devant à quelques secondes de la fin. Avoir ce sentiment-là après avoir joué une D1, certes en difficulté mais tout de même, est un gage fiable de notre progression et de l’état d’esprit de cette équipe. »

Avec une pause imposée par les réjouissances du championnat du monde, l’heure est à recharger les batteries et préparer la reprise début janvier, le 10, du côté de Bouillargues, 2e au championnat. Un arrêt forcé préjudiciable ? Rien n’est moins sûr : « Après une petite coupure bien méritée fin novembre, nous allons reprendre une préparation physique, en allant crescendo et en montant en intensité pour être au point début janvier. L’idée est de capitaliser sur ce qui est déjà fait, de ne pas reculer dans notre projet et de retourner au boulot, l’esprit et le corps régénéré. »

Deux amicaux au programme avant de reprendre le 10 janvier à Bouillargues

Pour reprendre, les « Rose et Noir » n’auront pas le temps de gamberger avec la fin des matchs aller et Bouillargues à l’extérieur, 2e, puis deux réceptions, avec Bègles en coupe de France puis Pessac pour boucler la phase aller. Avec un objectif précis au classement ? « Sincèrement, nous ne le regardons pas et il sera la conséquence de nos résultats et de ce que nous produisons en semaine et le week-end.

Cette saison, il y aura cette seconde phase, avec les quatre premiers mais il sera temps d’y penser plus tard. Pour le moment, nous voulons simplement remporter un maximum de matchs et je le répète, progresser pour chacune des joueuses dans ce qu’elles peuvent et veulent réaliser. Nous vivons de notre passion et quand les résultats sont là, c’est encore plus plaisant, forcément, alors profitons. »

Quelqu'un sur le toit

D’ici cette reprise, les Bretonnes affronteront en amical Le Havre le 18 décembre à Colombelles puis Roz Hand’Du 29 à Mordelles le 20 à 18 heures, pour retrouver les premières sensations, avant une nouvelle mini-coupure pendant des fêtes qui s’annoncent légères et joyeuses : « Forcément, avec ces trois premiers mois, l’ambiance est au beau fixe. Grâce au terrain mais aussi et surtout grâce à toutes les personnes autour de nous qui font vivre le club et mettent tout en œuvre pour que l’on puisse performer, match après match. C’est tout cela qu’il faut continuer à faire avancer, tous ensemble, en 2026 en vue de la saison prochaine qui sera forcément très différente… »

« Si une fille va plus vite que le club dans son évolution, nous ne la freinerons pas, bien évidemment »

En raison des sollicitations à venir, qui ne devraient pas manquer ? « C’est le lot de chaque saison et ce n’est pas une surprise. Bien sûr que dans les semaines à venir, nous allons discuter avec les filles, échanger. Si une fille va plus vite que le club dans son évolution, nous ne la freinerons pas, bien évidemment. »

Ceci sachant qu’avec le resserrement de la D1 à douze équipes, les places dans l’élite seront chères, avec une trentaine de joueuses pros en moins l’an prochain désireuses de retrouver un port d’attache du même niveau et donc le choix de continuer leur progression en D2 pour beaucoup de joueuses plutôt que d’être sur le banc plus haut…

Des considérations lointaines pour le coach et sa direction, déjà au travail et en réflexion permanente sur l’avenir mais avant tout focus sur le collectif : « J’attends surtout de l’exigence dans la progression, pour toutes, car nous avons de la marge et de la qualité. Il n’y pas de crainte ni de prétentions à avoir, simplement la même envie de jouer et encore une fois, d’avancer. » Vers un avenir en rose.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.