CPB Hand – Nationale 1 : Rémi Leventoux : « Je reprends le goût du plaisir simple, celui de jouer… »

Entretien avec Rémi Leventoux.
Rémi Leventoux revient sur son arrivée en Bretagne et ses premiers pas au CPB Hand. @Crédit photo : JRS

Voilà une arrivée qui en a surpris plus d’un dans le microcosme du handball. Rémi Leventoux, ancien pivot de Saintes, Pontault-Combault, Toulouse, Ivry ou encore Créteil, a rejoint Géniaux et le CPB Hand durant l’été. Pour JRS, le joueur de 33 ans revient sur ce mariage plutôt inattendu et sur ce nouveau défi qui s’offre à lui, alimenté avant tout par un projet familial.

Après une longue carrière professionnelle, te voilà joueur du CPB Hand en Nationale 1. Pourquoi ce choix ?

J’ai déménagé ici pour un projet de famille. Ma femme m’a toujours suivi depuis maintenant 7 ou 8 ans et a toujours mis sa carrière en retrait pour nous permettre de vivre ensemble. Dernièrement, à Créteil, elle a trouvé un CDI où elle est très épanouie. Pour ma part, j’étais conscient que j’étais plus proche de la fin que du début de ma carrière et c’était peut-être le moment d’inverser les rôles.

Je trouvais que ça n’avait pas de sens de la faire quitter son travail pour un contrat d’un ou deux ans. Nous avions quand même décidé de rester en Île-de-France et de regarder les opportunités, mais cela réduisait drastiquement l’offre et le marché. Il y a eu des discussions avec Créteil et Pontault-Combault mais ça ne s’est pas fait.

Le constat était simple, s’il n’y avait pas d’opportunité en première ou deuxième division en Ile-de-France, je mettais un terme à ma carrière professionnelle. J’ai même trouvé un travail dans le 77, conjointement à l’arrivée de notre premier enfant, mais il y a eu une réorganisation dans l’entreprise de ma femme. Le présentiel a été supprimé et les portefeuilles d’agents ont été régionalisés. Elle s’est vu attribuer le portefeuille Bretagne.

Et arrive l’opportunité Rennes…

Nous trouvions notre compte à Paris mais ce n’était pas une fin en soi. Nous avons pris une carte et en deux heures, Rennes était le plus logique et le plus pratique. De plus, c’est une région qui nous a toujours attirés et j’ai des origines finistériennes. Nous avons cherché un logement et en une semaine, nous avons totalement retourné le plateau de jeu. À ce moment-là, j’ai vu mon agent et je lui ai dit que je partais vivre à Rennes quoi qu’il arrive. Ensuite, c’était de savoir s’il y avait des clubs intéressés. À priori, il y a eu des contacts avec Cesson mais ça n’a pas abouti non plus.

À quand remontent les premiers échanges avec le Cercle Paul Bert ?

Ça s’est fait assez tardivement, à la mi-juillet, une petite dizaine de jours avant la reprise. À un moment, j’ai même songé à complètement arrêter car j’avais un petit peu peur des contraintes du sport amateur. Je pensais qu’elles pourraient être trop prenantes par rapport au retour sur investissement. Je ne parle pas du financier mais de ma nécessité à trouver du travail à côté et de l’arrivée de notre petit Virgile.

Quand la reprise s’est rapprochée, j’ai vu les copains reprendre et je me suis dit : « Fais chier quand même (sic) » (rires). J’ai alors pris contact avec le CPB, via un ami en commun avec Lukian (Gaubert). Le seul poste sur lequel il cherchait encore, c’était pivot. Ça s’est fait naturellement. Je cherchais à faire du sport mais aussi à faire du réseau dans la région, que ce soit sur l’aspect travail ou social. C’est un sacré changement de vie.

« Je n’arrive pas avec une cape de super-héros »

La descente en Nationale 2 ne représentait pas un frein pour toi ?

L’objectif était de jouer au ballon et ça reste du handball. Il n’y avait pas de contraintes budgétaires car il n’y avait pas de contrat. Que ça soit de la N2 ou de la N1, ça ne changeait rien, même si je suis content que ça soit finalement de la N1.

Que recherches-tu sur le plan professionnel ?

Je ne cherche pas vraiment de secteur en particulier, je sais juste que j’ai envie de faire du management, du pilotage de projet ou un peu de gestion d’entreprise. Pour l’instant, le domaine d’application n’importe peu et c’est davantage le projet qui m’intéresse. À côté, je suis en train de terminer un Master en commerce. Si jamais des chefs d’entreprise recherchent de la main d’œuvre dynamique et motivée, j’en profite pour passer le message !

Avec ton statut, avais-tu des appréhensions vis-à-vis du groupe à ton arrivée ?

J’espère être quelqu’un d’assez simple, donc je n’avais pas d’appréhension particulière. J’arrive dans un groupe qui se connaît depuis longtemps et on ne se fait pas une place du jour au lendemain. De plus, j’ai eu une arrivée mouvementée avec la naissance de mon fils et j’ai été obligé de m’absenter au début, mais ça a été assez naturel par la suite. Ça remonte mais j’avais déjà croisé Alex Vu au pôle espoirs de Chartres et Thomas Ruellan dans des stages en jeunes.

Je n’arrive pas avec une cape de super-héros et je suis venu ici pour prendre du plaisir et m’amuser. J’essaie de participer comme je peux à la vie de groupe mais j’habite un peu loin et les nuits sont encore un peu hachées. Je rentre assez vite à la maison pour épauler ma compagne. Je n’ai pas encore eu l’occasion de partager des moments en centre-ville et j’essaie, pour l’instant, de jongler avec tout ça.

Comment se passent tes premiers pas au club ?

Il y a eu comme un sas de décompression mais je reprends le goût du plaisir simple, celui de jouer. Le club n’a pas des ambitions élevées comme de monter à tout prix. L’équipe, comme elle est faite aujourd’hui, n’aura aucune difficulté à se maintenir et le club n’a pas d’autre ambition que celle-là, si ce n’est de faire la meilleure saison possible et développer ses jeunes. Cela enlève une charge quand tu viens t’entraîner. Les gars sortent du travail et viennent juste pour le plaisir, ça fait du bien.

C’est ce que je venais chercher et une façon de voir les choses que je n’avais plus connue depuis le pôle espoirs de Chartres. Je ne vais pas dire que le plaisir disparaît mais la performance prend le pas. J’apprends un peu à lâcher prise et à me concentrer sur le plaisir du jeu. Ici, on est davantage dans l’humain et je n’ai pas envie de laisser l’image du vieux grincheux, que je ne suis pas. J’essaie d’être à la frontière entre la rigueur et la volonté de faire mieux mais sans aller dans le « too much ».

Signature du journaliste.