Il est la révélation du début de saison ! Arrivé l’an passé à Cesson et auteur d’une première saison contrastée, Xavier Labigang explose les compteurs et a déjà marqué davantage que sur toute la saison passée. Ultra-efficace sur son aile gauche où sa variété de tirs s’est étoffée, intraitable au jet de sept mètres, l’Alsacien entend bien ne pas s’arrêter en si bon chemin !
Avec des buts inscrits à la pelle, une efficacité redoutable aux sept mètres, estimes-tu être dans la meilleure forme de ta vie ?
En termes d’efficacité et en évoluant en première division, oui, c’est clair. Je me sens très bien actuellement, je suis bien physiquement avec des responsabilités que j’aime assumer au quotidien comme en match. J’essaie de rendre au mieux la confiance du staff, de mes coéquipiers et pour le moment, on peut dire que les choses tournent bien. C’est avant tout grâce à eux que je connais cette réussite. Je travaille aussi beaucoup l’aspect mental, avec l’apport de Gérard Vaillant, que m’avait recommandé Romaric Guillo, qui a longtemps bossé à ses côtés.
Comment travailles-tu la « tête » ?
J’échange avec Gérard avant ou après les matchs. Il me donne quelques tips pour mieux gérer certaines choses, être le plus performant possible, évacuer le négatif ou la pression. D’autres aussi, plus techniques, dans l’approche du tir, du duel avec le gardien. Je bosse aussi sur l’acceptation de l’échec car dans le sport, il revient toujours, à un moment ou à un autre, sur un tir raté, une défaite.
On prépare notre corps tout au long de notre carrière mais moins souvent la tête, alors que cela me paraît aujourd’hui primordial et son apport dans mes performances est indéniable. A 29 ans, je me sens assez mûr pour ajouter cela pour progresser encore.
Sur quoi as-tu progressé et comment expliques-tu de telles performances ?
Je travaille dur tous les jours, j’essaie d’étoffer ma palette de shoots, de perfectionner les sept mètres mais c’est surtout le travail des coéquipiers qui nous permet, à l’aile, de briller. Cette année, le jeu est beaucoup plus écarté que l’an passé, nous avons plus de ballons et cela nous réussit plutôt bien. La connexion est excellente avec Asier ou Michal, voire Egon et leur part dans ma réussite est forcément importante.
Pourquoi avoir choisi de prendre les jets de sept mètres ?
L’an passé, avec Axel, Youenn, Robin et Edgar, il y avait quatre tireurs de premier plan ! Pourtant, à l’entraînement, j’allais prendre les jets de sept mètres et cela les saoûlait un peu d’ailleurs (rires) ! Ils sont tous partis et à la reprise, je me sentais bien d’y aller, j’étais plutôt à l’aise dans l’exercice et depuis le début de saison, cela se passe bien. J’aime beaucoup l’exercice, je le prépare un peu avant les matchs à la vidéo, en observant les gardiens mais j’essaie de garder un maximum d’instinct le moment venu. C’est un duel toujours intense, passionnant à vivre et j’y ai pris goût !
« Il faut être perfectionniste et ne pas s’emballer. Nîmes (ndlr : 13 buts), c’était évidemment une grande soirée pour moi mais aussi pour l’équipe »
Un mot sur ce match de folie face à Nîmes, avec 13 buts. Tu aurais pu tirer du parking et marquer…
C’est faux, j’ai trois échecs ce soir-là (rires) et avec un peu plus de discernement, j’aurais pu les éviter ! Oui, il faut être perfectionniste et ne pas s’emballer. C’était évidemment une grande soirée pour moi mais aussi pour l’équipe. Marquer plein de buts et perdre le match, il n’y aucun intérêt mais là, tout s’est super bien passé, tous les ballons arrivaient, ça allait très vite. A l’évidence, je me souviendrai très longtemps de ce match même si j’espère qu’il y en aura d’autres, je ne vais pas me priver de tout faire pour !
Sens-tu le regard changer sur toi et à sept mois de la fin de ton contrat, tes performances changent-elles ton avenir ?
Ce qui est sûr, c’est que je suis bien ici, je m’y plais et j’ai toujours été un joueur de club, qui aimait rester si possible au même endroit. Les discussions vont démarrer pour la suite, c’est la période et Cesson m’a déjà manifesté une volonté, identique à la mienne, de continuer. Nous allons regarder tout cela, ainsi que les autres interrogations qui pourraient arriver mais mon envie reste de continuer ici dans une équipe qui se construit jour après jour et où je me plais.
L’avis de Sébastien Leriche :
« Xavier, c’est le genre de joueur que tout entraîneur rêve d’entraîner, égal à lui-même, agréable au quotidien, travailleur et tourné vers le collectif. Cette année, il est remarquable d’efficacité, a gagné en relâchement, en variété de tirs et s’est imposé sur les jets de sept mètres avec une réussite impressionnante.
Ses performances attirent forcément l’attention des adversaires et cela peut aussi libérer des espaces pour ses partenaires. Il devient au fil des matchs un leader à son image, tranquille. S’il doit encore améliorer un domaine, il le sait, c’est sur la défense où il peut encore nous apporter plus, notamment sur sa capacité de projection. »
Xavier Labigang en chiffres, avant Limoges :
11 matchs joués – 40 buts inscrits (sur 51 tirs) à 81,71 % et 27 sur 7m (sur 31 tentatives) à 87 % de réussite – 67 buts inscrits au total contre 55 la saison passée au total -13 buts inscrits en un seul match contre Nîmes, record en carrière – 4 matchs terminés à 100 % de réussite (Sélestat, Aix, Dijon, Tremblay) – 7ème meilleur buteur du championnat avec le 3ème meilleur taux de réussite du championnat.
