Handball – Starligue : Cesson une nouvelle fois pas récompensé contre Limoges (30-31)

Jean-Emmanuel Kouassi colossal mais Cesson de nouveau battu @Crédit Photo JRS

Cela commence à devenir une sale manie qui agace plus qu’elle n’inquiète, qui frustre plus qu’elle ne déçoit. Pour autant, la propension des Irréductibles à passer tout près de succès face à des équipes mieux classées est forte et forcément, empêche les Bretons d’avancer comptablement. Cinq défaites de suite, avec beaucoup de regrets et une situation au classement qui n’est pas alarmante mais devient de moins en moins confortable.

Au moment d’affronter Limoges, l’heure est clairement au rachat, devant 4300 personnes et les quatre tribunes ouvertes ! Un écrin idéal pour une belle soirée et pour Sébastien Leriche, une attente, précise : « Je voulais une réponse après la déconvenue vécue à Istres. Ce n’est jamais facile de se relever de ce genre de défaites et je voulais des attitudes, un état d’esprit. Nous l’avons eu et pouvons désormais être assurés que nous ne sommes pas malades et que cette défaite est à classer parmi les accidents. »

De l’intensité, il y en eut à tous les instants, avec de bons chocs, pas de gros bobos mais une conquête agressive au bon sens du terme pour tous les ballons, de la 1ère à la 60ème minute : « Il y a eu un gros combat, c’était vraiment un match très plaisant. Il aurait fallu un point passer une bonne soirée, une récompense mathématique qui nous fuit un peu depuis cinq matchs.

Au vu des efforts, qui ont été incommensurables, du courage et de l’énergie déployée, c’est difficile de ressortir de ce match sans un petit point au minimum. On n’est pas payés, nous sommes dans une phase difficile où l’on perd nos matchs de peu mais les scénarios sont les mêmes. Nous courons beaucoup après le score et la débauche d’énergie se paie. »

Une double infériorité numérique fatale

Face à l’un des gros outsiders aux places européennes, Cesson peine à démarrer son match, « disputé sur un faux rythme au départ » mais néanmoins très équilibré. En difficulté défensivement, notamment face à l’excellent Faruk Yusuf (encore dix buts au total), les Cessonnais répondent présents offensivement, avec efficacité. Mathieu Salou envoie trois « sacoches » dont il a le secret et les Irréductibles font même la course en tête, jusqu’au quart d’heure de jeu (10-9).

A la 16ème, c’est l’instant où tout bascule, dans la foulée du dixième but Cessonnais, avec une double exclusion en vingt secondes pour Mathéo Briffe et Xavier Labigang : « C’est le tournant du match. Limoges joue bien le coup, nous colle un 0-4 qui fait très mal. On ne parvient pas à défendre à quatre et ils ont su nous punir directement. »

Résultat, trois arrêts pour Dino Slavic, des erreurs technique par précipitation et un 0-6 qui inverse le cours des choses et place les Limougeauds en posture idéale avant le repos (10-15). L’éclat fait mal aux têtes cessonnaise mais vaillamment, sous l’impulsion de Gustavo Rodrigues entré pour relayer un très bon Mathieu Salou, les locaux reviennent bien pour n’accuser « plus que » quatre buts de retard à la pause (16-20).

Gustavo Rodrigues a sonné la révolte cessonnaise @Crédit Photo JRS

Le coach regrette pourtant une performance défensive insuffisante lors du premier acte : « Nous avons eu des manques, défensivement où nous n’avons jamais réussi à être en osmose derrière, nous livrant trop et ne réussissant pas à être coordonnés. Leurs pivots en ont profité, ça se baladait dans notre dos et nous n’avons pas pu mettre Mate dans de bonnes conditions. »

Le show Kouassi

Le constat est fait et la réaction du staff, en fin de première période, payante, avec l’entrée de Jean-Emmanuel Kouassi dans les buts. Celui-ci va offrir un show de haute volée, 30 minutes durant, écœurant les tireurs limougeauds et notamment Turchenko, mis en échec à de multiples reprises.

Beaucoup plus dense et impactant défensivement, le collectif cessonnais refait en dix minutes et s’offre même le bonheur de passer devant à la 42′, par Gustavo Rodrigues, dans un moment où l’exploit devient clairement possible grâce notamment à six arrêts en dix minutes pour Jean-Emmanuel Kouassi (24-23).

Hélas, les Irréductibles ne parviennent pas à mettre ce petit +2 qui aurait sans doute tout changé et trois buts de Yusuf conjugués à deux arrêts d’Ivah inversent la tendance au pire moment. Limoges repasse devant et ne lâchera plus l’affaire, malgré l’abnégation cessonnaise et un suspense tenu jusqu’au bout, avec un retour à un petit but dans la dernière minute. Trop tard, cependant pour l’exploit et éviter une défaite d’un cheveu (30-31).

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« Fier de mes joueurs « 

A la sortie de ce septième revers de la saison, Sébastien Leriche a de bonnes raisons d’être positif : « Je tiens à féliciter les gars, je suis fier de l’état d’esprit et du combat livré face à une très très belle équipe de Limoges, qui mérite pleinement sa quatrième place. Ils ont su faire le dos, maîtriser ses temps faibles et avoir la mainmise sur le match sans paniquer.

On doit rester positif, surtout avec ces comportements. Le contenu est bon mais il faut analyser nos temps faibles, où l’on prend un éclat et il faut que l’on ait plus de temps forts.

Notre marge de progression doit être dans la capacité à se projeter vers l’avant, à l’issue de grosses séquences défensives, avec des buts que l’on appelle « faciles ». On a eu un Jean-Emmanuel très bon dans les buts, des stops défensifs mais on a pas su capitaliser dessus. On met 16 buts en première période, 14 en seconde mais on ne fructifie pas le fait de n’en prendre que onze contre vingt en première… »

Le dernier but de la partie signé Alex Moran n’aura pas été suffisant @Crédit Photo JRS

Et pourquoi pas un exploit ?

Alors que se profile une semaine à deux matchs, face aux deux cadors du championnat, Paris en coupe mercredi et Nantes à la XXL samedi, le coach retient le « point positif du retour d’un effectif complet, avec des garçons qui se sont montrés et ont tous répondu présents. On va pouvoir exploiter tout le monde intelligemment pour ne faire aucun complexe et embêter au maximum ces formations qui sont évidement favorites. »

De simples matchs de « travail » pour le CRMHB ? « Je n’aime pas ce terme. On travaille la semaine et les matchs, nous les jouons pour les gagner. Nous devons nous autoriser aussi de réussir un exploit. Paris, nous ne ne les avons jamais battus. Nantes, cela a déjà été fait. Contre eux, il va falloir avoir une bonne gestion des organismes et capitaliser sur les bonnes choses positives vues ce soir.

Nous avons deux ou trois axes où s’améliorer et c’est cela qui fera la différence. Autant on a beaucoup travaillé après Istres, autant là, les fenêtres de travail sont minimes, ce n’est pas là qu’on va révolutionner les choses. »

Viendra enfin Dunkerque pour terminer l’année, dans un match capital : « Celui-ci, bien-sûr, sera important et il faudra assumer, dans notre salle, pour aller chercher les onze points et passer de bonnes fêtes de fin d’année ». Voilà une commande d’ores et déjà passée pour Noël !

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.