L’avenir dira si la trêve internationale, tombant cette année mi-novembre pour le championnat de D2F, arrive au bon ou mauvais moment pour les filles du Saint-Grégoire RMH mais un constat, net et sans appel, s’impose : les « Rose et Noir » sont au rendez-vous ! Et ce n’est pas la dernière de l’année civile à la Ricoquais qui va inverser la tendance très agréable laissée par le début de saison des protégées de Romain Corre.
Dans une salle bondée et parfaitement complétée par les bruyants et sympathiques supporters vendéens, les Grégoriennes ont offert une prestation de haut vol. Sans Milica Trifunovic, Marie Guillevic et Lou Saramito, puis Sarah Vukovac, rapidement sortie sans revenir sur le terrain « sur décision médicale« , le SGRMH est bousculé sur l’entame de partie, où les visiteuses indiquent d’entrée leurs intentions de jeu. Avec deux tireuses de loin inspirées permettant d’ouvrir le jeu aux ailes en forçant les bretonnes à densifier l’axe, les joueuses d’Ophélie Charbonneau donnent la réplique sans complexe.

Le show Saibou freine les Bretonnes !
Les débats sont équilibrés et après avoir pris la main (5-4, 10′), les « Rose et Noir » se font bouger et concèdent un 1-5 qui fait mal, notamment grâce à la gardienne de la Roche Laëtitia Saibou en état de grâce qui sort quatre parades de rang, dans un total de 12 arrêts en première période ! Manon Gravelle manque cependant la balle du +4 et dans la foulée, Claire Scheid par deux fois et Perrine Petiot ramènent les leurs à égalité (9-9, 19′).
Dans un duel intense et très plaisant à suivre, avec des remontées de balle à gogo de part et d’autres menées à toute vitesse, Eden Dumoulin et ses coéquipières parviennent enfin à prendre la main au score et à se détacher légèrement au repos, de deux petites unités, avec notamment les deux premiers buts d’Aziliz Vidie, prémices d’un feu d’artifice à venir en seconde période (15-13, mt).
Devant au tableau d’affichage, les Bretonnes ont souffert et après la rencontre, Romain Corre reconnaissait sans soucis la rudesse du défi proposé : « Leur gardienne fait une première période extraordinaire. Elles ont envoyé leurs arrières pour frapper de loin et ont super bien joué à l’aile. Les postes 3 ont du enchaîner pendant une heure des 6 mètres aux 11 mètres, ceci expliquant la grosse rotation sur ce poste en défense, elles ont fait un boulot extraordinaire.
Elles se sont déplacées à 12, et avaient donc moins de rotations. Nous avons joué tous les coups à fond, avec beaucoup de rythme, pour les fatiguer le plus possible. C’était le meilleur moyen pour leur faire perdre leur lucidité. C’est une équipe qui a le statut VAP, et on comprend pourquoi, avec deux joueuses qui scoraient en D1 l’année dernière et un gros projet. C’était un très bel adversaire. »

Le trio Vidie-Monteillet-Petiot pour faire la différence
Lors du second acte, les Bretonnes, prévenues de la force de frappe visiteuse, redoublent d’intensité et de vitesse notamment dans les remontées de ballon. Très vite, les deux petits buts d’avance locaux font des petits et le SGRMH parvient enfin à faire un premier trou au bout de huit mintues, grâce au duo Alice Monteillet-Aziliz Vidie avec Perrine Petiot à la distribution (21-16, 38′).
Trois joueuses au rôle prépondérant dans cette cinquième victoire de la saison : « Aziliz a sorti un gros match mais il y a aussi eu Alice qui a envoyé beaucoup de tirs et profiter des passes de Perrine, qui a fait jouer les autres après avoir été en échec au tir. On le voit cette saison chez nous, le danger peut venir de partout, c’est ce qui est très intéressant. »

Sortie au profit de Lilou Cubrilo, Laëtitia Saibou n’est plus là pour barrer la route aux Bretonnes et celles-ci font feu de tout bois lors du second acte, Marie Pouliquen sortant pour sa part une copie totale à 10 arrêts. Les buts défilent et les tireuses locales s’en donnent à coeur-joie. Sans pitié, Claire Scheid, Aziliz Vidie et Alice Monteillet empilent les buts (8 au total pour chacune), complétées dans leur tâche par Lalie Brouillet et Candie Le Gonidec (3 et 2).
L’écart se creuse, même si La Roche parvient à recoller à quatre buts à dix minutes du terme, au prix d’un dernier baroud d’honneur (29-26, 51′) avant de finir par exploser dans un Money-Time à sens unique. Portées par une ambiance de feu, les « Rose et Noir » se font plaisir et régalent pour atteindre pour la première fois de la saison les 40 buts inscrits avec un terrible +10 au final laissant les Vendéennes KO.

A Paris samedi avec des ambitions
« Marquer 40 buts, bien sûr, c’est toujours intéressant, confie Romain Corre au coup de sifflet final, presqu’aussi essoufflé que ses joueuses et totalement conscient de la difficulté du combat mené : »ça a été une bataille tactique tout le match et les filles ont su s’adapter par elles-même, une nouvelle fois. Il y a des moments où je n’ai pas eu besoin d’intervenir, elles se sont réglés entre elles. »
De quoi être satisfait, donc avec une première partie de saison (7 matchs joués sur les 9 de la phase aller) très satisfaisante : 18 points, 5 victoires, un nul et une défaite chez le leader, Clermont : « On avance dans les principes, les joueuses proposent des choses.
Nous étions sur une dynamique qui a été interrompue à Clermont et il était important de redonner un élan, donner une envie aux gens de venir nous soutenir. J’espère qu’ils ont apprécié le spectacle et qu’ils seront nombreux en janvier pour nous retrouver après la trêve »

Avant celle-ci, place à un dernier match, en coupe de France, samedi du côté de Paris : « On enchaîne dans un match qui n’est que du bonus. On va jouer une D1, se frotter à ce niveau, essayer de leur poser des problèmes et y aller avec des vraies ambitions et des objectifs » . Dont celui, évidemment, de rester en vie dans sa poule de coupe de France mais aussi de poursuivre une saison passionnante, dont la suite est attendue le 10 janvier prochain à Bouillargues chez le second pour la reprise.




