La délivrance est à la hauteur de la performance ! Après 80 minutes d’un combat acharné, le REC Rugby s’est offert le scalp du leader Narbonnais, faisant chavirer tout un stade dans la liesse. S’il faudra repasser pour voir une avalanche de points au Vélodrome, l’essentiel est bien évidemment ailleurs et la défense rennaise a surtout tenu le choc face à la meilleure attaque championnat, ne concédant que trois petits points sur l’intégralité de la rencontre, déjà une sacrée performance : « À 0-0 après 30 minutes de jeu, ça montrait l’engagement et l’investissement des deux équipes.
Tout le match a été très équilibré. Nous sommes contents d’être dans ce que nous nous sommes dit, c’est-à-dire investis sur toutes les actions et pouvoir proposer du danger à tout instant. Sur le jeu, nous aurions pu et dû faire mieux à mon avis sur certains points mais nous avons produit, nous avons montré du caractère et le public nous a aussi bien aidé à en avoir », relate Kévin Courties, forcément tout sourire à l’issue de la rencontre.
Si les défenses prennent rapidement le pas sur les attaques, cela n’empêche pas le REC d’être entreprenant, certes perfectible comme l’évoque le manager général réciste mais toujours avec cette volonté de produire du jeu. Solides en mêlée, avec notamment la première du Sud-Africain Cohen Kiewit, mais aussi en touche en posant régulièrement des problèmes à l’alignement adverse, les « Noir et Blanc » pensent même inscrire le premier essai du match à la 20e minute de jeu par Ryan Dubois.
Clément Cavalière profite d’une mauvaise réception et termine en solitaire
Rebondissant sur plusieurs joueurs narbonnais, le capitaine rennais termine finalement entre les poteaux mais l’essai est invalidé pour un écran préalable : « Nous ne marquons pas sur un coup du sort », dixit Kévin Courties. Les intentions sont déjà là et la récompense arrive en toute fin de première période. Dans une rencontre où les deux équipes tentent de faire déjouer l’adversaire par du jeu au pied, c’est finalement celui de Quentin Dauvergne, bien aidé par la vitesse de Clément Cavalière, qui fait mouche.
Alors que les Rennais sont dans leur camp, le numéro 9 tape loin devant et son arrière part à grandes enjambées pour mettre la pression à la retombée. Masori Nasova balbutie sa réception et Clément Cavalière en profite pour taper au pied et filer dans l’en-but. Si la transformation de Benjamin Noble touche le poteau et ressort, Rennes bascule en tête à la pause (5-0).
Mis davantage sous pression dans le deuxième acte, les Bretons ne cèdent que sur pénalité. Après une première tentative trop à droite, Thibault Santoro passe la deuxième à dix minutes du terme de la rencontre et réduit l’écart pour Narbonne (5-3, 70’).
Une fin de match forcément crispante mais où les « Noir et Blanc » continuent de tenir bon : « Il y a avait de la tension car il y a quelques séquences qui nous permettaient d’aller chez eux mais que nous ne maîtrisons pas très bien et qui fait que nous sommes obligés de gérer 2-3 séquences très proches de notre ligne sur les dix dernières minutes », poursuit Kévin Courties.
« Ça n’efface pas Rouen, Bourg-en-Bresse ou Marcq-en-Barœul, mais ça montre que les gars travaillent et qu’ils ont des vertus »
Encore à la merci d’une pénalité ou d’un drop, les Récistes se donnent de l’air… sur un drop. Après plusieurs temps de jeu dans les 22 mètres narbonnais, le ballon ressort sur Benjamin Noble qui ajuste son pied droit entre les perches (8-3, 79’). C’est finalement sur une énième touche gagnée que les Rennais libèrent le Vélodrome. Tilike Tuugahala se permettant même une dernière chevauchée. De quoi crisper encore un petit plus peu Kévin Courties, main sur la tête sur cette dernière action, mais Thibault Cotte est en soutien et envoie le ballon en dehors des limites du terrain (8-3).
Si le manager général du REC n’omet pas la rotation adverse, le résultat est bien là et à mettre au profit d’un groupe soudé : « Nous avons conscience que nous avons joué une équipe qui avait fait un petit peu de rotations et qui arrivait de loin. C’est compliqué de garder un groupe très mobilisé quand on enchaîne les victoires et ça n’a peut-être pas permis à Narbonne de bien rentrer dans son match, mais nous, nous avons pris les devants.
Nous avons dirigé une bonne partie du match et ça, c’est à donner aux joueurs, peu importe qui nous jouons. Ça n’efface pas Rouen, Bourg-en-Bresse ou Marcq-en-Barœul, mais ça montre que les gars travaillent et qu’ils ont des vertus ». Avec le sentiment du devoir accompli mais aussi et surtout celui d’avoir réalisé un véritable exploit, les Rennais retourneront au travail dès lundi avec en ligne de mire un déplacement à Albi vendredi prochain.
