Football – Ligue 1 : Le Stade Rennais enfin au niveau, écrase Strasbourg (4-1)

Triplé pour Esteban Lepaul et sourires pour le Stade Rennais @Crédit Photo JRS

Celle-ci fait vraiment du bien ! A Habib Beye, bien sûr mais aussi à tout un Stade et tout un club qui commençait sérieusement à perdre patience. Perdre aussi le goût du plaisir. Face à l’équipe frisson du début de saison, les Rennais ont enfin mis les bons ingrédients, et ce, sur 90 minutes, avec une victoire probante et sans contestation possible.

De quoi redonner un peu de confort au coach, en sursis affirmé lundi et ressorti renforcé à l’issue d’une semaine à quatre points sur six avant de défier le promu du Paris FC vendredi pour peut-être basculer positivement avant la trêve internationale du bon côté du classement.

La jeunesse au pouvoir

Au coup d’envoi, Habib Beye choisit de confirmer Kader Meïté et Djaoui Cissé titulaires, tout comme Musa Al-Tamari, Abdelhamid Aït-Boudlal et Lilian Brassier dans un onze de départ bien décidé à poser des soucis à un Racing en pleine forme. Sur le banc, Seko Fofana et Ludovic Blas sont de retour. L’entame de partie est plutôt strasbourgeoise, dans la possession du ballon notamment. La qualité technique est là, Moreira met le feusur le côté gauche et le ballon pour les visiteurs mais Rennes se montre solide.

La première occasion est alsacienne mais Amo-Ameyaw sur la droite place son tir croisé rasant de peu à gauche du cadre ! La réponse rennaise est immédiate : bien décalé dans son couloir par Mahdi Camara, Musa Al-Tamari centre en première intention pour Esteban Lepaul qui coupe en taclant au premier poteau devant Penders. Le show est lancé (9′, 1-0).

Idéalement lancé dans la partie, le Stade Rennais fait le dos rond, met les ingrédients pour bien défendre mais remercie Jérémy Jacquet de sauver sur sa ligne une frappe bien partie de Enciso (24′). Panichelli perd ensuite son duel devant Brice Samba mais se voit signalé hors-jeu. Les Bretons tiennent bon et mieux, profitent de l’acclamation de la 35ème pour aller doubler la mise par Kader Meïté, parfaitement placé sur une remise en retrait d’Abdelhamid Aït-Boudlal,restéaux avant-postes (35′, 2-0)

Strasbourg est KO et Rennes insiste. Penders, d’une superbe parade, prive dans un premier temps Esteban Lepaul d’un second but, d’un beau coup de tête qui prenait le chemin de la lucarne (39′). Valentin Rongier s’essaie aussi quelques minutes plus tard, des 20 mètres, sans succès. A la pause, Rennes est devant, 2-0… Un avantage qui ne rassure personne, traumatisme récent oblige, malgré une prestation convaincante !

Le show Lepaul !

Après le repos, hors de question de reculer pour Habib Beye et ses garçons : « Quand le groupe est revenu dans le vestiaire, je leur ai dit d’aller chercher le troisième et ils sont revenus avec cet d’état d’esprit. Je vous avais dit que le momentum pourrait changer, c’est l’histoire d’un match et c’est bien pour les garçons de vivre ça. »

Ce fameux troisième but qui a tant manqué à Nantes, Toulouse et au Havre va cette fois-ci venir pour les « Rouge et Noir ». Trois minutes seulement et Kader Meïté joue de son corps aux six mètres et sert Esteban Lepaul au second poteau, qui ridiculise Högsberg et s’offre le double (48′, 3-0).

Rennes est libéré et peut voir venir un adversaire KO debout. Les tentatives de Barco (57′) et Enciso (58′) font à peine frémir l’arrière-garde rennaise et en contre, les « Rouge et Noir » sont tranchants. Valentin Rongier délivre une offrande en profondeur pour Esteban Lepaul qui en pleine lucarne, vient transpercer Penders et sa lucarne, pour son premier triplé en Ligue 1 et son septième but en un an face aux Alsaciens (doublé avec Angers en février dernier en Coupe de France puis en mai en Ligue 1) !

Après la rencontre, le coach soulignait l’état d’esprit de celui qui est aujourd’hui deuxième meilleur buteur de Ligue 1 : « Estéban est attiré par le but à l’entraînement, il ne vit que par ça, c’est un amoureux du jeu avec une éthique de travail exceptionnelle. Je l’ai voulu pendant quatre ans, je suis très content de l’avoir, il mérite ce triplé. Je peux vous dire qu’il est allé taper dans la main de chacun de ses partenaires, il voit le football collectivement et c’est très bon pour nous. »

« On a eu un stade avec nous »

4-0, le Roazhon Park est en fusion, heureux, tout simplement. La fête, enfin, pour un toute une communauté en souffrance depuis des semaines. Le but anecdotique de Sebastian Nanasi n’y change rien (77′) , la fête est belle pour le Stade Rennais qui s’impose après quatre nuls et une défaite et un lourd mois de doute.

Si tout n’est pas encore réglé et demande confirmation, le Stade Rennais a au moins retrouvé le sourire et Habib Beye, de vrais motifs de satisfaction sur le site officiel du club : « C’est une satisfaction pour mes joueurs, mon groupe qui a fait un très bon match du début à la fin. On a eu un stade avec nous et c’est la victoire de l’ensemble du club, elle nous donne de la force pour continuer à travailler. Cette victoire fait aussi un bien fou pour mon staff, dans sa globalité

C’est un point de bascule parce qu’on est sur le même onze, quatre jours après Toulouse, parce que c’est aussi un match accompli de bout en bout. Nous ne devons pas oublier qui était en face, on les a challengés dans l’impact et l’intensité.

J’ai toujours dit que cette équipe monterait en puissance, on a eu l’opportunité de produire du jeu, d’être emmené par ce public, d’être poussé à continuer à jouer. Je suis très content que tout ce qu’on avait pu entrevoir par séquences se soit formalisé à travers un match complet.« 

Un match référence à confirmer dès vendredi

Le Stade Rennais tient-il là son match référence ? « On a fait des choses qui montrent où on veut aller, ce que l’on veut être en tant qu’équipe. Même après la défaite contre Nice, le message était très clair, on a fait des choix, recréé de la concurrence. J’ai eu une très belle réponse de mon groupe, hier à l’hôtel, aujourd’hui, pendant ce match.

Nous avons vécu cette victoire tous ensemble, le Président l’avait dit. Les moteurs ce sont les joueurs, ils ont bâti quelque chose à Toulouse et se sont appuyés dessus. Il faudra mettre en difficulté le Paris FC. Dans le lexique, on appelle cela un match référence, les matchs références doivent être revus. »

Le rendez-vous est pris vendredi à Jean Bouin, avec une pression légèrement retombée sans doute, mais une série à enclencher sans traîner pour rattraper le temps perdu et surtout, ne pas replonger immédiatement…

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.