Football- Ligue 1 : Rennes repris au score à Toulouse, comme d’habitude (2-2)

Musa Al-Tamari
Premier but en "Rouge et Noir" pour Musa Al-Tamari mais nouvelle frustration pour le Stade Rennais @Crédit Photo JRS

Habib Beye appelait cela un challenge excitant, nous aurons eu une nouvelle conclusion décevante. La dernière pour Habib Beye? Si la nuit porte conseil, le coach peut dormir à priori tranquille, Arnaud Pouille l’ayant confirmé sur les antennes du diffuseur, dans la foulée de la rencontre : « Oui, nous maintenons Habib Beye. Tout le monde le sait, il nous faut des résultats et avancer mais ce soir, il y a eu du contenu, un peu de fragilité certes, mais on va continuer à bosser tous ensemble et essayer d’avancer ensemble. »

N’ayant pas pris la parole ces dernières semaines, le président du Stade Rennais enchaîne : « Sur le match de ce soir, c’est encore de la frustration mais il faut croire en eux. On a confiance en ce groupe et on va repositionner le Stade Rennais à sa place, rapidement. Le club est dans une dynamique qui n’est pas bonne, dans une situation comptable fragile sur les objectifs et ça met de la pression. Il y a des actions mises en route.

Lundi, on a reçu un staff pour savoir si il avait encore l’énergie pour venir à Toulouse et il l’avait. Il y a eu des bonnes choses ce soir. Essayons maintenant de travailler, tous ensemble et notamment sur ce match contre Strasbourg ce week-end. »

Rennes pas malheureux à la pause

Habib Beye choisit pour ce déplacement de laisser Ludovic Blas et Seko Fofana en Bretagne, comme pour marquer au fer rouge une liberté de décider et de choisir. Un choix justifié, là aussi au micro du diffuseur après la rencontre :  « C’est un choix lié à la dynamique du groupe, et surtout à ce qu’on vit tous les jours à l’entrainement.

J’estime qu’aujourd’hui l’entrainement est quelque chose de très important, et sûrement la chose la plus importante pour préparer un match de très haut niveau en Ligue 1. Lorsqu’on n’est pas à 100% à l’entrainement et pas dans l’état d’esprit dans lequel doit être le groupe, des choix sont faits, parce qu’il y a des joueurs qui sont meilleurs pour être dans ce groupe ce soir. »

Le message est cash, passé et demandera confirmation, ou pas, dimanche, au moment de recevoir Strasbourg. Décevant lui aussi dans ses performances, Breel Embolo est sur le banc au profit de Kader Meïté, aligné en attaque avec Esteban Lepaul. Retour du 3-5-2, avec hélas, toujours le même déficit à la créativité.

La première période n’est ainsi pas palpitante. Quelques frissons, avec un premier fait de match à la 13′. Lilian Brassier rate totalement sa relance en passant le ballon à Aron Donnum qui n’en demandait pas tant. Dans la profondeur, sa passe trouve Franck Magri, bousculé par Valentin Rongier. Pénalty, dans un premier temps mais la VAR évite à M.Turpin de faire la boulette et annule la décision.

Un peu plus tard, comme Sofiane Diop avec Nice, Yann Gboho se rappelle au bon souvenir de son ancien club mais ne trouve lui que la barre sur une délicieuse frappe lointaine. De l’autre côté, une frappe assez nettement à côté pour Kader Meïté et Rennes boucle une nouvelle première période très pauvre.

Trois buts en dix minutes…

Le premier quart d’heure du second acte va enfin sortir le Stadium de sa léthargie. L’ami Abu Françis, pressé par les Rennais, exécute une improbable passe en retrait directement sur Esteban Lepaul, resté dans les 16 mètres toulousain et qui n’en demandait pas tant pour se placer et ajuster Guillaume Restes, sans pitié.

Enfin, Rennes frappe au but…et ouvre le score (53′). L’ancien angevin inscrit au passage son cinquième but de la saison !

Groggy, le TFC peine à rebondir et les Bretons en profitent pour enfoncer le clou, quelques minutes plus tard. Esteban Lepaul fixe parfaitement aux 30 mètres et décale à gauche Musa Al-Tamari. En vitesse, l’international jordanien accélère et frappe entre les jambes de Guillaume Restes, loin d’être inoubliable sur ce coup-là. Le break est fait, 0-2.

Mais gare, 0-2 comme à Nantes, comme au Havre. Avec la suite que l’on sait… Charlie Cresswel réduit d’abord le score à l’heure de jeu, bien libre de ses mouvements au point de pénalty. Le Stade Rennais rate ensuite une occasion en or pour le 1-3 par Esteban Lepaul, mis en échec par Guillaume Restes.

Encore rejoints, des regrets plein les poches !

La fin de rencontre est, ensuite, résumée à des « Rouge et Noir » recroquevillés en défense, qui finissent par céder sur un pénalty, concédé par Mohamadou Nagida et transformé par Arun Donnum (83′, 2-2). Le score en reste là et les regrets sont une nouvelle fois au rendez-vous.

Après la rencontre, Esteban Lepaul cherchait ses mots :« C’est le même scénario à chaque fois. Ce sont les mêmes mots et les mêmes maux. Il y a des choses qui sont inexplicables. Il va falloir s’y mettre, on ne peut pas perdre autant de points en menant autant de fois 0-2 et en ayant le match en main…« 

Habib Beye, lui ressentait « Beaucoup d’émotions, positives et négatives. On mène encore 0-2 et on se fait encore reprendre. Ce scénario ? Je pense que c’est psychologique. Quand on est embarqués là-dedans… La crainte du scénario qui revient. Ce soir, on a fait des choix, de jeunes joueurs ont assumé un contexte compliqué. Ils ont rempli parfaitement leur prestation.

Strasbourg, rendez-vous capital

Ce sont des situations où le club doit grandir à travers ses jeunes. Je ne lâcherai pas. Je suis analysé sur mes résultats, c’est comptablement insuffisant alors il faut continuer à travailler et à mettre l’énergie que l’on a mise.

Ce championnat est difficile mais on ne va jamais lâcher. Ce n’est simple pour personne, ni pour moi, ni pour les supporters, ni pour les joueurs. Strasbourg sera notre prochaine échéance et nous allons redoubler de travail pour réussir un résultat ».

Et possiblement, passer la trêve hivernale en tant qu’entraîneur du Stade Rennais, ce qui sera compliqué en revanche en cas de novelle contre-performance. Réponse et épilogue de la folle semaine rennaise dimanche, en début de soirée.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.