Football – Ligue 1 : Rennes continue son inquiétant surplace contre Auxerre (2-2)

Le Stade Rennais concède le match nul contre Auxerre.
Premier but au Roazhon Park pour Breel Embolo @Crédit photo : JRS

Le refrain devient aussi entêtant et pénible à entendre tourner dans la tête que le Petit bonhomme en mousse de Patrick Sébastien… Toujours la même ritournelle, les mêmes ingrédients et au bout du compte, la même frustration.

Attention cependant, avec cette accumulation de matchs nuls, quatre à la suite, devenant très pénalisante pour les ambitions européennes, surtout au vu du pedigree des adversaires rencontrés et des prestations livrées. Paradoxalement, celle de ce dimanche n’est pas la plus vilaine. Offensivement, Rennes a eu les occasions, avec 17 tirs dans la partie dont sept cadrés.

Défensivement, les « Rouge et Noir » ont été une nouvelle fois été friables, concédant deux buts sur les trois seules occasions du match pour des Bourguignons venus bétonner : « Il faut être plus fort défensivement, collectivement, pour ne pas offrir à Auxerre ces situations. On est trop lisses dans les zones de vérité. Dans une surface de réparation, il faut faire mal en défendant, ce sont des situations qui se reproduisent », souligne Habib Beye après la rencontre.

Un but gag pour glacer le Roazhon Park

Le débat sur le système revient forcément, celui concernant les erreurs individuelles également, la cause de celles-ci pouvant s’apparenter à une « fébrilité » reconnue par Ludovic Blas en zone mixte. Celle-ci semble pouvoir gagner chaque joueur, l’un après l’autre.

Les choix d’Habib Beye ne manqueront pas non plus d’être évoqués, à tort ou à raison. Kader Meïté sur le banc, Mahdi Camara préféré en piston droit à Musa Al Tamari, la défense à cinq, une fois de plus. Chacun reste libre de se forger son opinion mais le début de match ne met personne en confiance.

Alors qu’Esteban Lepaul se montre menaçant d’entrée de jeu puis cinq minutes plus tard en coupant de la tête un bon centre au premier poteau de Ludovic Blas, Auxerre punit le Stade Rennais grâce à un but improbable. Quentin Merlin veut relancer en passant par l’axe mais jauge mal la situation, que Sinayoko exploite parfaitement pour mettre hors de position Brice Samba, monté trop haut.

Servi sur plateau, Namaso n’a plus qu’à ajuster le but vide pour glacer le Roazhon Park, dépité d’un but casquette pareil d’entrée de jeu ou presque (0-1, 7′).

Blas en vue, Samba décisif

Rennes ne met alors que dix minutes à recoller. Ludovic Blas obtient un corner après une belle situation sortie par Léon. L’ancien nantais l’exécute et trouve au second poteau la tête de Breel Embolo. L’international suisse remet les pendules à l’heure et signe son second but de la saison (1-1, 17′).

Le Stade Rennais s’offre ensuite plusieurs très belles occasions : un retourné raté de peu pour Esteban Lepaul, puis une volée superbe de Ludovic Blas sur une louche de Valentin Rongier (26′) qui passe juste au-dessus. Le numéro 10 rennais sur coup-franc (39′ et 45′) met de nouveau le danger sur les buts de Léon, sans succès.

Pire, Auxerre sur sa deuxième sortie, frôle le 1-2 avec une contre-attaque de 60 mètres. Servi par Osman et seul face à Brice Samba, Sinayoko est mis en échec par le portier rennais. Le coup est passé près…

Le premier but de Seko Fofana… puis plus rien

Le second acte repart avec un replacement tactique déjà entrepris en fin de premier acte. Seko Fofana décale à gauche, Ludovic Blas à droite tandis que Mahdi Camara regagne un poste qu’il ne devrait jamais quitter, plein axe. A quatre derrière, Rennes n’est pas gêné par des Auxerrois peu entreprenants, c’est un euphémisme.

Plus fringants, les « Rouge et Noir » vont faire mouche sur leur première belle action, à la 55ème. La belle sortie de balle de Ludovic Blas est relayée par Esteban Lepaul qui accélère à droite, trouve un relais à l’entrée de la surface sur Breel Embolo avant de décaler à gauche Seko Fofana, parfaitement placé. L’international ivoirien ne se fait pas prier et inscrit son premier but au Roazhon Park (58′, 2-1).

Profitant d’un temps fort, Rennes appuie et passe tout près du 3-1 mais Esteban Lepaul, décidément dans un soir sans, ne met pas assez de puissance pour dominer Donovan Leon. Mahdi Camara s’essaie de loin mais ne rencontre pas plus de réussite. A ne pas tuer le match, Rennes s’expose et comme à Angers, Nantes ou au Havre, se punit lui-même.

Pris de vitesse, Anthony Rouault effleure Sinayoko dans la surface, qui s’écroule. Penalty selon Eric Wattellier, transformé par le numéro 10 auxerrois. Tout est à refaire…et ne le sera pas, le Stade Rennais ne parvenant pas à se créer de véritable occasion dans le dernier quart d’heure avec deux nouveaux points lâchés en route qui font une nouvelle fois tâche.

La victoire ou la crise face à Nice ?

Et pour cause : Lorient, Angers, Nantes, Le Havre, Lens et Auxerre étaient au programme du début de saison rennais pour zéro victoires face à des adversaires censés être derrière les « Rouge et Noir » au classement des ambitieux. Est-on sur la contre-performance de trop ? Rien ne le dit mais la certitude que celle-ci se rapproche est en revanche évidente.

Le coach, lui, avait les mots à l’issue de la partie, comme à son habitude. Peut-être moins les solutions : « Je suis frustré pour les joueurs qui ont mis de l’énergie avec la volonté d’être impactant offensivement mais nous avons fait trop d’erreurs pour espérer prendre les trois points. Ça commence à faire beaucoup. On est une belle équipe mais dans ces zones de vérité, il faut être plus dur. Je trouve cela récurrent, je suis déçu et frustré pour les joueurs. Nous n’avons toujours qu’une défaite mais les matchs nuls ne font pas avancer. On prend trop de buts, c’est un constat qu’il faut faire »

Dimanche prochain face à Nice, de nouveau à la maison, le Stade Rennais n’aura pas d’excuse et devra enchaîner, sous peine d’entrer dans une crise concrète de confiance mais aussi de résultat, le train des ambitieux n’attendant pas les retardataires. Voilà Valentin Rongier et ses partenaires prévenus et désormai dos au mur.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.