Football – Stade Rennais : Breel Embolo, un attaquant d’expérience pour les « Rouge et Noir »

Papier Breel Embolo.
Breel Embolo lors du derby à Nantes. @Crédit photo : JRS

Recruté dans les toutes dernières heures du mercato, l’attaquant Breel Embolo est venu clôturer le mercato rennais dans le sens des arrivées. Dans la lignée des recrues précédentes, le Suisse de 28 ans arrive en Bretagne avec une solide expérience, que ce soit en club ou avec la Nati, sélection suisse avec laquelle il a déjà disputé deux coupes du monde.

En général, quand il s’agit d’évoquer les attaquants suisses passés par le Stade Rennais, les supporters « Rouge et Noir » ont le sourire. Avant Breel Embolo, deux buteurs helvètes ont enchanté le Roazhon Park, anciennement stade de la route de Lorient : Marco Grassi et Alexander Frei. Si la trace laissée par Julian Esteban, autre attaquant suisse passé par Rennes, fut moins pérenne, espérons que Breel Embolo puisse laisser la même empreinte que les deux premiers cités.

À peine arrivé au SRFC, l’ancien joueur de Monaco a d’ailleurs égalé un record détenu jusqu’ici par Alexander Frei avec la Nati : Marquer lors de cinq matchs consécutifs avec la sélection. De là à y voir un signe de sa réussite future en Bretagne, peut-être pas, mais dans une partie de son parcours en tout cas, le nouveau numéro 7 du Stade Rennais marche dans les pas de son illustre prédécesseur.

« Il y a la plus grosse légende (Frei) qui ne me lâche pas depuis deux semaines »

Lors de sa conférence de presse de présentation, le natif de Yaoundé évoquait d’ailleurs l’ancien serial buteur « Rouge et Noir » : « Il y a la plus grosse légende (Frei, ndlr) qui ne me lâche pas depuis deux semaines, qui essaie de me mettre la pression ». Si Alexander Frei est une légende à Rennes et avec la sélection suisse, il l’est également à Bâle, là où tout a commencé pour lui mais aussi pour Breel Embolo.

À quelques mois près, les deux hommes auraient même pu évoluer ensemble car tout est allé très vite pour le jeune prodige bâlois. Alors qu’il vient tout juste de fêter ses 17 ans, un mois plus tard, il dispute ses premières secondes avec le FCB lors d’un match d’Europa League contre le RedBull Salzbourg. Une entrée plus que furtive mais le début de sa grande aventure footballistique.

Seulement trois jours après, il découvre le championnat suisse. Pour cette deuxième apparition en « Rouge et Bleu », son temps de jeu n’est pas beaucoup plus important avec une entrée à cinq minutes du terme de la rencontre face à Aarau. Oui mais voilà, le jeune Breel est précoce et il ne lui en faut pas plus pour inscrire son premier but avec son club formateur. Si ce premier bout de saison lui permet avant tout de gratter du temps de jeu et de découvrir le haut niveau, la confirmation, elle non plus, ne se fait pas attendre et l’attaquant performe dès sa première saison pleine.

Buteur en Ligue des Champions à 17 ans

Son club étant champion de Suisse, il découvre en même temps la Ligue des Champions, compétition dans laquelle il ne tarde pas à se signaler. En plus d’un exercice probant en championnat, il inscrit son premier but dans la coupe aux grandes oreilles lors d’une nette victoire contre Ludogorets (4-0), auquel il ajoute une passe décisive. À cette époque, il n’a encore que 17 ans et devient l’un des plus jeunes buteurs de la plus prestigieuse des compétitions européennes.

Après deux saisons et demie en Suisse et des statistiques plus que flatteuses à son âge – 90 matchs pour 31 buts et 21 passes décisives toutes compétitions confondues -, Breel Embolo empreinte un chemin courant pour les jeunes joueurs brillants en Super League en rejoignant la Bundesliga et le club de Schalke 04. Malheureusement, en Allemagne, sa première saison ne se passe pas du tout comme prévu et il connaît sa première grosse blessure avec une fracture du péroné.

Au total, il ne dispute que 10 matchs cette année-là. Si ces qualités athlétiques sont indéniables, les blessures le suivront aussi toute sa carrière. Avec le club de la Ruhr, en trois saisons, ses statistiques sont moins flatteuses mais s’expliquent évidemment par ses blessures récurrentes. Il termine tout de même vice-champion d’Allemagne lors de la saison 2017-18 aux côtés de joueurs comme Alexandre Nübel ou Thilo Kehrer, qu’il retrouvera quelques années plus tard sur le Rocher monégasque.

Sur le papier, son duo avec Estéban Lepaul a tout pour fonctionner

En parallèle, avec la Nati, il dispute l’Euro 2016 en France, puis la coupe du monde 2018 en Russie. Les blessures, elles, sont loin de freiner ses prétendants et le Borussia Mönchengladbach l’enrôle à l’été 2019, club dans lequel il sera le plus épargné de ce point de vue-là (hormis ses débuts à Bâle). Au-delà des pépins physiques, le parcours est déjà bien garni et au moment de s’engager à « Gladbach », Breel Embolo n’a que 22 ans !

Toujours impactant et relativement épargné sur le plan physique, il dispute 106 matchs en trois saisons, son plus haut total en club. Une nouvelle fois, il s’illustre notamment par ses passes décisives, une caractéristique récurrente chez l’attaquant suisse, certes buteur mais sans être un tueur, avec un profil complet capable de faire briller ses partenaires.

Sur le papier, son duo avec Estéban Lepaul a tout pour fonctionner. Le quart de siècle fêté, il décide de rejoindre la Ligue 1 et s’engage avec l’AS Monaco. Mais comme à Schalke 04, son aventure sur le Rocher est entachée par une grave blessure lors de sa deuxième saison. Malgré tout, à son retour de blessure, il dispute tout de même 42 matchs toutes compétitions confondues la saison passée.

« Tu apprends après chaque blessure, tu essaies d’optimiser, d’apprendre ton corps et d’ajuster des petits trucs »

Un exercice précédent loin d’être anodin pour le principal intéressé : « On oublie souvent que je sortais quand même d’une longue blessure deux ansauparavant, donc pouvoir jouer 35-40 matchs après une si longue blessure, ce n’est pas classique. Tu apprends après chaque blessure, tu essaies d’optimiser, d’apprendre ton corps et d’ajuster des petits trucs. »

À côté de son parcours en club, il rajoute avec sa sélection deux nouvelles participations à l’Euro (2021 et 2024, quart de finale les deux fois) et à la coupe du monde (2022, huitième de finale). Si certains diront que son efficacité devant le but n’est pas celle d’un pur numéro 9, son sens du collectif, son expérience et son vécu sont indéniables, voire impressionnants à « seulement » 28 ans.

À l’époque, il avait fallu attendre six mois avant de voir Alexander Frei exploser au Stade Rennais. Si les points communs entre les deux hommes sont nombreux, espérons simplement que l’adaptation sera cette fois-ci plus courte pour Breel Embolo et surtout que son physique le laissera tranquille.

Breel Embolo en quelques stats’

Premier match à 17 ans en Europa League.

Premier but en championnat avec le FC Bâle à 17 ans pour sa deuxième apparition.

Premier but en Ligue des Champions, également à 17 ans.

Premier but avec la sélection suisse à 18 ans.

Avec Bâle : 90 matchs, 31 buts et 21 passes décisives

Avec Schalke 04 : 61 matchs, 12 buts et 9 passes décisives

Avec le Borussia Mönchengladbach : 106 matchs, 25 buts et 20 passes décisives

Avec Monaco : 89 matchs, 22 buts et 13 passes décisives

Avec la Nati : 79 matchs, 21 buts et 17 passes décisives

Signature du journaliste.