Handball – Saint-Grégoire : Elles voient la vie en rose !

Actu SGRMH.
Claire Scheid et les Grégoriennes réalisent un début de saison prometteur. @Crédit photo : JRS

Voilà une zone du classement jusque-là méconnue pour les « Rose et Noir ». Auteures d’un début de saison canon, les filles de Romain Corre sont ainsi deuxièmes mais surtout en confiance dans un championnat plus ouvert que jamais ouvrant bien des possibles. Zoom sur un renouveau qui fait plaisir !

Une attaque en feu

Cent buts en trois matchs, soit plus de trente en moyenne par rencontre et la seconde attaque du groupe. Certes, seulement trois journées ont été disputées mais la statistique est assez impressionnante pour être soulignée. Cet été, au-delà des joueuses, en grande partie renouvelées, c’est aussi le plan de jeu qui a changé, avec une grosse envie d’attaquer au maximum : « Celles qui ne respecteront pas nos fondamentaux s’excluront elles-mêmes du jeu… », avait prévenu dans nos colonnes Romain Corre, nouveau coach et instigateur du nouveau visage porté par son équipe.

Force est de constater que le nouvel entraîneur grégorien a été entendu et que l’adhésion au projet proposé avec le staff est pour le moment totale. De la vitesse, du jeu sur grands espaces maîtrisé, de l’intensité dans tous les replis et les contre-attaques et une rigueur défensive conservée et historique héritée des années précédentes.

Ajoutez à cela des tirs de loin, remuez-bien et voilà le cocktail détonnant servi face à Nîmes (31 buts), Palente-Besançon (33) puis Bègles (36). Si rien n’assure que ce rythme de feu pourra être tenu sur la durée d’un championnat, la dynamique est excellente et le spectacle intense et rafraîchissant. Avec un mental lui aussi au rendez-vous, à l’image du caractère montré face à Bègles, ce SGRMH-là, s’il continue de la sorte, tient de nouvelles armes pour de nouvelles ambitions.

Des individualités au rendez-vous

Dans ses buts, Sarah Vukovac a habitué le public de la Ricoquais aux belles performances. Avec 31 arrêts en 3 matchs et une moyenne à dix parades, elle est deuxième au classement des arrêts de la division et va probablement rester dans ces sphères du classement des gardiennes. Celle qui fait aujourd’hui partie des joueuses les plus expérimentées du groupe répond présente, avec panache. Avec une grosse défense devant elle, où s’imposer est compliqué pour les adversaires, elle peut ainsi briller et réussir les arrêts, aux bons moments.

Et comme de l’autre côté, l’artillerie lourde est de sortie, le cocktail a tout pour séduire. Attendue pour son retour, Claire Scheid est éblouissante en ce début de saison. Troisième meilleure buteuse du championnat avec déjà 26 buts inscrits, l’arrière gauche qui évolue au besoin également au centre, tout en assurant une grosse présence en défense, est en vue et brille. A l’aile, Eden Dumoulin s’éclate, avec déjà 16 buts tandis que Perrine Petiot monte en régime, à l’image de sa très belle partition jouée face à Bègles.

Milica Trifunovic toujours en place, les joueuses d’expérience donnent déjà le la. Les recrues Alice Monteillet, Jeanne Santiago, Lalie Brouillet et Justine Roulo déjà au diapason, Marie Pouliquen prête à relayer Sarah Vukovac à tout moment et les jeunes pousses déjà conquérantes pour gagner leur place et apporter leur fraîcheur, à l’image d’Aziliz Vidie et Lou Saramito. « C’est un groupe avec des qualités individuelles très différentes au service d’un projet commun », expliquait après Bègles Romain Corre. Difficile de mieux définir un effectif qui apparaît déjà complémentaire, soudé et très complet.

Quelqu'un sur le toit

Pas déposé de statut VAP déposé en vue d’une éventuelle promotion dans l’élite

Nous allons tout de suite casser le mythe, ou éteindre d’emblée le brasier de la rumeur, surtout quand celle-ci relève du fantasme absolu. Non, le Saint-Grégoire RMH n’est pas le PSG de la D2 féminine disposant d’énormes moyens financiers lui permettant de mener grand train ! Loin, très loin de là… Le club de Jean-Luc Bosse, qui n’a d’ailleurs pas déposé de statut VAP en vue d’une éventuelle promotion dans l’élite, est simplement géré avec intelligence, raison et rigueur.

Il y a aussi un gros travail réalisé autour d’Hugo Blondet sur le développement du réseau Entrepr’hand et les partenariats privés. En présentation de la saison aux partenaires, le président rappelait d’ailleurs : « Je suis de ceux qui ne dépensent pas l’argent qu’ils n’ont pas et ça ne changera pas ». Une lapalissade pour certains mais surtout, une doctrine assumée et une gestion saine mises en place au quotidien, qui permettent aujourd’hui au club breton de pouvoir payer en temps et en heure ses quatre joueuses pros à temps plein et ses semi-pros, pluri-actives ou étudiantes.

Le club breton fait figure de bon élève

Alors que cinq clubs ont connu cet été les affres d’une rétrogradation voire pire sur les deux premières divisions féminines (Nantes, Celles-sur-Belle, Mérignac, Lomme, sans oublier le rejet de l’appel de Bergerac pour rester en D2F…) et que d’autres ont été repêchées de justesse, comme Vaulx ou Bouillargues, le club breton fait figure de bon élève, voire de modèle dans la structuration de son ambition à moyen et long terme.

Avec des joueuses loin d’être les plus payées de la division mais très investies, sur et en dehors du terrain, il mérite que sa stabilité impressionnante dans l’anti-chambre de l’élite paie sportivement, après des années parfois plus compliquées dans les résultats ou sur le plan des infrastructures. Plus qu’un mécène fantasmé par certains, le travail et la rigueur sont les investisseurs majeurs présents et payants au SGRMH depuis et pour bien des années encore.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.