Incontestablement l’action de la soirée, et pas sur le terrain… A l’heure où l’accès aux échanges avec les acteurs du football est de plus en plus codifié et réduit aux zones mixtes, au Stade Rennais comme ailleurs, Habib Beye n’a pas facilité la tâche à ses anciens confrères après le piètre 0-0 offert ce dimanche soir contre Lens.
En quoi ? Tout simplement via l’interdiction de s’exprimer à la presse donnée à ses joueurs. Purement et simplement, quand le passage devant la zone mixte, après les rencontres, demeure encore un incontournable et un devoir des clubs vis à vis de la presse…mais aussi pour leurs supporters !
Un silence imposé bien précoce…
Devant les micros, le technicien rennais s’est justifié : « Il n’y aura pas de joueurs en zone mixte car je leur ai dit que j’assume ce qu’il vient de se passer et je ne veux surtout pas entendre les discours policés que l’on peut avoir après ce genre de match et leur frustration ». Ok, donc silence radio et une parole unique ? Au bout de six journées seulement ?
Dommage tant on aurait aimé comprendre comment et pourquoi le Stade Rennais, à onze contre dix durant toute la partie, à 54 secondes près, a pu friser ainsi la correctionnelle. Avoir aussi le ressenti de joueurs, derrière leur coach, mais n’étant pas exempts d’avoir leurs propres analyses sur un match raté dans ses grandes lignes.
Désireux de répondre pour tous mais ne fuyant pas ses responsabilités pour le coup, le coach assume : « Il y a eu énormément de déchet technique, dans plusieurs endroits sur le terrain. C’est un point miraculeux car on aurait pu en prendre deux ou trois (buts), et l’analyse aurait été bien différente. Il faut être bien plus en charge de ce que l’on a à faire collectivement. »

Un ciseau d’Esteban Lepaul, et c’est tout…
Loin de nous l’envie, ce lundi matin, de vous censurer et de vous priver d’un résumé de match chronologique mais il y eut tellement peu à raconter, question football, côté rennais qu’une analyse d’ensemble est plus indiquée. On retiendra simplement, côté terrain, le carton rouge d’entrée de jeu adressé à Jonathan Gradit alors que Seko Fofana « partait au but » selon l’arbitre de la partie, M.Dechepy, mais en était encore loin.
Question arbitrage, pour l’application et l’esprit, rendez-vous au week-end prochain et au prochain « rouge cowboy » à venir. Ensuite, une domination rennais et un siège du but visiteur ? Pas du tout. La possession, oui, mais stérile, sans impact ni décalages dignes de ce nom.
A un de plus, les « Rouge et Noir » n’ont pas fait trembler des Lensois à l’inverse ultra dangereux sur toutes leurs attaques, emmenés par un excellent Florian Thauvin.
Si en fin de match, un délice de ciseau signé Esteban Lepaul fut magnifiquement sorti par Robin Risser, c’est encore une fois Brice Samba qui fut le Rennais le plus décisif de la partie, avec notamment un arrêt sur la ligne décisif à bout portant face à Mathieu Udol.
En seconde période, l’international français récidive en effleurant ce qu’il faut le ballon smashé par Adrien Thomasson, avec l’aide du poteau pour repousser la menace. Costaud, encore une fois…

Morgan Guilavogui, lui, vendange ensuite deux occasions en Or mais Lens rapporte un point précieux de Bretagne, fondateur question état d’esprit. Soit l’inverse des conséquences de ce partage des points côté rennais…
Des doutes qui s’empilent déjà et une réaction attendue, et vite
Ce 0-0 qui interroge, donc, et inquiète, logiquement. Un match où Djaoui Cissé, une nouvelle fois à côté de son football, fut sorti à la demi-heure. Le 4-4-2 fut alors de mise, comme le soulignait Habib Beye après-match, mais sans l’animation censée lui offrir de l’impact : « On aurait dû avoir beaucoup plus d’impact. On a pourtant mis quatre joueurs offensifs. Cela montre que ce n’est pas forcément une question de profils de joueurs mais d’animation. ». Et pourquoi ne pas démarrer d’emblée ainsi ?
L’animation, justement, dessinée par le staff et mise en pratique par les joueurs, peine à prendre forme cette saison. Ce dimanche soir, la paire d’attaquant rennais a connu de nouvelles difficultés. Sans Valentin Rongier au milieu, encore souffrant du mollet, c’est moins belle la vie, à l’évidence.
Devant, Breel Embolo ne trouve, pour le moment, pas sa place dans le dispositif et Esteban Lepaul sauve des prestations compliquées par un sens du but lui permettant malgré cela d’exister et de faire valoir un sens du but à l’évidence très intéressant.
Sur ses attaquants, le coach précise : « J’attends déjà plus de profondeur de leur part pour faire reculer l’adversaire et après, il faudra que l’on soigne cette complémentarité, en faisant en sorte qu’ils soient plus proches l’un de l’autre. Ce que je ne veux pas, c’est avoir une analyse différente chaque week-end. Leur connexion n’existe que depuis très peu de jours.«

Six points à arracher contre Le Havre et Auxerre !
Les journées s’enchaînent, néanmoins, et si le Stade Rennais, comptablement, est plus près du haut que du bas de tableau, et n’a perdu qu’un de ses six matchs, il laisse filer trop de points en route quand bien même son calendrier est plutôt favorable pour démarrer la saison. Pour preuve, en octobre, les « Rouge et Noir » iront au Havre dimanche prochain avant la trêve internationale, puis recevront Auxerre.
Un six sur six alors obligatoire ? Les budgets, recrutements et ambitions annoncées l’imposent mais ce que montrent Habib Beye et ses joueurs sur le terrain depuis août laisse à penser que ce ne sera certainement pas chose facile, loin de là. Une réaction est pourtant indispensable et attendue, tout comme de l’enthousiasme, du liant et de l’agressivité, qualités déjà vues cette saison mais terriblement absente en ce triste dimanche soir.
Peu importe la manière, six points seront à arracher face à des prétendues équipes plus faibles. Comme à Lorient, Angers et Nantes, pour le résultat que l’on sait, alors place dès octobre, à une autre écriture de l’histoire. Si possible avec des témoins après les rencontres pour la raconter, avec leurs mots.
