REC Volley – Ligue B : Frédéric Gibert : « Le club doit retrouver ses lettres de noblesse »

Entretien avec Frédéric Gibert.
Frédéric Gibert remplace Olivier Bouvet à la tête de l'équipe première masculine. @Crédit photo : Ethan Renaudin

De retour en Ligue B, le REC Volley démarre un nouveau cycle. Plus ambitieux que jamais, le club a dévoilé son projet « REC Volley 2030 » mais aussi nommé un nouvel homme fort à la tête de son équipe première avec Frédéric Gibert. Ancien central et international français au palmarès bien fourni, le nouvel entraîneur réciste arrive avec de grandes ambitions.

À quand remontent les premiers contacts avec le REC Volley ?

Cela remonte à fin mai-début juin. Après les phases finales d’Elite Avenir où nous terminons vice-champion de France avec Sète, Jocelyn Trillon, l’entraîneur du Pôle France de Montpellier avec qui j’ai travaillé pendant deux ans, me dit que Rennes cherche un entraîneur. Je lui rétorque : « Arrête tes bêtises, la Bretagne c’est mon rêve ! »

Il m’affirme que c’est bien vrai et j’ai alors pris contact avec Eric Hallé. Pour la petite anecdote, c’est en Bretagne que mon histoire avec le volley a commencé. J’ai passé quatre ans en vacances du côté de Carnac et dès la première année, je vois des gens jouer au volley sur la plage. J’ai essayé et j’ai adoré. En rentrant, je me suis immédiatement inscrit au club de volley d’Autun.

Avant d’arriver en Bretagne, tu as repris la tête de l’équipe première de Sète en cours de saison. Avais-tu pour objectif d’entraîner une équipe senior ?

Oui. Il y a deux ans, j’étais en contacts très avancés avec Nice, mais le poste au centre de formation de Sète s’est libéré. Pour le confort familial, c’était mieux de choisir Sète. Cette fois-ci, c’est limpide, car j’arrive à Rennes avec ma famille.

« Dès le mois de janvier, je dois savoir sur qui je pourrai compter pour passer un cap dès la saison suivante »

Qu’est-ce qui t’a plu dans le projet du club ?

Le projet est super motivant. Déjà, Rennes est un club emblématique du volley français et il doit retrouver ses lettres de noblesse. J’ai cette mission. Ensuite, j’ai senti des dirigeants vraiment impliqués et dévoués. Cette année est aussi importante car ce sont les 80 ans du club. Je considère, d’une certaine façon, que c’est une année d’observation pour moi, mais dès janvier, je dois savoir sur qui je pourrai compter pour passer un cap dès la saison suivante.

Cette saison doit aussi me permettre d’ancrer certaines valeurs dans l’équipe, comme le combat, l’abnégation et le plaisir, car au haut niveau, ce dernier est primordial. Pour ce projet, il y a eu un alignement des planètes et les ambitions du club correspondent aux miennes.

As-tu pris part au recrutement ?

J’ai pris l’équipe clés en main. L’effectif était déjà constitué, mais je trouve qu’il est construit de manière très homogène avec un bon équilibre au niveau des âges. Cela va nous permettre de continuer le développement des joueurs, notamment des jeunes, en inculquant toutes les valeurs citées précédemment. Aujourd’hui, c’est surtout de savoir comment nous avançons. Charge à moi et au staff de bien construire cette année pour ensuite se renforcer en conséquence l’année suivante. Après, ça reste le monde professionnel et il peut y avoir des surprises, dans les deux sens, bonnes comme mauvaises.

Connaissais-tu déjà des joueurs de ton groupe ?

Il y en a plusieurs que j’ai croisés avec le centre de formation pendant le championnat d’Elite Avenir. Concernant les joueurs étrangers, avant de faire leur connaissance lors de la reprise de l’entraînement, je me suis évidemment renseigné sur eux avec un gros travail vidéo.

Comment s’organise la préparation ?

Avant même la reprise du collectif professionnel, les joueurs conventionnés centre de formation s’entraînaient déjà et ils nous ont rejoints en fin de première semaine pour un effectif de 14 joueurs. Nous avons repris le 25 août avec pas mal de travail physique au début. Nous limitons les sauts lors de la première semaine avant d’augmenter progressivement. Jusqu’à la reprise du championnat programmée le 21 octobre à Royan (ndlr : le premier match à Colette-Besson est prévu le 25 octobre à 20h contre Nancy), nous disputerons huit matchs amicaux.

Nous jouerons quatre fois contre Saint-Brieuc, deux fois contre Royan, une fois contre Saint-Nazaire et enfin une fois contre Tours. Il y a juste le retard de Mustafa à noter, mais c’est une bonne nouvelle, puisqu’il dispute les championnats du monde avec la Libye. De ce fait, il a travaillé tout l’été. Il faudra simplement gérer son état physique, mais nous avons Tristan Guitton pour le suppléer.

« Confort et sport de haut niveau ne sont pas compatibles »

Quels sont les objectifs que tu as fixés pour cette saison ?

Nous allons construire les bases pour ensuite avancer vers le haut du tableau l’année suivante. C’est véritablement une année test pour les joueurs. Nous devrons apprendre à gagner à ce niveau et dans toutes les configurations possibles. Que ce soient les matchs « cochés », qui sont d’ailleurs les plus dangereux, mais aussi les plus difficiles en identifiant nos forces, comment nous les utilisons, mais aussi comment masquer nos faiblesses, si nous en avons.

Sachant que cette année, il n’y aura pas de descente…

Pour moi, c’est une difficulté supplémentaire et nous l’avons vu l’année dernière en première division. Ça peut vite être démotivant pour les joueurs. La pression de la descente est quand même saine, car tu dois te battre toutes les semaines. De toute façon, confort et sport de haut niveau ne sont pas compatibles.

Comment accueilles-tu la nouvelle formule du championnat, sans play-offs, mais avec plus de matchs ?

C’est un système aller-retour-aller. C’est assez original et il y a des équipes que nous recevrons deux fois et d’autres où nous nous déplacerons deux fois. Il n’y a que le premier à monter, mais là aussi, c’est dangereux, car si tu es décroché du groupe de tête, tu peux vite baisser la tête.

Il y aura 30 matchs, donc c’est un gros rythme à garder, mais c’est un sujet qui va être abordé avec les joueurs. Ça reste une bonne chose, car nous jouons beaucoup et je pense que c’est exactement ce qu’il faut pour notre jeune équipe. La meilleure des formations, ça reste la compétition. Simplement, si au mois de décembre tu es 10e ou 11e, la fin de saison peut être longue. À nous de faire en sorte de ne pas être concernés par ces places-là.

Signature du journaliste.