Va-t-il falloir dès septembre parler du « Habib Time » du côté du Roazhon Park ? L’idée pourrait rapidement émerger et le brevet être déposé, après le finish offert par les « Rouge et Noir » ce dimanche soir face au second Olympique en visite dans la capitale bretonne, et reparti lui aussi groggy et sonné.
Frustré aussi, avec les excuses habituelles, l’arbitrage, la pluie, tout ça, tout ça mais surtout, la faute à une fin de match où tout s’écroule, la faute à des rennais opportunistes mais aussi solidaires et plein d’abnégation. Cette qualité-même peu en vue en déplacement mais palpable à la maison.
Un 3-5-2 ennuyeux…
Au sortir de la trêve, où l’absence des internationaux limite forcément les innovations tactiques à l’entraînement, Habib Beye choisit de repartir avec sa désormais marque de fabrique en 3-5-2, malgré deux dernières sorties pour le moins éprouvantes à Lorient puis Angers. Et la suite, malgré le retour de Djaoui Cissé dans le onze de départ à la place de Seko Fofana et la première de Breel Embolo associé à Esteban Lepaul ne va pas franchement régaler les foules !
La première période rennaise est indigente, sans frisson, sans capacité non plus à bousculer une formation lyonnaise au contraire séduisante dans sa maîtrise du cuir et de l’occupation du terrain. Trois défenseurs centraux face à…0 avant-centre, le choix tactique est déroutant et le jeu déséquilibré. Logiquement, Lyon, dont la qualité est surprenante, avec un effectif très largement renouvelé, ouvre le score par Corentin Tolisso seul aux 6 mètres pour ajuster tranquillement Brice Samba de la tête entre Abdelhamid Aït Boudlal et Przemysław Frankowski (14′, 0-1).
Douché, le Roazhon Park ne s’éteint pas et pousse son équipe mais celle-ci manque de ressort. Pas d’idée, une connexion en attaque pour le moment inexistante et une création en berne. Le tunnel parait sans lumière avec pour seule occasion une déviation d’Esteban Lepaul à la demi-heure de jeu, sur une hésitation de la défénse lyonnaise, juste à côté…

« Ce soir, Brice nous gagne le match… »
Pire, Lyon a l’occasion d’éteindre pour de bon tout espoir de vivre une bonne soirée quand le jeune Khalis Merah profite d’un loupé de Ludovic Blas au milieu de terrain sur une transversale de Tessman pour partir au but. Le temps de réfléchir à sa célébration, à la liste de course et tout un tas d’autres choses, le jeune lyonnais, par ailleurs excellent, se présente devant Brice Samba.
L’international français fait alors basculer le match en repoussant une première fois la tentative de l’attaquant lyonnais puis en s’y reprenant une seconde fois, le ballon étant revenu dans les pieds adverses.
« Je n’ai pas l’habitude de sortir un joueur plus qu’un autre mais ce soir, Brice nous gagne le match…», concédait après la rencontre Habib Beye. Difficile de dire le contraire et à la pause, Rennes est toujours en vie, bien que mené.

Puis le Lyon s’endormit…
A la pause, le coach rennais revoit ses plans, la faute à deux pépins physiques pour Abdelhamid Aït-Boudlal et Przemysław Frankowski, remplacés par Alidu Seidu et Musa Al-Tamari. L’occasion de repasser à quatre derrière et trouver un meilleur équilibre.
Lyon est cependant toujours le plus dangereux et Adam Karabec, à la suite d’une merveille de mouvement collectif, a lui aussi le break au bout du pied. Brice Samba, taille parton, s’interpose de nouveau !
Lyon a laissé passer sa chance et la dernière demi-heure est rennaise. Les entrées à la 68′ de Kader Meïté à la place de Breel Embolo, très décevant pour sa première et de Seko Fofana pour Djaoui Cissé changent le tournure des événements. La révolte est rennaise et Lyon ne joue plus.
Après le récital Samba, le show Meïté !
Kader Meïté démarre son récital, avec une frappe croisé détournée par Rémy Descamps in-extremis. Premier avertissement pour l’OL, puis tournant du match, avec un tacle par derrière dangereux de Tyler Morton sur ce diable de Meïté. Rouge pour M.Buquet. Dans la foulée, Musa Al-Tamari est tout proche de marquer sur un rush en solitaire mais frappe à côté.
Il est dit cependant que le jeune attaquant sera l’homme de la fin de partie et c’est celui-ci, sur un cafouillage consécutif à un corner, qui finit par mettre sur orbite de l’extérieur du pied Anthony Rouault au milieu d’une forêt de jambe. Le défenseur rennais met le cuir au fond et remet le Stade Rennais à hauteur (79, 1-1).

Lyon s’agace, perd pied et continue de reculer. L’entrée du jeune Kluivert enfonce encore plus les Gones dans le doute et Kader Meïté mange le latéral gauche rennais en tout début d’arrêt de jeu, le long de la ligne de but avant d’envoyer une « sacoche » détournée dans son but par Rémy Descamps, en angle fermé (90’+1′), 2-1).
En fusion, le Roazhon Park exulte et kiffe une fin de match aussi emballante qu’inattendue. Quitte à y aller, les Rennais enfonce définitivement le clou dans la foulée. Musa Al Tamari, parti sur son côté droit, délivre un centre parfait pour la tête décroisée imparable de Kader Meïté, en feu (3-1, 90’+4′).
La messe est dite pour Lyon et Rennes, comme face à l’OM, réussit à faire basculer une partie bien mal embarquée du bon côté. Comme face aux Marseillais, l’euphorie du final ne doit pas faire oublier les grosses difficultés vécues pendant plus d’une heure face à un adversaire meilleur mais finalement renversé.
« On a été capables de rivaliser avec Marseille et Lyon »
Après la rencontre, le coach résumait : « Le scénario est appréciable parce que l’on ne démarre pas très bien, on a quelques problèmes tactiques, on rend le ballon très vite. Sur 20 minutes, Lyon a montré des qualités techniques exceptionnelles. »
Avant d’enchaîner : « C’est sûr que c’était beaucoup mieux en deuxième mi-temps. Des matches, ce sont des momentums. Et ils ont été en notre faveur grâce à Brice qui nous a maintenus en vie. Ils prennent ce carton rouge qui nous permet de mettre plus d’impact. Tout n’est pas parfait mais il y a eu des bonnes choses car on marque trois buts à une équipe qui n’en avait pas encore pris. On a été capable de rivaliser avec Marseille et maintenant avec Lyon ».

Une belle conclusion mais qui appelle confirmation face à des équipes dites inférieures au standing rennais. Cela commencera dès samedi du côté de la Beaujoire, face au voisin nantais. Une victoire dans le derby pour lancer la saison pour de bon ? En voilà une belle idée pour conclure l’été 2025 !
