Terminer en beauté, le plus haut possible et faire aussi bien que l’an passé au classement final. Tel était le challenge au coup d’envoi à Istres pour la dernière d’une saison pourtant bien plus crispante et tendue que la précédente, où les Irréductibles auront souffert, longtemps, bien plus que de raison. Entre une terrible série de onze défaites en douze matchs, la mise à l’écart du coach principal Sébastien Leriche, une cascade de blessures et plusieurs scénarios de matchs compliqués, les péripéties n’ont pas manqué.
En mode plus positif, les émotions des adieux passées quelques jours plus tôt en même temps le maintien assuré à la Glaz, face à Chartres, avec une dernière réussie. Ce match à Istres offre ainsi bien peu de certitudes au coup d’envoi sur son issue, avec deux formations enfin libérées et délivrées de la peur.
Pour l’occasion, Romain Briffe n’est pas du déplacement tandis que Romaric Guillo restait sur le banc tout au long de la partie, ne jouant que quelques secondes pour sa dernière entrée sur les parquets du handball français.
Un mano à mano très offensif
D’entrée, on le voit, les deux équipes essaient de prendre et donner un maximum de plaisir. De part et d’autres, ça attaque fort avec trois buts de chaque côté sur les trois premières tentatives. Rapidement, Cesson passe devant à la marque, notamment grâce au bras gauche très chaud de Mathieu Salou, auteur d’un 4/4 dans les dix premières minutes avec deux missiles dont il a le secret.
En face, Istres fait tourner et met sa jeunesse en avant pour terminer en beauté à la maison. Le mano à mano est très agréable même si les défenses sont clairement à la peine… (8-8, 12′). Plus efficace devant et profitant des parades de Mate Sunjic (7 lors de la première période au total) et de l’efficacité redoutable de Milos Mocevic sur jets de sept mètres, avec un 3/4 impressionnant lors du premier acte, les Cessonnais parviennent à se détacher un peu au score avec le but du +3 signé d’Alexandre Baradat.
Ce match au score en mode yoyo s’offre tantôt à l’un, tantôt à l’autre et Istres recolle au score, profitant de trois pertes de balles consécutives cessonnaises (13-13). Désireux de bien terminer, Yann Lemaire pose son temps mort et voit son équipe dans la foulée se remettre à l’endroit pour virer finalement devant à la pause sur le buzzer (19-20).
Au passage, plaisir d’offrir côté breton, avec un délice de roucoulette d’Edgar Dentz et un kung-fu magistral poncuté par Robin Molinié en fin de période. Défensivement, sans son menhir, Cesson souffre.
Istres repasse devant
Devant au retour des vestiaires, les Bretons se font cependant secouer puis de nouveau dépasser par les Istréens, désireux d’offrir une belle sortie à leur coach historique Gilles Dérot, qui prenait sa retraite ce samedi soir.
Tout au long du second acte, les tireurs font feu de tout bois et les gardiens ne sont pas toujours à la fête, malgré les belles rentrées de Dickens ( 7 arrêts) côté local et de Milos Mocevic côté cessonnais (6 arrêts).
Avec du déchet, certes, une certaine légereté défensive mais aussi une vraie volonté de jouer, les deux équipes enchaînent les buts et personne ne lâche au score, malgré une avance autour istréenne à +3 quart d’heure de jeu.
Une dernière minute de folie
Question efficacité, Edgar Dentz, Xavier Labigang, Axel Oppedisano et Robin Molinié sortent une grosse partie, ce dernier dépassant grâce à ses quatre nouveaux buts la barre des 400 buts inscrits avec Cesson en quatre ans dans le jeu (401), sans compter les pénalties (ajoutez 116 unités !) pour un total de 517 buts sous les couleurs bretonnes toutes compétitions confondues.
Cela ne suffit néanmoins pas pour reprendre les « Taureaux » à la marque, sous l’impusion du futur cessonnais Josep Folques, plutôt inspiré avec un beau 5 sur 8 face à son futur club. A l’entrée des ultimes minutes de la saison, Cesson se retrouve à deux de moins, avec Robin Molinié, puis Mathéo Briffe, sortis deux minutes.
Compliqué, au pire moment, mais Milos Mocevic arrête un quatrième jet de sept mètres et les Cessonnais, à cinq sur le terrain, s’offrent une possession pour une potentielle égalisation à 37-37, à une minute dix de la fin. Axel Oppedisano trouve un jet de sept mètres, et une exclusion de Bono. Le jet est transformé par Edgar Dentz, qui inscrit à cette occasion le dernier but de sa carrière, pour l’égalisation et une dernière minute de folie !
Milos Mocevic réalise un ultime arrêt sur le tir de Martinon et la dernière occasion est cessonnaise, avec le temps mort posé par Yann Lemaire, à 15 secondes de la fin. En infériorité, les Irréductibles ne concrétisent pas, Daniel Mosindi étant pénalisé d’un passage en force, mais parviennent à ne pas concéder de dernière attaque, prenant un point décisif à l’issue d’un match totalement débridé !
Le même classement que l’an passé
Avec 20 points, Cesson boucle à la onzième place, un beau classement, surtout au regard de ce que vient de vivre un groupe épuisé à l’issue d’une saison définitivement pas comme les autres. Si loin du compte en mars, les Irréductibles terminent finalement cinq points au-dessus d’une ligne de flottaison qu’ils peinaient il y a trois mois à apercevoir…
Le même classement que l’an passé donc mais pourtant, des sensations totalement différentes au moment du bilan. Celui-ci viendra, en temps et en heure, avant de plonger sur le prochain exercice, qui aura bel et bien lieu en Liqui Moly Starligue.
Si le sujet de l’organigramme devrait très prochainement être abordé, avec le retour programmé de Sébasitne Leriche, comme évoqué à plusieurs reprises par la direction cessonnaise, l’heure est désormais à un repos bien mérité et une décompression à la hauteur de la tension et du stress de trois mois pas comme les autres, vécus par l’ensemble du club, des joueurs à la direction en passant par des supporters qui n’auront jamais lâché leur équipe.
La page 2024-2025 se tourne, avec bien des ratures mais le livre reste intact et l’histoire peut continuer, avec de nouveaux protagonistes pour les chapîtres à venir, sous la même bannière. Reste encore à définir les rôles et le sens de la future histoire en mode 2025-2026.
