Match à part s’il en est, le derby cristallise les rivalités et revêt d’un enjeu réel pour les supporters. Mais est-ce vraiment le cas cette année, où la déception à tous les niveaux côté rennaise prédomine ? Le résultat du prochain rendez-vous avec le voisin nantais sera-t-il anecdotique ? Pas si sûr, avec un débat qui est ouvert !
OUI
Un enjeu minime côté rennais
Evidemment, cela donne souvent le sel à ces confrontations, avec l’Europe à aller chercher ou le maintien à assurer. Ces dernières saisons, c’était du moins ainsi que les Rennais regardaient en haut et les Nantais derrière eux, avec une tension palpable de part et d’autre. Cette saison, le Stade Rennais est aujourd’hui bien trop loin de tout strapontin européen pour avoir une tension quelconque au moment de retrouver son meilleur « ennemi ».
Le FC Nantes, lui, doit encore regarder derrière même après son succès à Nice et ne pourra pas venir sur les bords de la Vilaine en mode touriste, sans pour autant avoir la peur au ventre. Victoire ou défaite, les conséquences au classement ne seront, quoi qu’il arrive, pas définitives et n’auront pas la dramaturgie qu’ont pu avoir certaines affiches de ces dernières années. L’idée de mettre Nantes en difficulté au classement suffira-t-elle à donner un supplément d’âme aux rennais formés au club ? A voir…
Une saison déjà ratée
Le derby, dans une saison, reste un moment à part où la victoire est une vraie opportunité pour narguer les copains d’en face, dans le meilleur et plus civilisé des cas. Mais quand la saison est déjà ratée dans les grandes largeurs, cela a-t-il encore un sens ? Pas si sûr ! Si les Nantais s’attendaient à vivre un championnat délicat et sans émotion, ce n’était clairement pas le cas d’un Stade Rennais aux ambitions annoncées haut et fort avec un résultat à des années lumières de celui attendu.
Trois entraîneurs, des transferts manqués, une crise, un classement n’ayant jamais plongé aussi bas depuis longtemps et un fond de jeu n’ayant rien pour consoler personne. Quoi qu’il en soit, la saison est ratée côté « Rouge et Noir » et le derby, gagné ou non, ne suffira que faiblement à atténuer légèrement une note qui sera salée fin mai.
Avec ou sans supporters ?
C’est hélas devenu une triste habitude pour le foot français, un derby se joue désormais sans les supporters adverses… (la jauge est fixée à 500 supporters nantais pour le derby de ce soir, ndlr). La faute aux violences répétées lors de déplacement, aux sanctions multipliées ici et là, aux effectifs insuffisants pour assurer la sécurité et à des décisions prises désormais plus par prévention qu’autre chose.
Mieux vaut prévenir que guérir, dirons certains, dans un football français de toute façon malade à bien des étages, les tribunes n’échappant hélas pas à la règle. Parce que vivre un derby où le speaker rennais invite les supporters nantais à partir à la pause, après un triplé d’Ousmane Dembélé, n’est pas près d’être de nouveau d’actualité. Quel réel intérêt alors, à se passionner pour une affiche où le chambrage verbal et parfois créatif et drôle n’aura pour réponse que le silence ?
NON
Un derby, ça se gagne
Peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse. Celle d’une victoire face aux voisins n’est aucunement comparable, que l’on soit en Ligue 1, en coupe de France ou ailleurs. Battre Nantes, au-delà des trois points, permet aux « Rouge et Noir » de continuer de faire tourner le compteur victoire sur l’historique de la confrontation, même si sans réel enjeu cette saison au classement.
Sur les trente dernières confrontations, Rennes est largement devant (15 victoires, 11 nuls et 4 défaites) dont la dernière il y a douze ans au Roazhon Park pour Nantes. Une série à prolonger, évidemment, sans débat possible pour rattraper un historique global encore favorable aux « Jaune et Vert » avec 44 victoires des Nantais, 23 nuls et 31 victoires rennaises.
Laver l’affront du match aller
Sous l’ère Sampaoli, une purge parmi d’autres… A la Beaujoire, à l’aller, rien ne fonctionna. Un rouge pour Faye, un but en toute fin de match signé Moses Simon et une égalisation de Wooh refusée par le VAR… Pas de supporters rennais pour l’occasion, pas de jeu, et une crise accentuée à la sortie d’un dimanche des plus tristes qui soient. Ce match, déjà oublié, serait à effacer par une belle victoire, probante et pleine de jeu. Voilà un objectif concret sur ce derby d’avril.
Finir devant Nantes, comme d’habitude…
Au-delà des millions éventuels de plus ou de moins selon une huitième ou douzième place, le Stade Rennais, en cette fin de saison, doit se fixer l’ambition de terminer au plus haut, si possible dans la première partie de classement. Cela inclurait sauf grosse surprise d’être devant le FC Nantes, un plaisir devenu quasiment systématique depuis 2017 et la septième place de Sergio Conceicao du côté des bords de Loire.
Un épiphénomène, puisque pareille situation s’était précédemment produite à deux reprises en 2003 avec la troisième place nantaise, il y a 22 ans et le titre de 2001. Désormais passé devant dans la hiérarchie régionale, le Stade Rennais tient là un statut à faire respecter, qu’importe le reste.
