Handball – Cesson : Théophile Caussé : « À moi de prendre le relais sur le terrain »

Entretien avec Théophile Caussé.
Le vice-capitaine cessonnais a prolongé de trois ans en décembre dernier. @Crédit photo : JRS

En prolongeant son aventure en Bretagne pour trois saisons supplémentaires fin décembre, Théophile Caussé a fait le choix de la continuité. Tout juste revenu d’une blessure l’ayant éloigné des parquets durant toute la première partie de saison, l’ailier espère désormais retrouver la pleine possession de ses moyens pour aider ses coéquipiers dans la quête du maintien.

Avant d’évoquer l’actualité et les derniers résultats, comment va ton genou ?

Ça va bien, même si je ne suis pas encore à 100%. Pour l’instant, l’objectif est de récupérer toutes mes capacités le plus rapidement possible. Il y a toujours un petit peu d’appréhension mais nous y allons étape par étape. Il y a d’abord eu la phase de soins, puis la réathlétisation avec de la balnéothérapie et des séances de renforcement. Je n’ai pas eu besoin d’opération, mais il a fallu faire un gros travail de musculation.

Quand tu es blessé, tu es un peu dans ton coin et c’est un travail silencieux dans l’ombre. Pour le moment, c’est réussi et ça va être à moi de prendre le relais sur le terrain. J’en profite pour remercier le travail du staff médical, en particulier Thibaut (ndlr : Minel, préparateur physique du CRMHB) qui m’a accompagné pendant toute ma rééducation. Ça fait partie de la vie d’un joueur de haut niveau et ça te permet aussi de travailler sur d’autres choses.

Comment s’est déroulé ton retour vers la compétition durant la trêve hivernale ?

J’avais repris début janvier, mais comme il y a parfois de la compensation, j’ai eu une petite lésion qui m’a fait perdre un peu de temps. Nous avons bien rectifié ça par la suite. Je n’ai pas fait toutes les séances avec le groupe mais j’étais au contact de l’équipe. Le côté humain est aussi très important et ça te donne une motivation supplémentaire. Cela fait partie des choses sur lesquelles il faut s’appuyer.

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« J’ai plus d’années derrière moi que devant et tu ne fais pas les mêmes choix qu’un joueur de 20 ans »

Alors que le club va connaître une vague de départs en fin de saison, tu as décidé de rester à Cesson, qui t’accorde sa confiance. Pourquoi ce choix ?

L’opportunité s’est présentée et après réflexion, j’ai décidé de prolonger. C’est un choix de carrière bien sûr, avec la volonté de m’inscrire dans le projet sur le long terme, mais aussi un choix personnel. J’ai plus d’années derrière moi que devant et tu ne fais pas les mêmes choix qu’un joueur de 20 ans.

Il y a donc le sportif, mais aussi le projet de vie qui rentre dans la balance. Même si j’en ai encore sous la pédale, tu arrives à un moment où tes choix sont plus réfléchis, en pesant le pour et le contre, et où l’équilibre de vie est important. Ici, j’ai trouvé quelque chose qui me correspond. Ça s’est toujours bien passé et ça continue.

Ça sera aussi la fin d’un sacré bout de chemin avec plusieurs d’entre eux…

Dans le sport de haut niveau, tu es habitué à ce genre de choses, mais c’est vrai que nous vivons pas mal de moments ensemble et nous tissons des liens. Cet aspect humain, nous le partageons en dehors des contrats, même si l’aventure s’arrête à un moment. C’est une richesse de vivre cela et de passer du temps avec les autres joueurs, parfois plus qu’avec nos familles, entre les entraînements, les matchs et les déplacements.

Certains entrent dans nos vies et chaque joueur apporte quelque chose. Certes, le sport nous fait aussi vivre des choses très fortes, mais nous ne sommes pas que des handballeurs et cela fait partie de nos vies. C’est sûr qu’une page va se tourner mais il y a d’abord une saison à bien terminer et nous aurons ensuite le temps de vivre tout cela pleinement.

À la fin de ton contrat en 2028, tu auras 35 ans. As-tu déjà pensé à la suite ?

Chacun gère cet aspect d’après-carrière différemment, mais c’est important de l’avoir en tête. Pour l’instant, ma carrière sportive n’est pas finie et j’espère qu’elle va encore durer le plus longtemps possible. Cela ne m’empêche pas d’y penser et plus tôt tu t’y prépares, mieux tu peux amorcer la suite. D’une certaine façon, c’est comme un match et c’est important de bien s’y préparer, je pense notamment au jour où tu t’arrêtes. La fin de carrière fait partie de la vie d’un joueur de haut niveau et chacun choisit son timing pour se confronter à ça.

« C’est sûr que maintenant j’ai une certaine expérience, mais j’ai aussi toujours à apprendre »

Tu as été nommé vice-capitaine en début de saison. Comment prends-tu ce rôle, notamment auprès des plus jeunes ?

Je pense que cette responsabilité m’a été donnée par rapport à mon tempérament et ma place dans le groupe, mais ce n’est pas quelque chose dont je tiens compte, dans le sens où ça ne change pas ma façon d’être avec le groupe. Je pousse simplement le groupe pour qu’il aille vers le haut en ayant un rôle important, dans le bon sens du terme.

Concernant les jeunes, c’est sûr que maintenant, j’ai une certaine expérience, mais j’ai aussi toujours à apprendre. Nous essayons quand même de transmettre ce que nous avons appris quand nous étions à leur place afin qu’ils puissent se construire en termes de valeurs et d’engagement. Un jour, ça sera à eux de transmettre. Les jeunes ont un bon petit bagage et du potentiel, et nous essayons de leur apporter tout ce qui peut être bon pour eux.

Comment abordes-tu la fin de saison ?

Aujourd’hui, nous avons conscience que tous les matchs seront importants et il n’y a pas de calcul à faire. Il faudra tout donner sur chaque rencontre, car tous les points comptent. Si nous restons dans la déception, nous n’avançons pas. Quand c’est bien, il faut savoir savourer, mais aussi vite se remettre au travail. Quand ça ne va pas, il faut se remettre en question dès le lundi et rectifier ce qui n’a pas été pour aller chercher un maximum de points afin de se mettre à l’abri le plus rapidement possible.

Signature du journaliste.