Elite : Mattéo Hallé – REC Volley, une histoire de famille

Portrait de Mattéo Hallé.
Mattéo Hallé, libéro titulaire du REC Volley. @Crédit photo : JRS

Dans les couloirs de Colette-Besson, le nom Hallé résonne à travers le temps. En fin de saison dernière, Mattéo Hallé a pris la relève en profitant du replacement de Julien Legrand pour s’installer au poste de libéro. Aujourd’hui libéro titulaire du REC Volley, sa carrière sportive aurait pourtant pu prendre une tout autre tournure à quelques mois près…

Une famille 100% volley

Dans la famille Hallé, difficile de ne pas s’orienter vers le volley, avec Rennes comme passage obligatoire. Éric, le père, joueur du REC Volley dans les années 80-90 avant de devenir le manager général du club. Son frère Jérôme, champion d’Europe avec Cannes à la fin des années 90, fut également joueur à Rennes.

Aujourd’hui en Ligue A à Saint-Nazaire et champion de France l’année passée, Titouan Hallé, le fils, a lui aussi été formé au club. Enfin, Maël (cousin de Mattéo et fils de Jérôme Hallé), entraîne les jeunes équipes récistes, des M11 au M18, et joue avec la Nationale 3 du club rennais. La suite logique est désormais assurée par Mattéo, lancé dans le grand bain la saison passée en Ligue B.

Si le libéro admet qu’il n’était pas forcément « prédestiné au haut niveau », sa jeunesse, bercée par le volley, l’a évidemment aidé : « C’est vrai que mes deux parents ont joué au volley à haut niveau et que mon frère joue également, mais on ne m’a pas forcé. J’ai d’ailleurs pratiqué pas mal d’autres sports, mais c’était au volley qu’on gagnait. Mes parents ont monté le club de Gévezé et j’avais tous mes potes là-bas. C’est toujours plus facile pour avoir des bonnes bases à l’entraînement ».

Au club depuis plus d’une dizaine d’années, le libéro de 24 ans a enfin eu sa chance en équipe première. Une occasion qu’il n’a pas laissée passer alors même que son avenir semblait se dessiner loin de Colette-Besson… et du volley tout court.

À quelques mois d’un départ à l’étranger pour ses études

Comme son frère Titouan auparavant, Mattéo Hallé est actuellement en école d’ingénieur à l’INSA Rennes et suit une spécialisation Génie physique et matériaux. Si la section sportive de l’INSA lui permet de s’accommoder entre sport et études, la cinquième année de son cursus scolaire lui offre la possibilité de partir à l’étranger.

Alors qu’il entame sa dernière année au centre de formation du REC Volley et qu’aucune place ne lui semble promise avec l’équipe première, un départ pour ses études est plus que jamais envisagé : « J’étais parti pour arrêter le volley et je n’étais pas du tout en mode : « Je vais jouer en Ligue B ». Il n’y avait pas d’opportunité avec l’équipe une et je pensais faire une pause, car en cinquième année, nous sommes censés partir à l’étranger. J’avais donc prévu de partir en Corée du Sud pendant cinq mois ».

« J’ai cru à une blague »

En difficulté en championnat et contraint de trouver des solutions suite à plusieurs blessures dans son effectif, Olivier Bouvet décide alors de faire appel à Mattéo Hallé, le libéro habituel Julien Legrand basculant en R4. Pour l’anecdote, c’est son coéquipier de l’époque Arto Vuiti qui lui apprend sa première titularisation en Ligue B : « C’était avant un entraînement, un jeudi. Je croise Arto et il me dit que je vais jouer le samedi. J’ai cru à une blague (rires). Finalement, j’arrive sur le parquet et Olivier m’annonce la nouvelle. Deux jours plus tard, je joue à Colette-Besson. »

Pas de quoi déstabiliser le principal intéressé, finissant même la saison en Ligue B : « Forcément, c’était un petit peu particulier, car je n’avais jamais joué en équipe première, d’autant plus à Colette-Besson, mais ce n’était pas un mauvais stress. C’était très plaisant et je savais que je pouvais me mettre au niveau. En Ligue B, tu évolues avec des joueurs professionnels, plus âgés et plus expérimentés, donc d’une certaine façon, c’est plus simple et ton niveau de jeu s’élève naturellement. » Logiquement, Olivier Bouvet lui propose de poursuivre l’aventure.

Du centre de formation à une place de titulaire

Descendu en Elite à l’issue de la saison dernière, le REC Volley mise donc cette année sur sa jeune garde, Mattéo Hallé en tête. Passé par le pôle espoirs de Dinard, où il évolua d’ailleurs quelques années au poste de réceptionneur-attaquant, puis par le centre de formation du REC, le numéro 9 des « Noir et Blanc » était prêt à relever ce nouveau défi : « Il faut jouer pour passer des caps, mais en termes de volume d’entraînements, ce sont des structures faites pour.

Nous nous entraînons beaucoup avec l’équipe première et nous sommes aussi parfois amenés à être sur la feuille de match, voire à faire quelques rentrées. Mêmes le championnat du centre de formation est monté d’un cran. Avant, on évoluait en N2 et les centres étaient tous devant. C’étaient les seuls matchs intéressants, alors que maintenant, les centres de formations s’affrontent uniquement entre eux ».

Pour l’instant, tout se passe bien pour Mattéo Hallé et le REC Volley : « Déjà, au niveau de l’école, je peux aménager mon planning. Ensuite, sportivement, nous avons une très bonne équipe pour la division et nous réalisons une belle saison. Le seul point négatif et qui contraste vraiment avec la Ligue B, ce sont les matchs à l’extérieur, avec parfois des conditions particulières, mais nous sommes qualifiés pour les play-offs, c’est l’essentiel. » Avec encore la coupe de France fédérale à disputer et une remontée à aller chercher, la première saison comme titulaire de Mattéo Hallé au REC Volley pourrait devenir inoubliable à bien des égards.

Signature du journaliste.