Forcément, le déplacement breton en terres aixoises était attendu, avec les changements confirmés par le club mardi. Comme face à Ivry, Yann Lemaire prenait de nouveau les commandes sur le banc, cette fois-ci sans Sébastien Leriche, resté en Bretagne et désormais en retrait jusqu’en juin.
Voilà pour les nouveautés visibles côté staff, les autres étant attendues sur le terrain, notamment sur le visage à afficher d’entrée par les Bretons…
Et contrairement à ses deux dernières sorties, Cesson attaque plutôt bien la partie, malgré les trois arrêts de Jozé Baznik sur les six premières tentatives Cessonnaises. Devant quelques instants à 1-3, les visiteurs prennent cependant un premier éclat, 4-0, faute de réalisme dans les deux surfaces, pour se retrouver menés. Eliott Desblancs est efficace et s’offre un 3 sur 3.
Un mano à mano de gardiens
Dans ses buts, Mate Sunjic brille moins, battu sur six tentatives aixoises de rang dont une de l’ancien irréductibles Louis Despréaux. Le portier cessonnais trouve enfin la parade à la 13′ (7-4) , permettant à Yann Lemaire de poser son premier temps mort avec un -3 pas encore rédhibitoire.
Mathieu Salou, entré en jeu, trouve des solutions et réussit un 2/2 en puissance qui redonne un peu de confiance bienvenue, même si Cesson reste à trois buts de retard minimum de son adversaire (10-7, 20′). Mate Sunjic sort un double-arrêt dingue face à Desblancs, intenable, et dans la foulée, Jozé Baznik lui répond en empêchant Youenn Cardinal de ramener Cesson à deux buts.
Louis Despreaux, auteur d’un 3/3 très autoritaire, se rappelle au bon souvenir de la Bretagne mais Cesson parvient à recoller à deux buts dans la foulée (11-9, 23′). Milos Mocevic, entré en jeu, sort deux arrêts importants qui permettent aux siens de gratter encore l’avance aixoise au tableau d’affichage.
Cesson refait son retard
Les locaux posent à leur tour un temps mort (25′) histoire de reprendre un peu d’air au score mais Cesson ne lâche pas et Mathieu Salou réussit son troisième but en reprenant de manière aérienne l’offrande de Robin Molinié (26′, 12-11). Milos Mocevic s’offrant son troisième arrêt, alors que les Bretons sont à un de moins, une balle d’égalisation est là et Mathieu Salou ne se fait pas prier pour remettre les compteurs à niveau (12-12).
La dernière minute permet au PAUC de terminer en tête d’une courte tête, Milos Mocevic confirmant sa belle prestation avec un nouvel arrêt, tout comme son homolgue Jozé Baznik, avec un premier acte décidement convaincant des gardiens de part et d’autres (13-12).
Aix se détache mais Cesson s’arrache
En début de seconde période, Aix reprend un peu d’avance au score, avec une belle efficacité au tir, marquant cinq buts en cinq minutes. Cesson marque le coup face à son ancien gardien, revenu avec les mêmes inspirations (18-15, 35′) !
Cesson s’accroche pour ne pas être décroché, avec des réalisations de Théophile Caussé et Xavier Labigang aux ailes, tandis que Michal Baran envoie un missile aux neuf mètres. Hélas, de l’autre côté, Milos Mocevic n’arrive pas à endiguer les assauts aixois et le PAUC contrôle la partie sans paniquer, en maintenant ses trois buts d’avance.
Mate Sunjic revient dans les buts mais s’incline sur un kung-fu parfaitement conclu par Mathieu Ong (22-19, 40′). Les Bretons s’accorchent, et vont enfin avoir un temps fort.
Edgar Dentz, efficace au jet de sept mètres, ramène Cesson à une unité d’Aix (22-21) à l’entrée du dernier quart d’heure, ouvrant le champ des possibles aux Bretons, revigorés par une défense plus agressive portée par les arrêts de son gardien.
Cesson un court instant devant
Logiquement, Michal Baran égalise grâce à un énorme shoot dans la lucarne de Baznik (22-22, 47′). Dans la foulée, le CRMHB insiste et obtient un nouveau jet de sept mètres, arraché par Axel Oppedisano. Edgar Dentz, en force, marque et Cesson se prend à rêver (22-23, 50′).
Hélas, Aix recolle trop vite au score puis repasse devant grâce à Gaby Loesh. Yann Lemaire pose son temps mort et Cesson garde encore toutes ses chances mais Jozé Baznik « tue le game » face à Youenn Cardinal. Tarrafeta, futur meneur du HBC, trouve un trou de souris et remet le PAUC sur orbite (25-23, 54′). La chance des Bretons est passée…
Aix boucle son affaire en force
Cinq minutes sans marquer à ce moment du match, cela ne pardonne pas et la fin de match est tranquillement gérée par les Aixois. Baznick achève son récital et Cesson s’incline au final logiquement (29-24) sans avoir démérité, certes, mais sans avoir été capable d’aller au bout d’une rencontre où les efforts pour revenir ont été payés cash.
Romaric Guillo, après la rencontre, ne cachait pas sa déception : » On arrive à tenir presque jusqu’à la fin mais on termine cramés. « Pépé » fait des arrêts qui font mal au crane. Cependant, j’ai retrouvé mes gars, on s’est battus et continuera jusqu’à la fin. Ce n’est pas maintenant qu’on va lâcher. On va jouer tous les matchs pour prendre des points. C’est dur la semaine, c’est dur d’avoir la tête froide mais on ne lâchera rien jusqu’au bout. ».
« Sauver l’institution CRMHB »
Pour Yann Lemaire, le bilan reste encourageant à la sortie d’un match où « il aura manqué un peu de lucidité sur les moments décisifs. Il y avait un peu de nervosité et cela peut se comprendre. Nous allons capitaliser sur ce qui a été fait de bien ce soir. C’est le match le plus intéressant depuis la reprise où l’écart final ne révèle pas l’ensemble de la partie à mes yeux ».
Des regrets ? » Forcément oui, car nous aurions pu passer à +2 mais n’y sommes hélas pas parvenus alors que nous avions réussi à refaire notre retard. Cela traduit aussi que notre équipe ne lâche pas, bataille. Jozé a fait un gros match, étant le facteur X en face mais je constate que nous n’avons perdu que quatre ballons, avec des garçons qui se sont appropriés le jeu par séquence.
Dans la situation où nous sommes, il faut insufler la confiance, travailler les associations où chacun sera le plus à l’aise et surtout, remettre les têtes à l’endroit. Je n’ai pas de baguette magique, il a fallu digérer tout ce qui s’est passé mais comme je l’ai dit aux joueurs, nous construisons désormais une maison et il faut faire cela étape par étape, même si le calendrier à venir ne sera pas simple. »
Se laver la tête, travailler et surtout, construire sur ses forces, voilà le leitmotiv d’une formation qui reste dangereusement 14ème en attendant le reste de la journée : » On sait que la saison sera dure jusqu’au besoin mais la seule priorité est de sauver l’institution CRMHB. Nous aurons besoin pour cela de toutes les compétences présentes au club et je compte m’appuyer sur tous ceux qui comme moi, n’ont que cet objectif en tête. Ne cédons pas à la panique et construisons et en cela, la trêve internationale va nous faire du bien pour repartir de l’avant. »
Dans quinze jours, Montpellier rendra visite aux Irréductibles, plus que jamais challengers sur cette affiche mais n’ayant pour le coup rien à perdre.
