Handball – D2F : Saint-Grégoire s’est accroché mais perd encore (16-18)

Lila Päkel à la lutte, n'a pu empêcher la défaite des siennes
Lila Päkel à la lutte, n'a pu empêcher la défaite des siennes @Crédit Photo JRS

Il y a comme un goût de déjà vu, à défaut de « reviens y »… Une nouvelle fois, les filles du Saint-Grégoire RMH terminent la rencontre avec des regrets, un seul point et la frustration d’être passée à la fois si près mais aussi un peu loin. Insuffisant pour se rassurer et être sereines, alors que les défaites s’empilent et que certains adversaires comme Bouillargues ont sorti la tête de l’eau.

Contre Clermont, leader du championnat, l’affiche est forcément déséquilibrée au coup d’envoi. En l’absence de Zeina Raymond-Harek, Lea Codazzi réapparait dans le groupe D2. Agathe Hennion et Bila Penaud sont également absentes mais Olivier Mantès peut compter sur tout le reste de son effectif.

Saint-Grégoire au contact, Clermont en contrôle

Dans une Ricoquais bien remplie, les filles subissent en première période la domination des Auvergnates. Loin d’être souveraines, celle-ci gardent toujours une marge de sécurité de deux à trois buts, bien que le SGRMH ne parvienne à recoller à égalité en début de partie grâce à Lila Päkel (5-5, 12′), sous les yeux de Siraba Dembelé, venue encourager sa petite sœur évoluant à Clermont.

Cependant, la maîtrise des enchaînements et la qualité intrinsèque des visiteuses font la différence et mettent petit à petit les Bretonnes à distance, jusqu’ à +5 (7-12, 22′). Dur mais logique, même si loin de se décourager, Guillemette Cauly et ses coéquipières s’accrochent et réduisent un peu l’écart avant le repos, restant en vie au score (mt, 9-12)

Un but encaissé en 15 minutes !

Une bonne inspiration, les Clermontoises oubliant clairement la visée aux vestiaires en seconde période. Face à une grosse défense locale, « un domaine sur lequel nous avons réussi à corriger les choses et à gagner une vraie régularité », dixit Olivier Mantès à l’issue de la rencontre, elles buttent inlassablement.

Sarah Vukovac (11 arrêt ce samedi soir) et ses coéquipières n’encaissent qu’un but en un quart d’heure et grapille, certes doucement, mais sûrement au tableau d’affichage, au point d’égaliser (13-13, 45′).

Hélas, et comme trop souvent, alors que les visiteuses ont la tête dans le sac, la machine s’enraye et Saint-Grégoire relance définitivement son adversaire en concédant un 0-4 fatal. Le temps mort posé à la 50′ par Olivier Mantès n’y changera rien, les « Noir et Rose » ont laissé passer leur chance (13-17, 50′) : « On retrouve les mêmes scénarios, ça ressemble au match de Nantes sauf que cette fois-ci, il manque deux buts à la fin. En plus, les actions, nous les avons pour faire au moins match nul… »

Poteau fatal pour le SGRMH

En effet, de nouveau décrochés, les locales repartent à l’assaut des buts adverses et recollent à 16-17 (58′). Lila Päkel, qui inscrit deux jets de sept mètres dans cette remontée, ne transforme pas son troisième pénalty, repoussé par le poteau, et Clermont ne laisse pas passer l’aubaine pour aller mettre le +2 qui clôt l’affaire pour de bon (16-18).

Nouvelle défaite donc, la neuvième de la saison en 11 matchs, et un constat qui se ressemble, de match en match, pour le coach : « On ne peut pas être déçus d’arriver les yeux dans les yeux dans les cinq dernières minutes contre le premier du championnat. Maintenant, c’est l’accumulation de nombreuses choses qui font qu’à un moment, ça baisse les yeux.

Avant de préciser : « Par moments, les attitudes sur le terrain ne sont pas justes. Charge aux filles de se prendre en main, d’avoir autre chose comme engagement sur toutes les parties du match pour ne pas avoir de regrets à la fin. Si on met le même engagement dans les six sept minutes où nous avons notre temps faible en seconde période, alors qu’elles ont égalisé et fait plus que douter Clermont, c’est autre chose. On doit s’appuyer sur notre 13-13, au moment où nous avions le match en mains. »

Le travail comme remède

Une maîtrise émotionnelle, donc, pointée du doigt par le coach grégorien, et une nouvelle prestation où le SGRMH montre aussi qu’il n’est pas si loin : « On peut accrocher n’importe qui mais aussi se faire décrocher par n’importe qui. Mentalement, il faut être présentes au moment où les choses se jouent et ne pas réagir une fois que le retard est fait.

Nous ne sommes pas assez justes dans les moments décisifs du match pour rester dans la course aux buts jusqu’au bout. ça tremble, on le voit et il est difficile de faire quelque chose contre ça. On prend deux buts alors qu’on est à égalité, qu’il reste du temps, et les attitudes donnent l’impression qu’on a dix buts de retard. »

Quelqu'un sur le toit

Le constat établi, quels leviers sont ainsi à disposition pour en sortir ? « Le travail, avant tout. La situation est compliquée. Nous avons trouvé des solutions sur l’aspect défensif, on a régulé l’orgie de but qu’on prenait en début de saison et aujourd’hui, nous sommes solides. Il faut qu’offensivement, nous ayons plus d’engagement. Avec le staff, on essaie de mettre des choses en place.

Nous écoutons, les filles ont des choses à dire et on en tient compte, en mettant des choses en place mais elles doivent faire que l’on sorte de notre zone d’inconfort. Croire que ça va arriver tout seul, non, chacune d’entre elles doit faire le maximum pour gagner des matchs. On se trouve trop d’excuses. Il faut être meilleur que l’adversaire, plus organisé et solidaire. »

Un gros programme pour rebondir en février…

Avant de conclure, sur la situation comptable au classement : « Niveau handball, nous sommes à notre place. Il faut être capables d’enchaîner trois passes. Là, on a vu que Clermont est au-dessus et nous, en-dessous. Nous avons voulu jouer avec les mêmes armes mais nous ne les avons pas. Il faut maîtriser et utiliser les nôtres et ce, sur les moments clés. »

Désormais, un gros programme en février, après une pause de deux semaines, attend le SGRMH avec les réceptions de Palente-Besançon et Lomme et un déplacement au Pouzin. Les points sont attendus, en urgence : « Tous les matchs vont être très importants. Bien sûr que c’est dur pour tout le monde, il y a des mains qui tremblent, oui, mais si nous voulons laisser le club en D2, il va falloir faire plus. Ce que l’on fait là, actuellement, peut-être que ça ne suffira pas contre Palente ou Le Pouzin, et il faut être capable de faire plus. »

Tout lâcher donc, moins cogiter, afin de n’avoir aucun regret. Après une phase aller presque conclue (reste Palente Besançon), les Bretonnes n’ont plus d’autre choix que de gagner pour vite revenir dans la course au maintien, où rien n’est n’est perdu mais tout se complique, de semaine en semaine.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.