À mi-parcours, le REC Volley est dans les clous. Leader à la fin de la phase aller, le club réciste continue d’avancer vers son objectif numéro 1, la remontée immédiate en Ligue B. Nommé capitaine suite au départ de Philippe Tuitoga à Cambrai, le passeur Brendan Gouessant revient sur les trois derniers mois.
Tout d’abord, ton dos ne t’a pas épargné sur cette phase aller. Comment vas-tu ?
Ça va mieux, petit à petit. J’ai commencé à avoir des douleurs au dos en fin de saison dernière, mais j’ai ensuite fait ce qu’il fallait pour rejouer et j’ai même pu faire des tournois pendant l’été. Malheureusement, j’ai eu une hernie discale après trois matchs de championnat et là, je reprends au fur et à mesure.
J’ai fait une cure d’anti-inflammatoires, des séances de kiné et je fais toujours attention en mettant en place une routine pour mon dos. Il y a la nutrition, le sommeil, les soins et la récupération. C’est une autre forme de notre travail. C’est toujours frustrant de se blesser, car tu as l’impression de ne pas aider tes coéquipiers, mais ça fait partie du métier et il faut juste savoir l’accepter. J’espère que ça va vite revenir, mais surtout bien.
« Maintenant, nous n’avons plus d’excuses et il ne faut surtout pas se relâcher. »
Peut-on dire que la trêve arrive au bon moment ?
Pour le groupe oui, mais pas pour moi. Pour ma part, j’aurais préféré ne pas arrêter afin de pouvoir reprendre le rythme. En revanche, pour l’équipe, ça tombe à pic. Pour certains, ils vont pouvoir revoir leur famille, mais aussi récupérer au niveau de la fatigue physique.
Quel est ton bilan à mi-parcours ?
Je vais parler au nom du groupe, car pour moi, ça été un peu plus difficile avec ma blessure, mais le bilan est très positif. Il ne faut pas oublier la défaite à Vincennes et je crois qu’elle nous a aidés à nous construire. Nous étions encore un peu dans le trouble de l’intersaison, car nous avions signé pour être en Ligue B mais elle nous a immédiatement rappelés à l’ordre sur le fait que nous ne gagnerions pas en marchant.
Peut-être même qu’en gagnant 0-3, cela nous aurait induit en erreur dans l’idée que le championnat n’est pas bon. Même s’il y a une différence de niveau, je pense notamment aux fautes directes, nous devrons aller chercher les choses et il faut retenir cette leçon. Il va falloir être encore plus fort sur la deuxième phase pour préparer les play-offs. Maintenant, nous n’avons plus d’excuses et il ne faut surtout pas se relâcher.
« J’ai refusé des clubs en Ligue B et je me retrouve à jouer en Elite »
Comme tu l’as évoqué, vous n’arriviez pas dans les meilleures conditions. Comment as-tu vécu l’intersaison ?
Sur toute la phase de mercato, il n’y avait pas de doute. L’incertitude n’est arrivée que fin juillet et j’avoue qu’à ce moment-là, ça a été un peu dur personnellement. De mon côté, j’ai refusé des clubs en Ligue B et je me retrouve à jouer en Elite. Si je n’avais pas eu de propositions, à la limite, tant pis, mais là, ce n’était pas le cas. Après, avec des « si », on refait sa carrière. Il faut l’accepter et avancer. Maintenant, nous y sommes et j’essaie de motiver tout le monde. Derrière, le groupe a très bien réagi et nous prenons du plaisir à jouer. Nous avons su nous relever.
Cette deuxième saison, tu l’as entamée en tant que nouveau capitaine du REC Volley. Était-ce une volonté de ta part ?
« Pippo » était capitaine quand je suis arrivé et je me suis logiquement fait petit. Au fur et à mesure, j’ai commencé à prendre de la place. « Pippo » a connu quelques blessures et je suis vite devenu capitaine. J’aime beaucoup ça, mais même si je n’étais pas capitaine, j’aurais le même comportement. J’ai toujours envie d’aider les autres et je suis juste comme ça, je n’ai rien changé.
C’est en fin de saison dernière qu’Olivier (Bouvet) et Éric (Hallé) m’ont proposé de devenir capitaine pour cette année. Hormis les amendes qui sont un peu chiantes à gérer (rires), c’est très intéressant. C’est un rôle que j’aime bien avoir. Fédérer un groupe, être derrière les gars quand ça ne va pas. Après, ce n’est pas que moi et dans une équipe, chacun apporte sa petite touche. C’est vraiment un collectif.
Tu étais venu à Rennes pour passer un cap, considères-tu l’avoir franchi ?
J’ai eu ce que j’étais venu chercher et je pense effectivement avoir franchi un cap, surtout mentalement. Déjà, j’ai pu jouer et ça m’a apporté de la confiance. Plus tu as d’automatismes, plus tu as de la confiance. Tactiquement, j’ai appris à gérer des joueurs sur le terrain et ce n’est pas facile avec, pour chacun, des demandes différentes.
Tactiquement, il y a aussi la lecture du jeu et comment réagir à tel ou tel moment. J’ai également appris à ne jamais lâcher, car le passeur est souvent au centre de l’attention de l’équipe. Dans la vision du volley, mais aussi dans la gestion d’un groupe, tout est relié au jeu. Il faut apprendre à bien connaître les autres sinon, tu ne seras pas bon.