Sonné par l’empilement de déceptions et de ratés depuis mars dernier, le Stade Rennais doit rebondir en 2025. Pourtant, une première défaite à Nice, la comédie Brice Samba et le bilan du mercato d’été indiquent qu’il reste beaucoup à faire. Attention, il y a vraiment urgence…
Un petit point pris, au bout du temps réglementaire avec un but peu académique de Jota, son seul en Ligue 1, à Brest. Tel est le bilan inacceptable du Stade Rennais en déplacement cette saison en championnat, où les « Rouge et Noir » se liquéfient dès qu’ils s’éloignent d’un Roazhon Park où ils sont parvenus, heureusement, à prendre quelques points pour ne pas être encore plus bas, si cela est encore possible.
Cinq victoires cette saison, dont quatre face à des équipes classées entre la 14e et la 18e place (Angers, Le Havre, Saint-Etienne et Montpellier), telle est la triste réalité d’un Stade Rennais totalement passé à côté de sa phase aller. Des résultats tellement loin des ambitions affichées l’été dernier par Frederic Massara, tout juste arrivé et promettant alors une « équipe forte », censée batailler pour l’Europe.
Un mercato estival manqué dans les grandes largeurs
Six mois plus tard, le constat est implacable : aucune de la dizaine de recrues amenées par l’ancien directeur sportif du Milan AC et validé par l’ex-entraîneur Julien Stéphan ne fait l’unanimité. Pire, loin des questions d’opinions ou d’appréciations, aucune ne s’est imposée comme incontestable et qualifiable de renfort au sein d’une équipe qui s’est très lourdement affaiblie qualitativement.
Si l’on ressort Hans Hateboer et Leo Ostigard, régulièrement titulaires et à peu près au niveau, et Jordan James, dont l’enthousiasme et l’activité vient légèrement atténuer les limites, le reste du recrutement estival rime de plus en plus avec un échec cuisant. Albert Gronbeak n’a jamais confirmé ses promesses estivales, Jota est très loin du niveau supposé qui était le sien en Ecosse, tout comme Glen Kamara, Andres Gomez comme Mikhayl Faye ne sont pas au niveau de la Ligue 1, pas plus que les énigmes Naouirou Ahamada et Henrik Meister, trop peu vus pour être jugés.
Le mercato estival est bel et bien un échec et Rennes doit rebondir. Si le directeur sportif rennais est forcément, selon nos informations, en situation très fragilisée au moment d’attaquer 2025, les responsabilités sont partagées et il convient de rebondir, et vite. Cela commence par le terrain, où une progression ne sera possible qu’avec des renforts cohérents et opérationnels de suite mais surtout, avec une envie commune de se sortir du marasme.
L’absence de leader, l’un des maux évidents depuis septembre
A Nice, Rennes a montré du mieux mais demeure trop inconsistant sur la durée d’une rencontre et trop friable mentalement pour prendre des points. La Ligue 1 est plus douce avec du beau jeu et de la technique mais exige, en revanche, un goût pour le combat prononcé et une détermination pour prendre le moindre point. Et si possible, de la part de tous les joueurs, en même temps…
Les erreurs individuelles pénalisent aujourd’hui trop une équipe où Benjamin Bourigeaud ou Hamari Traoré en son temps ne sont plus là pour guider ou redresser les têtes baissées. L’absence de leader, l’un des maux évidents depuis septembre d’une équipe capable de tomber au moindre courant d’air et qui doit rapidement se reconstruire mentalement sous la houlette de son nouveau coach.
Celui-ci doit aussi prendre sur lui et inspirer un peu plus de sérénité (déjà un jaune et un rouge…) tout comme trouver, et vite, la bonne formule. Le 3-4-3 qu’il tente d’installer demeure bien trop proche de ce qui était fait, et qui ne marchait pas, avant, et un passage à 4 avec un peu plus de maîtrise et de percussion au milieu semble tout indiqué. Surtout avec l’arrivée de Seko Fofana, dont l’impact sera décisif !
Janvier décisif en championnat, la coupe en soupape ?
Avec la réception de l’une des meilleures équipes d’Europe à l’extérieur, l’OM, puis un derby face à Brest avant d’aller à Monaco, stade qui ne réussit jamais ou presque au Stade Rennais, le programme de janvier est costaud. Il sera aussi, probablement, décisif, sur la suite des événements…
En récoltant un maximum de points, les « Rouge et Noir » pourraient bien s’offrir un nouvel élan et recoller un peu à la première partie de tableau mais cela, au vu des carences affichées à Nice, parait hélas bien loin d’une réalité forçant plutôt à regarder vers le bas de tableau. La chance de Rennes, les équipes classées en bas n’avancent pas plus et semblent peu armées pour faire mieux. Mais cela peut-il suffire à satisfaire une communauté rennaise de plus en plus tendue et désireuse de retrouver un peu de plaisir, de fierté et d’occasions de vibrer ?
La coupe de France, avec un 16e de finale à gagner sans excuse possible à Troyes, sera-t-elle la soupape nécessaire ? A l’image du transfert de Brice Samba, annoncé acté, annulé par Lens puis relancé dans la foulée, rien n’est simple cette saison pour les Bretons. A défaut de réparer ce qui a déjà été brisé, l’heure est désormais à limiter la casse et cesser, très rapidement, de creuser…