C’était la dernière séance en 2024 au Roazhon Park et le rideau est tombé. Ni la soirée, ni cette année bien décevante voire calamiteuse, ne laisseront de grands souvenirs ni de regrets. Juste l’envie désormais de tourner la page, passer à autre chose et retrouver des choses simples : du football, du jeu, des émotions et, en découlant peut-être à terme, de l’enjeu pour autre chose que le bas de tableau…
Pour cela, il faudra toutefois montrer tout autre chose que la pâle production de football offerte par les joueurs de Jorge Sampaoli, suspendu pour l’occasion. Cinq défenseurs de métier pour affronter Angers, certes dans un 3-4-3 mais tout de même, cela reste trop et loin d’insuffler un nouvel élan à une équipe toujours aussi poussive et pauvre dans son animation technique et offensive.
Un but et c’est à peu près tout…
Difficile de ressortir des temps forts d’un premier acte sans relief, où Amine Gouiri, aligné en attaque avec Arnaud Kalimuendo et Ludovic Blas, sort au bout de dix minutes suite à un contact avec Yahia Fofana, le portier angevin. Comme Steve Mandanda, celui-ci n’a que très peu l’occasion de briller.
Il voit néanmoins une frappe de Jordan James passer de peu à côté en début de match (7′) et s’incline sur une tête parfaitement coupée au premier poteau par Albert Gronbeak sur une offrande de Ludovic Blas pour l’ouverture du score (34′).
Devant, le Stade Rennais n’enfonce pas le clou et ne se montre pas vraiment dangereux, avec des latéraux trop souvent timorés au moment de prendre leur couloir, avec tout de même du mieux du côté de Lorenz Assignon. En face, Angers est proche du néant, tant dans les intentions que dans la production, ne parvenant pas à trouver de solutions devant la défense rennaise bien regroupée. Pour une fois, Rennes rentre aux vestiaires sans la moindre frayeur défensive.
Voyage au bout de l’ennui
Difficile de faire pire, donc, en terme d’intensité et d’émotion. En qualité de jeu, ce n’est guère mieux. La réalité, c’est une seconde période d’un ennui profond, où aucun des deux gardiens n’a matière à s’illustrer. Rien ou presque ne vient troubler leur quiétude, avec deux défenses en place et des prises de risques minimales de part et d’autres.
Angers essaie bien d’accélérer sur le dernier quart d’heure mais justifie sa place en bas de tableau par des limites criantes dans la création. Quelques coups de pieds arrêtés donnent bien quelques frissons au Roazhon Park mais aucun tir ne vient réellement mettre Steve Mandanda dans le rouge.
Sur une ultime balle perdue par les Angevins, Lorenz Assignon s’en va vers les buts adverses et prend sa chance aux 20 mètres. Sa frappe est contrée par Lefort et vient lober Fofana pour valider définitivement trois points fragiles mais précieux (2-0, 90’+2′).
Il faudra faire beaucoup, beaucoup mieux en 2025…
Rennes conclut ainsi, pour la Ligue 1, son année civile sur une note positive comptablement parlant, à défaut de se rassurer dans le jeu. Comme à Lille et Nantes, ou face à Saint-Etienne, où la faiblesse des Verts avait grandement facilité la tâche bretonne, l’apport de la patte Sampaoli n’est en rien flagrant.
Avec six points sur douze, le coach argentin a certes redonné de l’air au classement à son équipe et éloigné un peu le spectre d’une réelle lutte pour le maintien mais un constat est là.
Cette saison, sur ses cinq victoires, Rennes a surtout battu les quatre équipes les plus faibles de Ligue 1, Le Havre, Saint-Etienne, Montpellier et donc, Angers, ne s’offrant en coup d’éclat que son succès initial contre Lyon en août. C’est bien sûr peu, trop peu et à des années lumières des ambitions avancées et annoncées l’été dernier. Certes, le chantier était annoncé costaud mais de là à tirer un tel constat à quelques jours de Noël, il y avait un pas que peu auraient franchi…
Reste donc une qualification le week-end prochain à aller chercher au Matmut Atlantique face aux Girondins de Bordeaux, désormais pensionnaire de N2 avant de couper et de passer à la nouvelle année.
Les problèmes ne disparaîtront pas pour autant, le chantier étant colossal mais le mercato et espérons-le, une bonne série pourraient redonner un peu de vie à une équipe moribonde, pour qui la phase retour pourrait être très longue, sans réelle ambition au classement s’il n’y pas de progrès dans le jeu.
Début janvier, un déplacement à Nice et la réception de Marseille seront au programme pour cloturer officiellement la phase aller. Passer la barre des 20 points serait un moindre mal, qui à défaut de tout effacer, remettrait un peu d’ambition et de confiance avant la phase retour à une équipe qui n’a encaissé que deux buts sur les quatre derniers matchs.
Pas de quoi pavoiser au vu des oppositions mais tout reste bon à prendre dans une période clairement compliquée, dont on espère que le pire est désormais passé.