Handball – Cesson : Youenn Cardinal : « J’aime enchaîner les matchs »

Youenn Cardinal au jet de sept mètres. @Crédit photo : JRS

Seul sur le poste avec la blessure en fin de préparation de Théophile Caussé, Youenn Cardinal enchaîne les matchs sans rotation et retrouve ses meilleures sensations sur cette première partie de sa sixième saison chez les Irréductibles. Si certains imaginaient la situation potentiellement délicate pour l’ailier breton, c’est finalement tout l’inverse pour un garçon en pleine force de l’âge (31 ans en février).

En début de saison, quand ton binôme Théophile Caussé se blesse, le club ne prend pas de joker et te fais confiance pour tenir le poste en solo. Comment te sens-tu, trois mois plus tard ?

Déjà, la première des choses, c’est que cette blessure nous a tous touchés au plus haut point. Théo, c’est un super partenaire, un pote, quelqu’un que j’apprécie beaucoup et c’est un plaisir, vraiment, de partager le poste avec lui depuis deux ans. Avant, je n’avais pas forcément été habitué à cela dans ma carrière, où j’ai toujours beaucoup joué, notamment lors de mes deux premières saisons ici.

Alors la première chose est de lui souhaiter de revenir vite et au top. Pour ce qui me concerne, ça va bien, très bien même. J’aime enchaîner les matchs, je me sens très bien physiquement et je me suis préparé en amont pour cela.

Il faut tenir toute la durée d’un match avec cette saison, un championnat très intense. Comment gères-tu cela ?

C’est vrai, la densité et l’homogénéité du championnat ont rarement été aussi marqués mais pour autant, tout se passe bien. Il y a des moments où je dois accélérer, d’autres, à l’inverse, où il faut temporiser, ne pas faire n’importe quoi et avoir le geste juste au bon moment. On travaille la semaine pour cela et j’ai aussi mis en place des choses sur le plan plus personnel.

« Je suis une psychanalyse actuellement qui me fait beaucoup de bien, sur et en dehors du terrain, et je me sens bien dans mon corps et dans ma tête, comme aligné. »

C’est-à-dire ?

Le physique et la performance ne vont pas sans le mental et j’arrive à un moment de ma carrière mais aussi de ma vie où je ressentais le besoin de faire un travail profond, qui ne soit pas dans l’unique but de l’instant et de la performance du moment. Je suis une psychanalyse actuellement qui me fait beaucoup de bien, sur et en dehors du terrain, et je me sens bien dans mon corps et dans ma tête, comme aligné. C’est un domaine qui me passionne et le travail réalisé me permet aujourd’hui d’aborder la compétition avec beaucoup de sérénité et de détermination.

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Cela se traduit directement, au-delà des stats, dans ton jeu ?

Je pense oui, je cogite moins, je reprends de la confiance. Sur les jets de sept mètres, par exemple, où je tente de nouveau des choses avec le gardien, en jouant avec lui. Le match contre Toulouse a définitivement lancé ma saison je pense et je me sens vraiment bien depuis.

Malgré ce carton rouge pris face à Créteil…

Ce sont des choses qui arrivent. J’étais en plus bien dans ce match-là et sincèrement, sur ce pénalty, j’avais oublié cette règle que je trouve parfois restrictive. Mon exclusion était logique, Rivera a vécu la même chose récemment mais il ne faut pas compter sur moi pour tirer toujours en bas. Je ferai plus attention à l’avenir mais je continuerai de tenter des choses.

Le bilan de l’équipe depuis le début de saison est-il, à tes yeux, satisfaisant ?

Je pense que d’un match à l’autre, il y a de très belles choses mais aussi d’autres moments où l’on perd un peu le fil. Ça défend bien, dur, comme lors de nos premières périodes contre Limoges ou Montpellier. Là-bas, nous n’en prenons que 12 et croyez-moi, face à une telle attaque, ce n’est pas évident et très énergivore.

Il faut maintenant progresser dans la conservation du ballon ou d’un score, sécuriser les choses quand on le peut. Il n’y a pas de regret particulier sur cette première phase, chaque match a son histoire mais on voit aussi qu’aucun match n’est simple à gagner, pour personne. Nous n’échappons pas à la règle. Avec neuf points avant d’attaquer décembre, nous ne sommes pas si mal et on va de nouveau connaître de bonnes séries.

Sur le plan personnel, tu es en fin de contrat en 2025. En sais-tu plus sur ton avenir ?

Les choses sont actées, nous avons échangé avec le club et celui-ci communiquera ce que nous avons décidé probablement à la trêve. Je suis tranquille avec ça, je veux surtout me concentrer sur le jeu, sur la belle saison qui nous est offerte de vivre. Le reste viendra en temps et en heure.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.