Stade Rennais Rugby – Elite : Hugo Mattes : « Je suis sorti de ma zone de confort »

Entretien avec Hugo Mattes.
Hugo Mattes lors de la réception de Grenoble. @Crédit photo : JRS

Sur le bord de la touche, il est l’un des nouveaux visages du Stade Rennais Rugby. Arrivé cet été en provenance de Bruz, Hugo Mattes est venu remplacer Anne Berville, désormais référente sur les U18, et officie aux côtés d’Arnaud Le Berre sur tout le secteur défensif. Il nous raconte son parcours et ses premiers mois avec les joueuses du SRR.

Quel a été ton parcours avant d’arriver au Stade Rennais Rugby ?

J’ai commencé le rugby à 11 ans, du côté d’Antony, en région parisienne. C’est un copain qui m’a demandé de venir et ça m’a immédiatement plu. Je pratiquais le basket jusque-là et j’ai arrêté pour me consacrer au ballon ovale. J’ai joué là-bas durant tout mon collège jusqu’à ce que mon père, militaire de profession, soit muté à Bruz. J’étais alors en seconde. J’ai enchaîné les sélections Bretagne et j’ai joué dans différents clubs. Dans le même temps, mon père était éducateur au club de Bruz et j’ai commencé à donner des coups de main le week-end.

La vocation d’entraîner était déjà là ?

C’est possible. Je suis ensuite rentré en STAPS et j’ai effectué un stage au pôle France féminin du Lycée Joliot-Curie. Ça m’a vraiment lancé dans l’encadrement à ce moment-là. Après mon diplôme DEJEPS (Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport, ndlr), la question s’est posée de jouer ou d’entrainer. Je commençais à prendre plus de plaisir du côté entraîneur et j’avais encore des douleurs à la suite d’une blessure à l’épaule.

À Bruz, j’ai commencé par entraîner les tous petits, puis les cadets, les juniors, la réserve et enfin l’équipe première. La suite logique (rires). Lors de ma dernière année à Bruz, j’étais responsable de tout le pôle jeune et le week-end, j’entrainais les juniors, la réserve et l’équipe une. C’était plutôt une bonne chose, car ça me permettait de faire la transition entre les juniors et les équipes séniors.

Comment les contacts se sont-ils noués avec le Stade Rennais Rugby ?

De mon côté, j’avais déjà dans l’idée de partir de Bruz, mais c’est Arnaud (Le Berre) qui m’a appelé en me disant : « Anne va prendre du recul, est-ce que le poste t’intéresse ? » Ça a été très rapidement oui. Arnaud, je le connaissais déjà d’avant et ça ne pouvait être qu’enrichissant de travailler avec lui. De plus, le Stade Rennais Rugby n’étant pas un club concurrent à Bruz, c’était plus facile de me laisser partir.

« Je sens que je commence à modifier ma façon d’entraîner »

Comment se passent tes premiers mois au club ?

Je prends énormément de plaisir à venir bosser. Il y a une pression différente avec une obligation de résultat mais il faut aussi alimenter la passion des filles. Il faut réussir à allier les deux tout au long de la semaine, ainsi qu’auprès des jeunes. Je sens que je commence à modifier ma façon d’entraîner. Les filles cherchent à avoir toutes les explications avant de faire et ça m’oblige à aller plus loin dans ma réflexion et dans la pédagogie. Si je ne sais pas répondre à une question, effectivement, ça n’a pas de sens. C’est ce que je recherchais en venant ici et je suis vraiment sorti de ma zone de confort.

Nous avons aussi plusieurs membres du REC Rugby qui nous aident comme Carlos Muzzio et Vincent Brehonnet. Avec Arnaud, on se voit tous les jours et nous sommes tout le temps dans l’échange, que ce soit pour les projets de jeu ou pour les compositions. Parfois, les journées ne sont pas assez longues (rires). J’ai aussi la chance d’être assez libre pour mettre en place des projets. Il y a bien sûr une validation, car il faut s’accorder sur certains points. Lui étant sur le secteur offensif et moi sur le secteur défensif, la transition entre les deux secteurs est importante et nous devons être en accord là-dessus.

Quelles sont tes autres missions ?

Je suis chargé du développement du pôle jeune et je gère également la section Joliot-Curie. Ce sont des entraînements supplémentaires durant la semaine, en plus des entraînements du soir. L’autre projet que nous sommes en train de monter, ce sont des actions dans les établissements scolaires, primaires et dans les collèges. L’idée est d’intervenir une à deux fois par semaine dans des classes, tout au long de l’année, et d’initier à la pratique du rugby. Cela peut aussi permettre aux jeunes de rencontrer des joueuses internationales comme nous en avons dans l’effectif.

L’entame de championnat est délicate sportivement. Quel regard portes-tu sur les premiers résultats (10e et dernier, avec 6 défaites) ?

Nous nous sommes tous réunis après le match contre Grenoble pour remettre le bleu de chauffe et nous remobiliser. Il faut redoubler de travail, oser en match et ne pas baisser la tête. Nous ne sommes qu’en début de saison. À nous maintenant de nous accrocher sur tous les matchs et de nous rassurer sur nos principes de jeu pour prendre des points.

Signature du journaliste.