Le combat était annoncé rude, la promesse a été tenue, près de 45 minutes ! Face à un adversaire, Limoges, en constante progression depuis trois ans, au point de jouer en compétition européenne pour la première fois cette saison et capable d’attirer de très beaux noms du hand européen comme Slavic, Kusan ou Turchenko, le CRMHB n’a clairement pas à rougir de sa défaite et peut même nourrir des regrets.
Il a marqué les esprits pour sa première période exceptionnelle de qualité et densité défensives, bouclée avec seulement 9 petits buts encaissés, comme l’indiquait Sébastien Leriche après la partie : « Sincèrement, on a été extraordinaires dans l’énergie que l’on a déployé pour défendre en première période avec derrière Mate qui a fait de nombreux arrêts. Je pense que sur ce plan là, l’équipe a réalisé sa meilleure mi-temps depuis que je suis à Cesson… ».
Cela en dit long d’un combat marquant et éreintant, qui, avec des rotations limitées dues aux absences de Mathéo Briffe et Robin Molinié, a fini par avoir raison de la bonne volonté des Irréductibles, brisés comme de la porcelaine en fin de partie par Limoges.
Une première période défensivement parfaite pour Cesson
La première période, si elle ne ravit pas ceux qui ne voient le prisme d’un beau match que par les buts marqués. enchante en revanche les amateurs de défense, de contact, d’intelligence tactique et de dévouement corps et âme au collectif. Les buteurs se font rares, avec un premier but pour Cesson à la 5′, l’égalisation visiteuse à la 7′, essentiellement par la faute à des défenses colossales, forçant les tirs adverses avec une réussite minime.
A ce petit jeu, c’est tout de même Cesson qui va prendre la main et ne pas la lâcher, gardant son petit but d’avance tout au long des 30 premières minutes sous l’impulsion d’Edgar Dentz, de plus en plus à l’aise dans le collectif breton et auteur de six buts au total ce vendredi soir.
A égalité à la 22′, les joueurs de Sébastien Leriche mettent un coup de collier tout en fermant la boutique sur la fin de période et terminent en tête, logiquement, en faisant grosse impression (11-9).
Kusan et Limoges terminent en force
Pourtant, tout va dérailler. Comme le rappelait Edgar Dentz après la partie, l’entame de seconde période n’est pas vraiment la spécialité des Irréductibles depuis le début de saison or là… : « On démarre bien la deuxième mi-temps. D’habitude, nous prenons un écart et là, nous mettons un 2-0 qui nous amène à +4. Un peu plus tard, on prend un 0-4, on fatigue et la rentrée de Kusan nous fait très mal.».
Mate Sunjic sort les arrêts mais peu à peu, Limoges grapille et revient dans la partie, patiemment. Les intervalles fermés mettent les locaux en échec au tir. Pour le reste, les individualités limougeaudes font le reste…
C’est le début de la fin pour les Cessonnais, qui s’ils restent devant au score jusqu’à la 45′, ne marquent plus pendant sept minutes et voient Limoges passer devant, inexorablement (19-20 46′). Désireux de réagir mais trop imprécis pour enrayer le scénario du match, Cesson perd pied lors des dix dernières minutes et ne reverra pas son adversaire du soir : « C’était un match rude. Bien sûr le manque de rotation a participé à cette défaite, explique le pivot cessonnais.
L’effondrement, je ne sais pas si il est spectaculaire, il est plutôt chiant… On rentre aux vestiaires, on est plutôt sereins, on a bien construit notre match, ils n’ont marqué que neuf buts mais ils en mettent le double en seconde et ça fait mal. On aurait pu accrocher le wagon de tête au classement et là on se retrouve un peu dans celui de derrière, c’est vraiment dommage. Sur le plan personnel ? Ok, c’est bien de marquer six buts ok mais j’aurais largement préféré gagner…»
« Rien à reprocher aux joueurs, qui sont allés au bout d’eux mêmes…»
Le score final est sévère, 24-29, et Cesson, si il a une nouvelle fois justifié son statut de grosse défense du championnat, a de nouveau pêché en attaque, bouclant son sixième match cette saison à 26 buts ou moins d’inscrits. Pour autant, Sébastien Leriche tenait à saluer les 45 premières minutes de ses joueurs en priorité, à raison : « Ce soir, je n’ai rien à reprocher aux joueurs qui sont allés au bout d’eux-mêmes, se sont engagés à 200 %. Ils l’ont payé en fin de match mais il fallait le faire.
Nous avons en revanche été trop naïfs dans la gestion des deux contre deux avec les pivots. lls ont fermé les intervalles, ont été dans un flottement qui nous a empêché de trouver les extérieurs. Tactiquement, nous étions limités pour répondre…»
L’évidente chute sur le plan physique n’a évidemment pas, non plus, échappée au technicien cessonnais : « On a explosé sur le deuxième quart d’heure de la seconde période. Notre baisse d’énergie, causée aussi par notre manque de rotation, a fait que nous étions moins incisifs en attaque et eux, au contraire, ont fini fort et avait encore du jus à dix minutes de la fin malgré deux déplacements en deux jours.
C’est dommage car c’était un match qui était à notre portée mais il aurait fallu un peu plus de constance. Ils ont construit leur match sans paniquer, ont eu la patience et sont allés chercher leur victoire. Il ne nous manque pas grand chose pour rivaliser avec ce genre d’équipe ».
Problème, le prochain adversaire du CRMHB ne sera pas tout à fait du même acabit, avec un déplacement dimanche prochain à Coubertin pour défier le PSG, invaincu. Pour un exploit historique, il faudra des Irréductibles au moins aussi héroïques, voire plus, sur 60 minutes. Une certitude sur ce rendez-vous, les Bretons n’auront rien à perdre !