Ils les ont bien méritées. La victoire comme la petite pause qui va permettre au REC Rugby de soigner certains bobos mais aussi de récupérer des forces, à l’heure où Kévin Courties a perdu Guillaume Cazette au bout de sept petites minutes ce dimanche.
Incontestablement le gros point noir de l’après-midi, avec la crainte d’une grosse blessure à l’épaule droite qui pourrait éloigner le solide troisième ligne rennais des terrains de longues semaines : « Il commence à y avoir de la casse, grinçait Kévin Courties après la rencontre, déjà privé pour de longues semaines de Denzel Hill et Johann Grundlingh, mais le cœur et l’envie des joueurs permettent malgré cela de rester au niveau. ».
Un écart creusé en première période
Ce niveau, c’est celui d’un patron de la division, bien décidé à assumer son statut et à rester calé sur le podium. Dans le vestiaire, le capitaine Alexandre Guéroult demande à ses coéquipiers un visage conquérant et agressif, d’entrée de jeu.
Il est entendu avec Clément Cavalière au bout de deux minutes de jeu, trouvé le long de la ligne à gauche pour venir conclure en coin, inscrivant le premier essai de la partie. Quentin Lalarme transforme et Rennes prend les devants (7-0).
Très agressive, parfois beaucoup trop dans un rugby en mode années 80, le fun en moins, la formation nîmoise ferme de suite les vannes mais n’existe que par la botte de Pierre Torquebieau, auteur de trois pénalités (5, 13’et 23’). Celles-ci permettent aux Gardois de virer en tête quelques minutes (7-9).
Le REC réagit rapidement : Quentin Lalarme sur pénalité puis Patrick Tuugahala, opportuniste à la sortie d’une grosse poussée du pack réciste, aplati pour le second essai local. Quentin Lalarme ne tremble pas et transforme (30’, 17-9). Repassé devant, Rennes ne va plus rien lâcher et un carton jaune logique pour un engagement dangereux sur Come Berrod offre une dernière possession aux rennais face aux poteaux.
Le numéro 9 rennais se fait justice en allant aplatir derrière la ligne après s’être faufilé avec malice. Quentin Lalarme transforme encore et Rennes se retrouve nettement devant à la pause (24-9).
Un second acte moins enlevé
La seconde période est un peu moins fournie mais Rennes n’est pas pour autant inquiété par des Nîmois bien plus -trop- agressifs que créatifs. Une pénalité de Quentin Lalarme donne un peu plus d’épaisseur à l’avance rennaise avant que le match ne tombe dans un faux rythme dont il sort avec une véritable agression de Charles Robbe sur Jack Higgins, non sanctionnée d’un rouge qui aurait pourtant eu tout lieu d’être…
Le poing en avant, le tout en arrivant en courant hors action, dans le visage du pilier rennais fait froid dans le dos. Le regard du replay en vidéo ne laisse aucune excuse possible et la patrouille doit rattraper un oubli de sanction intolérable !
Dans la foulée, les Nîmois se voient refuser un essai, tout comme les Récistes quelques minutes plus tard pur Hyppolite Cornu pour un en-avant mais le quatrième essai finit bien par arriver grâce à Clément Cavalière, opportuniste, qui chipe un ballon pour aller conclure en plongeon derrière les poteaux (72’,34-9).
Dans les ultimes minutes, Nicolas Riou marque l’unique essai visiteur, transformé dans la foulée (34-16).
« Gagner en anticipation »
Pas de quoi priver les Rennais du bonus offensif ni changer l’avis sur la rencontre du coach Kévin Courties, heureux du résultat mais toujours exigeant quant à la manière : « Dans le contenu, il y a pas mal de choses que l’on a manqué et je ne peux pas être pleinement satisfait de cela en revanche, nous avons su plonger dans chaque opportunité qui nous a été donnée.
Ce qui me chagrine un peu, c’est que l’on a pas assez bien travaillé pour s’en ouvrir un peu plus. Maintenant, nous prenons cinq points, avec quatre essais marqués pour un seul concédé, c’est bien.
On a produit des choses mais on manque par moment de précision et on doit en faire plus, marquer plus, donner du sens à ce que l’on fait. Il faut que l’on gagne en anticipation, que l’on soit moins à réaction. Il faut garder des temps d’avance et rester maîtres du destin d’un match. »
Place désormais à une pause méritée avant de retrouver le Vélodrome face aux Suisses du Servette Genève le 30 novembre prochain pour un choc prometteur.