« Après notre non-match aux Sables, j’avais prévenu les gars que si nous faisions la même chose, il allait se produire exactement la même chose. Nous faisons le trou en première période, mais malheureusement, nous n’arrivons pas à tuer le match et nous les laissons revenir. Ensuite, il se passe ce qu’il doit se passer et nous avons ce que nous méritons. C’est dommage, car nous gâchons notre bon début de saison avec ces trois défaites consécutives », déplore Bastien Demeuré, forcément amer à l’issue de la rencontre face au Pôle France.
Un match évidemment abordable sur le papier face à une jeune équipe, certes avec les meilleurs joueurs de sa génération, mais ne dépassant pas les 18 ans et n’ayant connu la victoire qu’à une seule reprise depuis le début de la saison contre Angers. Toujours privés de Paul Billong, mais aussi de Moustafa Haidara pour cette rencontre, les Rennais démarrent pourtant bien.
Un 12-0 d’entrée, une implication et une application suffisante à ce moment-là, mais une sorte de faux-rythme, déjà, et qui va finalement coûter cher. Tout se déroule à peu près bien jusqu’en début de deuxième quart-temps. Les « Noir et Blanc » gèrent et prennent même 16 points d’avance après un quart d’heure de jeu (38-22).
L’URB laisse le Pôle France en vie
Le relâchement arrive et la création, comme la défense, ne suivent plus : « Ça montre aussi que nous sommes ultra dépendants quand Paul n’est pas là et nous sommes beaucoup plus limités sur la création. Ce que je n’ai pas aimé, c’est l’engagement et l’intensité. Ce soir, il a manqué trop de choses », poursuit l’entraîneur rennais. Si les Bretons sont toujours devant à la pause, le Pôle France revient et peut toujours croire à un deuxième succès cette saison (38-33).
Une rencontre également marquée par un nombre de fautes rarement aussi élevé, plus de 50 pour les deux équipes confondues. Résultat, de nombreux lancers-francs, mais des Rennais peu en réussite dans l’exercice (12/21 à 57%). Pas aidé par la prestation du soir, le public, d’habitude si prompt à porter les siens, se résigne lui aussi petit à petit : « C’était compliqué de mettre de l’intensité et de l’engagement, alors nous n’avons pas aidé à ce que le public en mette, mais d’habitude, il nous aide un peu plus ».
Malgré encore cinq points d’avance à l’entame du dernier quart-temps, Rennes craque dans les dix dernières minutes. Alors que le Pôle France passe pour la première fois devant, Kameronn Selebangue remet l’URB en tête à deux minutes trente du terme. Une avance de courte durée puisque Yannis Allard sanctionne dans la foulée à trois points (77-78). Toujours plus nombreuses, les fautes se multiplient et après la sortie de Ntowoa, coupable de cinq fautes, c’est au tour d’Eliot Thillier et de Lucas Fontaine de quitter leurs partenaires.
« Maintenant, ce n’est plus une alerte. Nous sommes revenus à l’équilibre. À nous de compenser et de se remettre au boulot très sérieusement »
Des dernières minutes tendues, mais des Bretons trop maladroits à la finition, au contraire des jeunes pousses françaises, appliqués sur la ligne des lancers et sentant probablement le vent tourner. Yannis Allard rentre ses deux derniers lancers-francs et offre une deuxième victoire au Pôle France cette saison (79-85).
Match piège par excellence, l’URB est tombée dedans, et ce malgré une première alerte aux Sables. Une troisième défaite consécutive et le rappel, s’il le fallait, que rien n’est jamais acquis d’avance : « Maintenant, ce n’est plus une alerte. Nous sommes revenus à l’équilibre. À nous de compenser et de se remettre au boulot très sérieusement », conclut Bastien Demeuré. Pour se remettre la tête à l’endroit, l’Union Rennes Basket devra enchaîner deux déplacements, à Levallois puis à Vitré. Seul avantage de cet enchaînement, pas ou peu le temps de gamberger afin d’être prêt dès vendredi face aux Franciliens.