Cesson – Starligue : L’heure est à la remobilisation

L'heure est à la remobilisation pour Cesson.
Mate Sunjic, Edgar Dentz et Mathéo Briffe. @Crédit photo : JRS

Avec quatre défaites lors de leur cinq premières sorties officielles, avant de recevoir Toulouse pour démarrer octobre, les Irréductibles sont en retard à l’allumage. Il faut réagir et vite et chasser de gros doutes. Un sacré challenge, déjà…

L’été et ses belles promesses, c’est bel et bien fini. Place à l’automne et ses incertitudes. Au buzzer sanctionnant Romaric Guillo et ses coéquipiers d’un nouveau revers face à Istres, les mines étaient déjà graves, sur le terrain comme sur le banc. Le cœur n’y est pas lors du traditionnel tour d’honneur et déjà, chacun le sait, il y a urgence. Non pas de points, huit seulement sur les 60 de la saison ayant été distribués mais de retrouver la confiance, la stabilité et les sourires, dans un début de saison où celui-ci se fait aussi rare que le soleil cette année sur notre belle région !

Comme à Saran en coupe de France, à Chambéry puis face à Aix, à la maison, Cesson a mordu la poussière, manqué de régularité et de précision, pour finir loin de son adversaire, presque sans le moindre regret. Pire, à l’évidence, que de perdre un match d’un but, ou sur une erreur d’arbitrage. Non, cette fois-ci, le constat est implacable, Cesson n’y est pas, malgré son beau succès à Chartres.

Assurer le présent sur le parquet pour envisager l’avenir…

« Nous n’avons pour le moment pas de continuité, que ce soit l’entraînement ou en match. Nous ne parvenons pas à valider ce que nous mettons en place et le payons au prix cher. Je n’identifie pas pour le moment la cause de cette inconstance », détaillait après Istres Sébastien Leriche en conférence de presse.

« C’est simple, je ne reconnais pas en match l’équipe que je vois à l’entrainement pourtant, croyez-moi, nous sommes capables de belles choses. Mais pour le moment, la réalité de notre quotidien, de nos résultats et de notre classement. Désolé, nous vous avions un peu habitués au foie gras depuis trois ans et là, il va peut-être falloir repasser au pâté de foie. » La même apparence donc, pour un goût nettement moins savoureux, voilà le menu actuel à la Glaz Arena même si cela n’a évidemment rien de définitif.

Au moment où le club souhaite passer un cap dans sa structuration (lire en page 18) et construire, sur le terrain, les bases d’un nouveau projet qui démarrera pleinement à partir de 2025, avec beaucoup de départs probables, le CRMHB doit déjà assurer son présent via le parquet.

Et pour le moment, tant dans les résultats que par les contenus, le compte n’y est pas : trop de pertes de balles, souvent sur des moments clés comme marqueur d’une maîtrise émotionnelle inégale d’un joueur à l’autre, un déficit à la finition et des difficultés à trouver les ailes et une défense en deçà de ses performances de l’an passé pour le moment, trop souvent transpercée et voilà autant de paramètres expliquant un début de saison où les Irréductibles ont trop rarement fait la course en tête, excepté à Chartres.

L'accompagnement durable dans l'habitat.

« Il va falloir de toute façon prendre des points aller en chercher ici et là et vite »

« Nous devons être capables d’être plus constants, illustre le coach cessonnais. L’envie, le caractère ? Non, les joueurs ont envie. Avoir envie, c’est bien mais nous ne gagnerons pas juste avec ça. Il faut aussi bien jouer au handball. Et ce qui m’inquiète, c’est que nous n’avons pas encore joué les gros… » Le coach s’interroge, et on le comprend.

Privé de Théophile Caussé jusqu’à décembre au moins, il accuse forcément un manque de leaders à gros caractère, après les départs l’été dernier de Sylvain Hochet et Arnaud Tabarand et donc sans son ailier droit, nommé vice-capitaine cet été. La jeunesse est prometteuse mais demeure irrégulière avec les limites logiques, et le collectif manque encore de vécu commun.

Et se profile à l’horizon à la Glaz Arena en ce mois d’octobre trois matchs capitaux :  Toulouse, considéré comme nouveau « gros » du championnat avec Limoges puis Tremblay, l’ambitieux promu dans trois semaines, suivi de Créteil. Six points en jeu que les Irréductibles ne peuvent pas se permettre le laisser en route, avec entre-temps un déplacement à Saint-Raphaël et un autre à Ivry : « Il va falloir de toute façon prendre des points aller en chercher ici et là et vite » prévient Sébastien Leriche, désireux d’assumer et de trouver les solutions : « Je suis le premier responsable de ce qui arrive, et nous cherchons d’arrache-pied comment remédier à cela. »

Cinq matchs pour un bon rebond positif ?

Là-dessus, aucune crainte à avoir avec un groupe investi, sain, où les nouveaux se sont parfaitement intégrés humainement. Moins, sans doute pour le moment, sur le terrain, où les niveaux de forme et de performance de chacun, totalement hétérogènes, interdisent pour le moment une cohésion d’ensemble et une montée en puissance qui va rapidement devoir se mettre en place sous peine de vivre une saison compliquée, loin de l’ambition top 10.

Une lecture plus positive du calendrier peut néanmoins laisser espérer des sourires, trois succès ou plus ce mois-ci, pour un bilan après neuf matchs qui serait alors tout autre. Octobre est déjà un premier croisement sur la route des ambitions à bien négocier pour le CRMHB, sous peine de changer de voie et de retrouver celle, bien moins attrayante, de la lutte pour le maintien. De ces routes que l’on connaît par cœur mais que l’on se plaît à oublier, le plus longtemps possible. Aux Irréductibles de tout faire pour ne pas avoir à y revenir…

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra.