Basket – Nationale 1 : Paul Billong, tête d’affiche du recrutement d’une URB « newlook »

Portrait de Paul Billong.
Paul Billong recrue phare de l'URB. @Crédit photo : Marion Morio

Pour compenser les départs d’Ewan Le Carour et de Clément Poncet-Leberre, et en plus du recrutement de Rudy Ekwakwe-Priso, l’URB est parvenue à attirer le prometteur Paul Billong. Un renfort majeur pour le club breton et un tremplin idéal pour l’arrière de 22 ans après une saison en demi-teinte à Boulazac, en Pro B.

Les suiveurs du Stade Brestois se souviennent probablement de lui. Silas Billong, arrière droit du club finistérien au début des années 2000 devenu par la suite arbitre… Et si vous cherchez le lien avec le nouveau venu à Colette-Besson, Paul Billong, il est simple : le premier nommé est le père du second.

Baigné dans le sport depuis son plus jeune âge avec un papa footballeur, c’est pourtant vers le basket que s’oriente le fiston : « Je viens s’une famille de sportifs. Mon père était joueur de football professionnel, tout comme mon oncle, Romarin (passé notamment par Lyon et Saint-Etienne, ndlr) et j’ai également fait le Pôle Espoir Basket de Limoges avec ma sœur. J’ai d’abord essayé de nombreux sports, puis j’ai commencé le basket vers 5-6 ans ».

Alors que son père s’engage avec Limoges après l’aventure brestoise, Paul en profite pour rejoindre le CSP. Dans les catégories jeunes du club limougeaud, l’arrière, qui peut également évoluer comme meneur, poursuit sa formation avec son passage au Pôle Espoir, et intègre les U15 France. Arrivé en U18, il décide de rejoindre le club de Boulazac, une idylle qui durera huit ans. En Dordogne, Paul Billong a tout connu. Trois années en U18, deux années en espoirs et trois années en tant que professionnel.

MVP de la ligue des nations 2023, en équipe de France de basket 3×3 (catégorie U23)

Huit ans, cela marque dans la vie d’un jeune homme et d’un jeune sportif : « J’ai connu des descentes, des changements d’entraîneurs, des play-offs et des finales de play-offs. J’y ai vécu mes pires et mes meilleurs moments de basket. Chaque année, j’ai franchi des étapes et j’ai découvert le sport de haut niveau. Je laisse derrière moi une partie de ma vie, mais je garde le positif ». Avec Boulazac, il prend part à deux finales, malheureusement toutes deux perdues.

D’abord en Leaders Cup Pro B en 2023 avec un revers contre Angers, « une défaite difficile car nous étions favoris », puis plus récemment face à La Rochelle en finale des play-offs d’accession : « C’était un très beau moment qui s’est mal fini avec une lourde défaite. J’ai fait deux finales avec Boulazac et j’ai perdu les deux, heureusement, j’en ai gagné une avec l’équipe de France ». Car en parallèle, le joueur d’1m92 fait également partie de l’équipe de France de basket 3×3 (catégorie U23).

Majoritairement organisées pendant l’été, les compétitions internationales sont aussi l’occasion de se montrer. Une opportunité que ne va pas manquer le principal intéressé. Lors de la Ligue des Nations 2023, l’équipe de France U23 ramène la coupe à la maison et le nouveau joueur de l’URB est désigné meilleur joueur de la compétition : « Nous avons disputé un premier tournoi à Voiron (à côté de Grenoble) où nous terminons premiers.

Nous nous rendons ensuite à Tel-Aviv pour la deuxième phase et nous nous qualifions pour la Ligue des Nations lors la dernière journée. Les finales mondiales se sont disputées à Oulan-Bator en Mongolie. Nous sortons notamment les Espagnols qui étaient favoris en quart de finale, puis nous l’emportons en finale contre la Lettonie ».

« Je ne savais pas que j’avais ça et j’ai joué plusieurs matchs avec cette fracture »

Une performance notable, surtout après avoir appris à l’issue du tournoi qu’il avait… une fracture au pouce ! : « Je ne savais pas que j’avais ça et j’ai joué plusieurs matchs avec cette fracture ». Une blessure qui le tiendra écarté des terrains pendant deux mois et demi. Joueur percutant et rapide balle en main, Paul Billong est aussi un jeune homme avec la tête bien faite.

Son ancien coéquipier à Boulazac, Paul Fromentière, confirme : « C’est un joueur qui ne va rien lâcher et un gros compétiteur. Sur le terrain, il est assez polyvalent. Il peut tirer, passer, driver et c’est aussi un très bon défenseur. En dehors du terrain, ça fait plus de huit ans que je le connais et c’est un gars sociable, qui aime bien rigoler et taquiner. Il s’intéresse à beaucoup de choses comme l’économie, la mode ou encore l’actualité dans le monde ». Et le choix de Rennes n’est pas un hasard.

Paul Fromentière : « Il se blesse sur un dunk et depuis, il n’a plus jamais redunké en match »

Aujourd’hui, le nouveau numéro 19 rennais est avant tout motivé par le projet sportif : « Je voulais un endroit où le coach me fait confiance et où je peux m’exprimer, le tout avec des responsabilités. J’ai échangé avec plusieurs entraîneurs et Bastien est celui avec qui ça a le plus matché ».

Paul Billong trouve aussi dans la capitale bretonne l’endroit idéal pour poursuivre ses études en parallèle : « Je sais que le cadre à Rennes est très agréable et je ne suis pas très loin de Paris car je dois valider un Bachelor Finances. C’est un diplôme à distance, mais je dois me rendre deux jours sur place tous les trois mois ».

Après huit ans dans le même club, suffisamment rare pour être souligné sur ces divisions comme la NM1, c’est un nouveau chapitre qu’ouvre Paul Billong en Bretagne, et les défis ne manqueront pas au sein d’un effectif jeune. Le premier est d’ailleurs déjà tout trouvé, et c’est Paul Fromentière qui le propose : « Lors de la saison 2022-23 avec Boulazac, Paul joue un peu moins sur la fin de saison régulière, mais arrivent les play-offs.

Les blessures s’accumulent au club et il a donc beaucoup plus de temps de jeu. Il enchaîne sur des play-offs de fou avec plus de 15 d’évaluation de moyenne sur six matchs. Il était insolent d’adresse. Lors du dernier match contre Chalon-sur-Saône, il se blesse sur un dunk et depuis ce moment-là, il n’a plus jamais redunké en match. Donc, j’attends son dunk à Rennes ! Tout ça pour dire que même quand c’est un peu compliqué, on peut toujours compter sur lui ».

Signature du journaliste.