Cesson – Canoë-Kayak : Titouan Castryck : « Quand tu vis des moments pareils, tu n’as qu’une seule envie, c’est de les revivre ! »

Titouan Castryck nous raconte son olympiade.
Titouan Castryck avec sa médaille d'argent. @Crédit photo : Romain Bruneau - FFCK

À tout juste 20 ans, le kayakiste Titouan Castryck est passé à 20 centièmes de l’or olympique ! De retour en Bretagne et après un repos bien mérité, le membre des Poissons Volants de Cesson-Sévigné revient sur son olympiade et donne déjà rendez-vous pour Los Angeles 2028.

Il fallait au moins ça pour récupérer d’une Olympiade « à domicile ». Si la compétition a, de façon unanime, créé un véritable emballement populaire et médiatique, la fin de celle-ci a aussi permis aux athlètes de souffler et de couper pendant plusieurs jours.

Une parenthèse enchantée, mais qui a également mis les athlètes à rude épreuve, que ce soit physiquement ou mentalement : « Même si nous avions été préparés, nous n’avons pas l’habitude d’avoir autant de sollicitations. Il y a aussi tout le côté social et, à titre personnel, ça me prend énormément d’énergie. J’avais un peu envie d’exploser à la fin (rires). Et encore, pour notre compétition, nous étions en Seine-et-Marne, donc c’était plutôt tranquille. Nous n’avions pas la pression de la ville », raconte Titouan Castryck.

Mais avant de connaître la tranquillité, toute relative en période de Jeux Olympiques, de la Seine-et-Marne, le kayakiste de 20 ans a pu vivre la cérémonie d’ouverture au milieu des athlètes français.

Un moment inoubliable malgré la pluie battante : « J’ai fait les deux cérémonies et c’était incroyable ! Nous avons fait le bon choix lors de la cérémonie d’ouverture car, même si nous étions trempés et que nous avions un peu froid pendant la parade en bateau, nous avons décidé de rester jusqu’au bout et la cérémonie au Trocadéro était magnifique. On voyait Céline Dion sur la Tour Eiffel et nous avions l’impression qu’elle était géante ».

« Il y a eu plein de petits moments après les courses avec des bénévoles, des anciens coachs… Ça m’a fait chaud au cœur de leur offrir des émotions et de partager ça avec eux. C’est aussi une première médaille olympique pour le club ! »

Un premier « shoot » d’adrénaline avant de rentrer de plain pied dans la compétition, avec la pression qui va avec : « J’étais le dernier à rentrer en course, donc j’avais l’avantage d’avoir déjà pris l’ambiance. Il fallait entendre l’ambiance qu’il y avait quand un Français partait. Le premier jour des qualifications, pour Nico (Gestin) ou Camille (Prigent), ça faisait un bruit de fou ! J’ai assisté à la victoire de Nico et ça m’a touché. Nous avons passé énormément de temps ensemble cette année et puis il est Breton également.

C’était beaucoup d’émotions, mais ça met aussi un peu de doute. Est-ce que je suis capable de faire pareil ? Comment vais-je réagir au bruit du public ? Je rentre en compétition le lendemain sur le slalom et il y avait un peu de pression. Finalement, je gagne la première et la deuxième manche, une entame parfaite. J’ai ensuite eu une journée de repos et les médias commençaient à s’enflammer, mais de mon côté, il ne fallait pas s’emballer ».

Au stade nautique de Vaires-sur-Marne, Titouan Castryck décroche finalement la médaille d’argent en kayak-slalom, mais laisse pourtant paraître une certaine déception à l’issue de la finale.

Une deuxième place certes, mais le sentiment d’être passé à côté de quelque chose d’encore plus grand : « Le matin de la compétition, je savais ce que j’avais à faire. Je commets une grosse erreur et il me manque 20 centièmes à la fin. Ça met un peu les nerfs. Je n’avais pas de raison de ne pas viser la médaille d’or. Mais quand j’ai vu ma famille et mes amis, je me suis dit que c’était bien. Maintenant, j’espère que ça me portera jusqu’à Los Angeles, car quand tu vis des moments pareils, tu n’as qu’une seule envie, c’est de les revivre ! »

Deux étapes de la Coupe du monde en Italie et en Espagne, en septembre

Le Breton admet également sa déception sur le kayak-cross après sa disqualification en quarts de finale : « Il y a des éléments que tu ne peux pas contrôler. Ils m’ont mis une faute sur une porte et tu reçois le résultat cinq minutes après. Forcément, j’étais déçu et un peu énervé, car je pense que j’aurais pu aller au bout ».

Au-delà de cela, le souvenir d’avoir pu vivre une Olympiade avec les siens reste inoubliable : « C’est une chance que ça se soit déroulé à Paris. Il y a plein de proches qui ont pu venir et il y a eu plein de petits moments après les courses avec des bénévoles, des anciens coachs… Ça m’a fait chaud au cœur de leur offrir des émotions et de partager ça avec eux. C’est aussi une première médaille olympique pour le club ! »

Avec Los Angeles 2028 dans un coin de la tête, Titouan Castryck repart désormais vers de nouveaux objectifs et les échéances ne manquent pas. Dès ce mois de septembre, le kayakiste va disputer deux étapes de la Coupe du monde, d’abord à Ivréa en Italie, puis la finale à La Seu de Urgell en Espagne. Une seule chose changera, et pas des moindres, le Breton arrivera dans la peau du vice-champion olympique en titre !

Signature du journaliste.