A ceux qui pensaient l’affaire déjà dans le sac après le probant succès initial contre Lyon (3-0), la piqure de rappel fait mal et rappelle surtout qu’un groupe ne se construit pas en quelques semaines. Avec un effectif très fortement chamboulé, de nouveaux garçons aux différentes langues et cultures à « synchroniser » et intégrer ainsi qu’une identité de jeu à construire, le chantier est colossal et prendra du temps, qu’on se le dise !
La patience est de mise à tous les étages, des supporters et dirigeants, et la confirmation d’une page à tourner avec beaucoup de travail à effectuer est là. Le Strasbourg « classe biberon » très réaliste ce jour, l’a rappelé. Sans oublier que le mercato n’est pas fini…
Comme un air déjà vu…
A la Meinau, rien n’a vraiment fonctionné comme prévu et tout ne s’explique pas par le prisme du « groupe à construire ». Des erreurs défensives rappelant étrangement celles de la saison passée, à l’image du troisième but de Christopher Wooh contre son camp à la 87′ qui sonnait le glas des espoirs de son équipe.
La relance de l’international camerounais sur le second, directement sur Emegha ne restera pas inoubliable non plus tout comme le placement laxiste et le duel aérien perdu par Lorenz Assignon sur le premier. Il n’en fallait pas plus pour que les vieux démons ressurgissent, autour de deux joueurs déjà présents l’an passé, tout comme leur coach qui analysait ainsi les choses en conférence de presse : « On a pêché sur deux choses : notre comportement sur les coups de pieds arrêtés défensifs et notre inefficacité offensive, puisqu’on s’est créés plus d’occasions ».
Un constat implacable qui interroge aussi sur les solutions proposées par le technicien à des maux largement vus la saison passée. La titularisation d’Adrien Truffert dans le milieu en losange appelant une grosse débauche d’énergie par exemple, n’a pas convaincue, pas plus qu’Albert Gronbeak en grosse difficulté pour son second match. Là aussi le rappel de ne pas s’enflammer après un match réussi contre Lyon, de même qu’il ne faudra pas descendre en flamme le jeune danois après cette seconde sortie beaucoup plus mitigée.
Strasbourg plus réaliste que Rennes
Mené 1-0 à la 23′ sur le but d’Andrey Santos, Rennes passe près d’égaliser sur son unique beau mouvement offensif de la première période où Amine Gouiri trouve la barre sur un service de Ludovic Blas. C’est un peu trop léger face à la fougue locale, malgré un gros pressing d’entrée de jeu souffrant néanmoins de précision et de justesse. Adrien Truffert offre un frisson aux « Rouge et Noir » juste avant la pause mais Johnsson claque au-dessus la mine du médaillé d’argent olympique.
Lors du second acte, Strasbourg passe trop vite devant (47′) même si Ludovic Blas ramène l’espoir quelques minutes plus tard dans le camp breton tout en sang-froid, quelques minutes après avoir manqué une belle occasion (57′). Rennes aura alors son temps fort, sans réelle occasion et comme à sa mauvaise habitude, se punira seul avec le contre son camp de Christopher Wooh.
La vie sans Benjamin Bourigeaud…
Dès lors l’affaire est pliée et un but strasbourgeois est même refusé à Sekou Mara pour hors-jeu lors des arrêts de jeu. Un 4-1 aurait été clairement bien trop sévère pour un Stade Rennais qui connaît le refrain mais doit rapidement modifier la partition.
On le sait depuis samedi, de sources concordantes et confirmé par de nombreux médias, ce sera sans son plus fidèle virtuose depuis sept ans, Benjamin Bourigeaud, dont le départ devrait être officialisé ce lundi pour le Qatar et Al Duhail, va manquer à une équipe qui devra apprendre la vie sans son numéro 14.
Le manque va être là, pour les supporters et observateurs, ainsi que coéquipiers, mais la vie du football est ainsi faite et ne tolère ni les regrets, ni la nostalgie. Seul le match qui vient compte, le reste… La présence du joueur à Strasbourg n’aurait peut-être rien changé à l’issue de la rencontre, nul ne le sait mais l’histoire se termine et un nouveau livre s’ouvrira dès dimanche prochain à Reims, avec l’obligation de rebondir, avec l’intégration probable au groupe des nouveaux confirmés (Mikayil Faye) et annoncés (Jota et peut-être d’autres encore à venir). Aussi angoissant qu’excitant…
Du mouvement à venir pour clôturer le mercato
D’ici là, Arnaud Kalimuendo, Lorenz Assignon, Adrien Truffert ou encore Baptiste Santamaria et Ibrahim Salah, pour ne citer qu’eux, pourraient aussi plier bagage, excusez du peu, pour potentiellement autant d’arrivées. Quel sera le visage définitif du Stade Rennais ?
Au 1er septembre, juste avant la première trêve internationale, avec une solide équipe de Reims à défier et un patchwork à peaufiner, un nouveau test grandeur nature attend Julien Stéphan et ses hommes. Avec une autre copie espérée que celle rendue en Alsace et si possible, un ou trois points pour laisser le moins de place possible au doute. Un élément si perturbateur présent l’an passé que le Stade Rennais se passerait bien de recruter de nouveau !