Alors que le championnat Elite passera à dix équipes la saison prochaine, le Stade Rennais Rugby a validé, au bout du suspense, sa place au plus haut niveau grâce à son succès en finale des Play Downs face à Bobigny. Un soulagement pour la présidente du club Anne-Sophie Demoulin et la possibilité de consolider une dynamique positive autour du SRR qui disputera sa 20e saison consécutive en élite.
On imagine beaucoup de soulagement après ce maintien acquis au bout du bout contre Bobigny ?
Il y avait de la pression et il faut mettre en avant le cœur et le mental dont on fait preuve les filles. Sur cette finale, elles passent devant sur la dernière action. Il y a encore parfois un manque de pragmatisme, mais je suis bien contente d’avoir évité « l’Access Match ». Nous avons une génération de qualité et si nous n’avions pas réussi à nous maintenir, nous n’aurions pas validé la bonne dynamique dans laquelle nous sommes. Les filles ont encore des choses à apprendre, mais elles ont toutes envie de performer à Rennes.
Lors du match de barrages contre le Stade Français, plus de 800 personnes sont venues garnir les gradins du Vélodrome. Ressentez vous un engouement autour du club ?
Cela faisait très longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de monde. C’est déjà très bien pour un match de phases finales et si nous gardons cette affluence pour ces matchs-là, c’est top. Ça donne envie de continuer à travailler dur. Depuis une ou deux saisons, on constate qu’il y a davantage d’articles sur nous. Il faut que les gens viennent une première fois et ils reviendront.
On a encore un déficit de communication, mais cela veut dire que nous pouvons attirer du monde et que les gens sont intéressés.
Avez-vous déjà de la visibilité sur la saison prochaine et le nouveau format ?
La bonne nouvelle, c’est que nous revenons enfin au format « Top 10 ». Il y aura beaucoup plus de lisibilité, avec notamment beaucoup moins de trous dans la saison. On a le calendrier vers la mi-juillet, mais une chose est sûre, il y a aura des blocs de deux ou trois matchs plus régulièrement. Ce n’était pas le cas avant et c’était embêtant pour l’intérêt du championnat. Nous sommes évidemment très satisfaites d’en arriver là.
Le championnat de rugby à 7 va également être intégré au « In Extenso SuperSevens » avec une première étape fin août, puis la finale vers fin février – début mars et en même temps que le championnat à 7 des garçons. C’est un schéma sympa pour développer la pratique.
« Si nous avons quelques bonnes surprises, nous pourrons viser plus haut »
Ce nouveau format va aussi niveler le niveau vers le haut, avec quels objectifs pour l’année à venir ?
Cela va vraiment dépendre du recrutement. Nous ne sommes pas inquiètes sur la qualité du groupe, mais plutôt sur la profondeur. Il y plusieurs joueuses qui arrêtent, mais la grosse ossature reste. De plus, nous avons une dizaine de joueuses qui montent des U18 et cela va compenser celles qui arrêtent. Malgré tout, nous restons un petit peu court et nous sommes à fond sur le recrutement. Nous restons un bon club formateur mais pas un club de haut de tableau avec de ce fait, moins d’attractivité. Ce n’est pas facile mais nous continuons à chercher des profils avec ce fil rouge concernant la profondeur d’effectif. Si nous ne parvenons pas à recruter en quantité, nous viserons sans doute le maintien. Si nous avons quelques bonnes surprises, par exemple l’arrivée de quatre joueuses supplémentaires d’expérience, nous pourrons viser plus haut. En faisant rentrer une ou deux joueuses avec de la bouteille et avec un ou deux retours de grosse blessure en janvier, nous serons tout de même compétitives. Enfin, niveau staff, Anne Berville souhaite prendre un peu de recul et devient référente sur les U18. Arnaud Le Berre et Arhur Peron restent, et Hugo Mattes arrive en août sur l’équipe première. Il nous manque encore un entraîneur des avants pour l’équipe réserve.
Une fusion avec le REC Rugby a été évoquée. Qu’en est-il exactement ?
Nous nous sommes rencontrés pour mettre en place une cellule de travail concernant la possibilité de fusionner. Il y a beaucoup de choses à voir, notamment s’il y a un intérêt pour tout le monde. Cela concernerait bien une fusion, avec un nom commun, et nous ne serions pas une entité du REC Rugby ou vice-versa.
Un dernier mot sur les nouvelles installations ?
Les trois terrains ont été livrés. Ils sont vraiment de très bonne facture et nous avons commencé à nous entraîner dessus. Néanmoins, les infrastructures vestiaires ne sont pas encore en état. Nous allons étudier un autre modèle de bâtiment car la livraison est prévue d’ici 2028. L’idée est d’aller dès la rentrée à Robert Launay, mais il y aura toujours un partage des pôles avec Crubillé.