Football- Stade Rennais : Extrait JRS77 : Eté bouillant à tous les étages en vue pour le Stade Rennais

Martin Terrier restera-t-il au Stade Rennais ?
@Crédit Photo JRS

On ne sort pas indemne d’une saison aussi ratée que la précédente et le Stade Rennais va le vérifier cet été, lui qui s’était habitué aux préparations estivales calées minutieusement pour être au point en Ligue 1 et en coupe d’Europe. Entre des droits TV pour le moment inconnus et un effectif dans l’incertitude, Frederic Massara et Julien Stéphan vont avoir du pain sur la planche avant la reprise face à Lyon mi-août !

Comme l’an passé, l’inoubliable Nemanja Matic devrait, sauf départ surprise, démarrer sa saison au Roazhon Park mais cette fois-ci, sous les couleurs lyonnaises. Comme un clin d’œil du destin, la saison des « Rouge et Noir » va donc de nouveau démarrer face à un adversaire lourd en symboles positifs comme négatifs ces dernières années, que ce soit au travers des hommes venus en Bretagne depuis le Rhône comme dans les résultats souvent à conséquences pour les coachs rennais, en bien comme en mal.

Comme si cela ne suffisait pas, il faudra ensuite aller défier Strasbourg, l’ancien club de Julien Stéphan, puis Reims, équipe qui réussit peu aux Bretons. Un démarrage loin d’être simple qui donnera vite une tendance du nouveau projet Stade Rennais 2024-2025 qu’il va pourtant falloir construire au plus vite.

De nombreux départs à plus de 20 M€ ?

Les certitudes en football, voilà une sacrée vue de l’esprit. Si celles-ci habitaient les dirigeants rennais il y a un an, elles sont nettement moins nombreuses et consistantes à l’heure d’attaquer le championnat du rachat, dans un contexte des plus compliqués. Et ce à plusieurs étages.

Il y a d’abord les incertitudes financières dues au contexte des droits TV, encore en suspens et motif d’angoisse légitime pour tout le football français, Stade Rennais y compris. Si celui-ci n’est évidemment pas menacé dans sa survie par la suite du feuilleton de l’été, bien heureux d’avoir un actionnaire fort à sa tête, il est le troisième au classement des clubs ayant une forte dépendance à ces droits (42 %, derrière Montpellier 67% et Monaco 44 %).

Une zone de brouillard évidemment non négligeable, à additionner avec le manque à gagner de la non-qualification européenne. La famille Pinault va-t-elle compenser tout cela ? Rien n’est moins sûr, son fonctionnement ayant été basé sur le rationnel et une gestion équilibrée. Le Stade Rennais va donc vendre avant d’acheter, tant par souhait d’entamer un nouveau cycle que par nécessité.

Bélocian, Rieder, Le Fée premiers de cordée

Ainsi Jeanuël Bélocian, à peine devenu un joueur de rotation dans l’effectif en défense, plie déjà bagage et rejoint le champion d’Allemagne, Leverkusen, pour près de 15 M€. Fabian Rieder a ensuite suivi avec un prêt assorti d’une option d’achat à 15 M€ et le départ d’Enzo Le Fée vers la Roma pour une enveloppe avoisinant les 20 M€ était évoqué début juillet (article publié le 4 juillet, ndlr).

La grande lessive est lancée, à laquelle pourraient s’ajouter prochainement les départs risquant de rapporter gros de Désiré Doué, dragué par les plus gros clubs européens (plus de 50 M€ sont évoqués…) ou d’Arnaud Kalimuendo voire Martin Terrier, suivis en Ligue 1 et à l’étranger avec des départs qui se négocieraient a minima, espérons-le, autour des 20 M€, au moins pour le premier nommé, le second relevant d’une année post-blessure.

Ajoutez Adrien Truffert, plus que jamais proche de partir après l’approche de Marseille l’hiver dernier, là encore au-delà des 20 M€ et voilà une balance de recette qui risque d’offrir de vraies possibilités pour reconstruire un onze tout neuf, où pourraient aussi ne plus figurer Arthur Théate, Guéla Doué, Christopher Wooh, Amine Gouiri et même l’icône Benjamin Bourigeaud, eux aussi évoqués au moment de parler des partants.

Jeanuel Belocian face à Lens
Deux petites saisons et puis s’en va pour « Janu » Belocian @Crédit Photo JRS

L’obligation d’imprimer un style pour séduire et fédérer

Autant de départs, voilà qui interroge les observateurs mais aussi certains supporters, notamment via les réseaux sociaux, au sujet des relations entre Julien Stéphan et ses joueurs. Une question que personne ne se posait quand les résultats étaient encore bons mais qui revient aujourd’hui alors qu’un halo d’incertitudes vient brouiller l’horizon rennais.

Une certitude, le coach n’est pas l’unique raison des nombreux maux d’un club qui doit réécrire son histoire à tous les étages, tant dans son identité de jeu que dans celle de son onze de départ. Beaucoup de joueurs ont voulu ou veulent partir, à l’image d’Enzo Le Fée, que le coach souhaitait conserver. Un joueur ne voulant pas rester ne reste pas, au risque de créer une situation contre-productive. Certains vont donc partir, sans que le coach ne l’ait voulu et il en va ainsi du foot d’aujourd’hui.

Sans coupe d’Europe, Julien Stéphan aura en revanche le temps mais aussi l’obligation d’imprimer un style pour séduire et fédérer, donner une identité à son équipe et aura des semaines pleines d’entraînement pour faire progresser un groupe qu’il doit reconstruire de A à Z, ou presque.

Pour ce faire, il a d’ores et déjà choisi de recruter Romaric Boch en provenance de Lorient, avec qui il avait travaillé à Châteauroux en lieu et place de Grégory Gaillard, au club depuis huit ans. Côté terrain, l’Euro additionné à la situation des droits TV, provoque un gel général mais pourtant, les grandes manœuvres devraient débuter rapidement.

Une préparation en local, pour monter crescendo

Côté terrain, l’entraînement a repris tout début juillet et la préparation estivale verra les « Rouge et Noir » affronter Saint-Malo le 13 juillet , Laval le 20, Angers le 27, Guingamp le 31 juillet puis la Real Sociedad le 3 août et le Werder Breme le 10.

Un programme adapté pour monter en régime et réussir l’entrée en matière, indispensable, pour effacer définitivement la terrible fin de saison passée avec six défaites sur les neuf derniers matchs.

Un nouvel élan indispensable pour emmener public et joueurs vers une année par comme les autres où d’autres auront affaire à la nouvelle version de la coupe d’Europe y laissant probablement des plumes.

L’opportunisme et la froideur devront être de mise et si besoin de maîtriser ces arts, quelques renseignements pourront toujours être pris lors de la reprise auprès d’un certain Nemanja Matic. Ce, bien sûr, après avoir remporté une première victoire dans un Roazhon Park avide de vivre autre chose, le plus tôt possible.

Signature de l'auteur, Julien Bouguerra