Bien qu’éliminé en demi-finale par Langon, le REC Rugby a réalisé un exercice 2023/24 consistant. Deuxième de sa poule, meilleure attaque du championnat et donc dans le dernier carré des phases finales, le club rennais a tout pour construire autour d’une base solide. Le manager Kévin Courties décrypte la saison et compte bien faire fructifier cette première expérience en Nationale 2.
Avec un peu de recul, quel est ton bilan de cette saison ?
C’est un bilan mitigé. Bien sûr, nous ne pouvons pas nous satisfaire de l’élimination en demi-finale, mais pour autant, nous terminons dans les quatre meilleures équipes de Nationale 2. Nous avons la meilleure attaque du championnat et nous terminons à la deuxième place de notre poule à l’issue de la phase régulière, ceci nous ayant permis de recevoir le quart de finale à la maison. À l’avenir, il faudra un peu plus de maitrise et d’engagement dans ce genre d’aventure.
Les garçons se sont investis, ils ont été généreux, mais il faudra prouver notre capacité à être davantage dominants, pragmatiques et parfois moins négligents sur certains points. Il faut aussi continuer à faire grandir l’engouement autour de nous et de tout ce que cela provoque sur et en dehors du terrain. Disputer les phases finales, c’est la consécration d’une saison.
Les phases finales offrent toujours un contexte particulier et le quart contre Anglet avait déjà été difficile…
C’était un match particulièrement débridé. Ce qu’il faut retenir, c’est que quand nous sommes parvenus à remettre la main sur le ballon, nous inscrivons deux essais. Le dernier essai d’Anglet est anecdotique puisque nous étions déjà à l’abri. Mais c’est aussi ça un match de phases finales. Il ne faut jamais désigner le vainqueur avant que le match ne soit joué.
Évidemment, il y a toujours cette envie d’avoir de la qualité dans le jeu, notamment avec ce que tu peux voir la semaine et que tu as envie de reproduire le week-end, mais l’important, c’est la capacité à rester centré sur l’objectif final, c’est-à-dire de se qualifier. C’est ce que nous avons fait en l’emportant contre Anglet.
« Il y aura simplement quelques réajustements »
Dans les points positifs que tu mentionnes, il y a le jeu offensif. As-tu réussi à mettre en place le jeu que tu souhaitais cette année ?
Le jeu offensif a été notre leitmotiv pendant la saison et 75% de nos essais ont été inscrits sur nos possessions. C’est un secteur de jeu que nous avons réussi à faire progresser, mais nous allons encore essayer de l’optimiser la saison prochaine. Je sais que nous pouvons produire encore davantage. Vincent Brehonnet a déjà mis le bleu de chauffe pour fixer les premiers points de travail car pour produire du jeu, et au-delà des performances individuelles, il faut une émulation commune.
As-tu également identifié des axes d’amélioration ?
Nous pouvons progresser sur le jeu de transition. Nous avons été trop timides dans ce secteur et nous devons être plus ambitieux en réussissant à bien huiler tout ça. Il y a aussi de la frustration sur la qualité de notre mêlée. Sur certains points, nous aurions pu bonifier nos entraînements, mais nous avons souffert de malchance sur les premières lignes avec des pépins qui nous ont empêché de progresser de façon collective et régulière. Nous avons revu nos méthodes par rapport à ça et nous allons procéder différemment désormais. Les garçons ont la capacité de faire bien mieux.
« Les plus belles évolutions, aujourd’hui, sont l’équipe dirigeante et les bénévoles »
Récemment, il y a plus d’une dizaine de joueurs qui ont prolongé l’aventure au REC Rugby. C’est aussi la preuve d’une certaine stabilité en vue de la saison prochaine…
Nous terminons deuxième de notre poule avec 80 points et des défaites que nous pouvons gommer avec un peu plus de concentration et de régularité. Ce ne sont pas des mauvais joueurs et il y aura simplement quelques réajustements. L’idée n’est pas de tout révolutionner. Il y avait eu pas mal de changements l’année dernière et quoi qu’on en dise, même si c’est plus facile dans la victoire que dans la défaite, une équipe ne se façonne pas en six mois.
Plus globalement, comment juges-tu l’évolution du club ?
Les plus belles évolutions aujourd’hui sont l’équipe dirigeante et les bénévoles. Il y a eu une vraie progression là-dessus et le club a passé une étape, que ce soit dans la capacité à accompagner les joueurs pendant la semaine, ou encore l’énergie qu’ils nous ont transmise pendant les phases finales. Concernant les entraînements, nous avons des terrains extérieurs de très haute qualité. Maintenant, il faut encore construire des bâtiments à la même hauteur car il y a un écart important, mais nous avons de quoi bien bosser avec les terrains.
Les jeunes du club ont aussi réalisé un très beau parcours…
Le dénouement est un peu cruel pour eux, mais je les félicite pour ce qu’ils ont véhiculé. La solidarité, l’esprit d’équipe, tout en étant pleinement intégrés dans le projet espoirs du club. C’est tout à leur honneur. Ce parcours va leur servir d’expérience pour la suite. Je suis aussi très heureux pour les équipes qui les accompagnent et qui sont là depuis plusieurs années en y mettant beaucoup d’énergie et d’investissement. Tous les ans, il y a entre 15 et 20% de jeunes qui intègrent le groupe de travail de l’équipe première.
À quand est fixée la reprise ?
Pendant le mois de mai, nous avons continué à nous entraîner et cela nous a permis de mettre en place certaines choses pour l’année prochaine. C’est l’avantage d’avoir un petit peu de temps. Nous avons bouclé la saison par une belle soirée comme le club sait le faire et les joueurs sont partis en vacances, mais aussi soigner les bobos. Le rendez-vous pour la reprise est pris pour le 1er juillet.