Alors que se profile la dernière journée du championnat, du côté de Reims, sans le moindre enjeu pour le Stade Rennais si ce n’est celui de terminer la tête haute, après l’avoir baissée trop souvent cette saison, les grandes manœuvres sont déjà en cours dans la capitale bretonne et les différentes officialisations ne devraient plus tarder.
Alors que l’Europe, voire la Ligue des Champions, étaient annoncées l’été dernier, il ne restera rien comptablement parlant au moment du décompte final. Une saison en championnat très décevante, avec des chiffres très largement en deçà des années précédentes et des matchs à clairement oublier, à l’image des défaites à la maison contre Toulouse, Brest, Lorient, Lyon ou Monaco.
Ajoutez-y un changement d’entraîneur fin novembre quand celui-ci aurait pu être acté à l’été pour relancer un groupe, coach y compris, peut-être déjà arrivé alors à la fin d’une histoire, un départ en mode tragédie romaine de la star du mercato, Nemanja Matic, pour une soi-disant histoire d’école.
Les chapitres ne manquent pas au livre de 2023-2024, surtout si l’on y ajoute la défaite amère en Europa League contre Villarreal pour une règle d’arbitrage que personne ne connaissait dans le monde du football, ou encore ces matchs que les Rennais oublièrent de jouer en mode guerriers, à Milan en coupe d’Europe ou au Parc des Princes en demi-finale de la coupe de France.
Quelques bons moments aussi, heureusement, ont orné la saison rennaise, avec entre autres, la belle période de Martin Terrier début 2024, la magnifique soirée retour face à Milan et le triplé de Benjamin Bourigeaud, le cap des 300 matchs atteint par l’ex-capitaine de Bruno Genesio ou encore les arabesques de Désiré Doué et ce but venu d’ailleurs d’Amine Gouiri au Parc des Princes.
Il y eut aussi l’incroyable qualification au bout des tirs aux buts face à l’OM en coupe de France, les deux derbies largement gagnés. La vague d’espoir soulevée également par le retour de Julien Stéphan, puis l’exceptionnelle série réussie en fin d’hiver, avant de retourner dans l’irrégularité et la déception au retour de la trêve internationale de mars…
Florian Maurice out, Grégory Lorenzi in ?
Devant tout cela, place désormais à la réaction, au rebond, et celui-ci a de plus en plus de chances de s’opérer sans Florian Maurice. Déjà proche de la sortie lors du départ de Bruno Genesio l’hiver dernier, l’ancien international français va probablement quitter le club.
Peu importe la forme, licenciement ou départ à l’amiable, l’issue semble inéluctable au vue de la tournure des événements. Prise de contacts avec Grégory Lorenzi annoncée par L’équipe , notamment, qui vient de choisir de quitter Brest après huit ans passés dans le Finistère et courtisé par Nice et…Rennes, départ de Philippe Barraud, directeur du recrutement chez les jeunes. Celui-ci, révélé par Thomas Rassouli, de Stade-Rennais-Online, en dit beaucoup sur la révolution de palais à venir tant son travail avait porté ses fruits depuis le début des années 2000 avec toutes les trouvailles que l’on sait, dans la continuité de Patrick Rampillon.
Après avoir été évoqué à Lille, il serait sur le point de rejoindre Nice, où Florian Maurice est cité, tout comme un certain Bruno Genesio… Denis Arnaud, directeur du centre de formation, selon Loïc Tanzi, de RMC Sport, pourrait également plier bagages.
Ajoutez à tout cela la défiance d’une grande partie de la communauté « Rouge et Noir » mais aussi de l’entourage du club vis à vis de celui qui avait choisi de ne pas recruter en défense, voulant faire la part belle à la jeunesse…
Celui qui avait invité la presse à faire les comptes une fois le championnat terminé a perdu son pari, courageux, sur la durée et la fin de l’histoire semble tout indiquée.
Parti avant même le feu d’artifice lors du dernier match au Roazhon Park, le probable futur ex-DS des « Rouge et Noir » dispose de contacts avec Nice et Lens, eux aussi en quête d’une nouvelle tête pensante dans leur organigramme et n’hésitera pas à rebondir ailleurs, en Ligue 1. Derrière lui, un bon bilan global, entaché d’une dernière saison en revanche manquée, tant dans les actes que dans la communication choisie. Voilà l’ancien lyonnais fortement esseulé, usé, selon des sources internes, prêt à mettre fin à une belle aventure de quatre saisons.
Julien Stéphan maintenu, un effectif en chantier
Julien Stéphan, lui, devrait sauf cataclysme, être maintenu en poste et aura probablement un œil attentif sur celui qui sera nommé pour l’aider à redresser la barre. Le soutien de l’actionnaire compte, tout comme ses résultats depuis sa prise de fonction, destinée avant tout à l’époque à sauver la baraque. Le technicien ne s’en est pas caché, il veut continuer sa mission en conférence de presse : « Il n’y a pas de sujet à titre personnel, je suis arrivé hyper motivé, je suis encore très motivé aujourd’hui, très investi dans la mission, avec un niveau d’engagement permanent.
Je pense qu’on a des postes à responsabilité, et ils peuvent être jalousés, enviés souvent. Il peut y avoir des informations qui sortent et ne sont pas vraies. On me l’a encore reconfirmé ce matin, très clairement, de vive voix. » Avant d’ajouter : « Je ne sens pas du tout de remise en question personnelle dans le club. Les échanges avec les décisionnaires sont toujours aussi fluides, dans une idée de projection sur la saison prochaine pour améliorer les choses. Je suis très calme, je connais le milieu. La seule question c’est à qui ça profite ? Je pense que c’est la seule question qu’il faut poser, mais je n’ai pas la réponse. » Voila qui semble clair.
Sixième sur la partie de championnat qu’il aura disputé, le coach rennais est passé près de l’exploit de faire d’une maison en feu où tout semblait partir en fumée un club presque européen, à quelques points près…
A la présidence, le sort d’Olivier Cloarec est aussi en jeu, notamment dans le cadre de l’installation d’un nouveau cycle et d’un rebond qui devra être efficient dès la fin d’été prochaine et à ces égards, une surprise n’est pas du tout à exclure.
Côté terrain, là aussi, la rencontre de Reims ce dimanche sera sans doute la dernière pour plusieurs joueurs, soit désireux de quitter le club, soit invités à le faire. La liste est longue et a déjà été évoquée ici et là, avec son lot d’intox, de jeu d’agent et de contradictions mais l’équipe 2024-2025 devrait être fort différente de la précédente.
Un mercato très agité à venir…
Si Georges Mikautadze, Joris Chotard ou Thijs Dallinga sont bien dans les profils ciblés et les premiers noms à sortir du chapeau, ils ne seront pas les seuls tout au long d’un mercato qui va être fourni et agité pendant trois mois.
Ultra dépensier l’été dernier avec finalement, très peu de satisfactions sur la durée, à l’image des échecs Nemanja Matic, Ludovic Blas, Fabian Rieder ou Bertug Yildirim, auxquels peuvent s’ajouter les interrogations actuelles sur les arrivées du mercato d’hiver de Alidu Seidu et Azor Matusiwa, le SRFC cherchera à réduire sa marge d’erreur et à alléger un effectif qui n’aura plus l’Europe pour nourrir tout le monde.
La dernière danse de Reims n’y changera rien, le Stade Rennais, s’il ne repart pas d’une page blanche, bien au contraire, doit dès demain réécrire un chapitre tout neuf de sa belle histoire contemporaine !