La victoire ou un adieu probable à la sixième place. Avant de recevoir le surprenant Stade Brestois, la donne est simple pour le Stade Rennais. Gagner, ou se résoudre à miser sur une hypothétique et bien terne septième place, occupée au coup d’envoi mais sous la menace de l’OM, notamment, en embuscade…
Kalimuendo, doublé express
Pour ce faire, Rennes ne fait pas les choses à moitié d’entrée de jeu. Les deux premières tentatives rennaises font délicieusement mouche, avec un doublé éclair d’Arnaud Kalimuendo. D’abord trouvé dans la profondeur par Azor Matusiwa ne laisse aucune chance à Marco Bizot, puis se montre opportuniste sur un tir parfaitement enroulé côté opposé par Désiré Doué, mal apprécié par le gardien brestois (2-0, 14′).
Sans doute eux-mêmes surpris de cette réussite maximale, les Rennais se déconcentrent hélas dans la foulée et il n’en faut pas plus à Steve Mounié pour réduire le score deux minutes après le second but rennais, en deux temps. Sur une offrande de Romain Del Castillo, le buteur brestois, seul et mal pris au marquage par Warmed Omari, l’ancien montpelliérain de la tête puis du genou remet Brest dans le coup (2-1, 14′).
Dans la foulée de ce début de match canon, le rythme redescend néanmoins d’un cran et après s’être découverte réciproquement, les deux équipes ferment un peu plus la boutique. Désiré Doué puis Benjamin Bourigeaud tentent leur chance mais ne trouve pas le chemin des filets. Brest, de son côté, est de retour dans la partie mais ne se procure pas d’occasion franche. A la pause, Rennes est devant.
Début de seconde période catastrophique !
Hélas, après le repos, changement de décor total et place à l’abordage des Pirates Finistériens ! Les Rennais ne sont plus du tout dans le match et Brest ne tarde pas en profiter. Le centre de Mahdi Camara trouve Warmed Omari, sous la pression de Steve Mounié, qui trompe son propre gardien pour l’égalisation brestoise (48-, 2-2). Difficile de faire pire entame pour le SRFC, qui, amorphe, peine à réagir. Pire, Rennes s’enlise et s’enfonce. Nouveau débordement venu de la gauche signé Bradley Locko. Seul au centre, Satriano de la tête, donne l’avantage à Brest (2-3, 54′).
Le match vire au cauchemar pour des « Rouge et Noir » sans réaction, si ce n’est une incursion de Benjamin Bourigeaud, trop court pour égaliser. Dans la foulée, le chaos, sur un renvoi de la tête dans l’axe pour voir Mahdi Camara envoyé une volée parfaite entre les jambes de Steve Mandanda (2-4, 66′). Stupeur dans le Roazhon Park, où le navire rennais sombre. Et pourtant…
La Remontada puis le drame !
Arthur Theate, malheureux quelques minutes auparavant, prend ses responsabilités et monte balle au pied. Non attaqué, le défenseur belge allume des 25 mètres et mystifie Marco Bizot d’un missile dans le coin gauche du gardien hollandais (68′, 3-4). L’espoir renaît pour les joueurs de Julien Stéphan, qui se révoltent et assiègent le but brestois. Après plusieurs situations, dont une nouvelle frappe de Théate contrée par la défense, Arnaud Kalimuendo obtient un très bon coup-franc aux 20 mètres. Celui-ci est frappé par Benjamin Bourigeaud et coupé au premier poteau par Martin Terrier, pour l’égalisation (4-4) !
Revenu de nulle part dans un derby de dingues, le Stade Rennais essaie de forcer la décision sur le dernier quart d’heure. Des corners, des situations devant la surface sans trouver le bon angle de frappe mais hélas, pas de miracle pour les « Rouge et Noir ». Pire, au bout de sept minutes de jeu, l’ancien de la maison, Lilian Brassier, vient de la tête, seul au second poteau sur un coup-franc de Mathias Perreira-Lage, crucifier des « Rouge et Noir » définitivement trop passifs en défense.
B. Bourigeaud ne mâche pas ses mots : » On est des abrutis, tout simplement ! »
Le coup de massue tombe, Rennes également, alors qu’il restait sur 13 matchs sans défaite face au Stade Brestois. Les « Stade Brestois coupe d’Europe » résonnent dans un Roazhon Park du côté du kop visiteur, sous les yeux d’un public qui a toutes les raisons de douter de plus en plus de pouvoir à son tour, entonner ce chant en mai. Si cela se fait, ce sera désormais probablement via la 7ème place, si le PSG venait à battre Lyon en finale de la coupe de France.
Prétendant à la Ligue des Champions en début de saison dans les déclarations de Florian Maurice, le Stade Rennais en est là aujourd’hui, dans une saison sans, jusqu’au bout, où même sauver l’essentiel s’apparente désormais à un exploit. Bien conscient du naufrage défensif du jour et du manque d’agressivité incompatible avec les ambitions de haut niveau, Benjamin Bourigeaud n’a pas mâché ses mots, au micro de Canal + : « On sort frustrés, dégoutés. C’est inadmissible de prendre cinq buts à domicile. On a fait trop de conneries aujourd’hui.
Je ne vais pas mâcher mes mots, on est des abrutis, tout simplement. On revient à 4-4 puis on gâche le travail. Qu’est ce que vous voulez que je vous dise de plus. C’est dur, ce n’est pas possible de sortir d’un match comme ça avec cinq buts chez nous, dans un derby. On doit montrer des valeurs, on doit avoir la rage de ne pas prendre de buts. On a mis quatre buts, si il faut en mettre six pour gagner un match… La saison n’est pas terminée, aujourd’hui on a raté quelque chose et on ne peut s’en vouloir qu’à nous-mêmes. »
Pour sauver les meubles, il faudra désormais gagner à Metz, battre Lens puis s’imposer à Reims, et voir où cela mène. Même en réussissant ce triangle-là, la notion d’échec sera inévitablement à poser sur la table au moment du bilan.