Assuré de terminer à la cinquième place de sa poule avant même le dernier match contre Blagnac, le Stade Rennais Rugby devra encore batailler pour conserver sa place en Elite et accéder au prochain championnat à dix équipes. La présidente du SRR, Anne-Sophie Demoulin, décrypte les enjeux de cette fin de saison.
Si dans le cadre des « Sports s’emm’Elles », le match contre Lyon fut une réussite, la défaite au Vélodrome a également entériné la cinquième place du SRR pour cet exercice 2023-24. Victorieuses à l’aller et au retour face à Lons, les Rennaises n’ont pas réussi à décrocher une ou deux victoires supplémentaires garantissant leur place dans le « top 4 » et un maintien automatique. Si le match nul à domicile contre Grenoble est à retenir, l’effectif a manqué de profondeur pour rivaliser sur la durée.
Anne-Sophie Demoulin a de quoi être amère : « Sportivement, il y a de la frustration. Nous avons un groupe avec de la qualité, mais nous ne sommes pas très fournies en quantité. Il y a des temps forts que nous aurions pu valider sur certaines rencontres, mais le match perdu face au LOU, avec un groupe jeune, nous a aussi mis face à la réalité ».
Pour ne pas louper la marche du prochain championnat Elite et de son nouveau format, avec semble-t-il, plus de lisibilité, le Stade Rennais Rugby devra passer par plusieurs matchs d’appui. Une première opposition en match aller-retour face au sixième de l’autre poule (qui devrait être le Stade Français), avec l’avantage de recevoir au retour et, en cas de qualification, un match sec face au vainqueur de l’autre double confrontation.
Sur cette dernière rencontre, une défaite ne condamnerait pas les Bretonnes avec un ultime barrage à jouer, aussi appelé « Access Match », contre le premier d’Elite 2. Un tournant que la présidente ne veut pas rater : « Nous ne voulons pas louper le train de l’Elite et le passage à dix équipes. Ça sera plus intéressant en termes de visibilité, mais aussi au niveau du calendrier car cela devrait nous éviter les doublons (ndlr : matchs internationaux qui se disputent en même temps que les matchs de championnat). Nous avons aussi des belles générations qui arrivent et il y aura des jours meilleurs ».
« Le nouveau championnat sera plus attractif et ça va nous aider »
La formation, un sujet central au SRR : « Sur le moyen terme, c’est très positif pour le club. Il y a une vraie génération de filles qui veulent performer et rester à Rennes. La progression est constante depuis le début de la saison. De plus, il devrait y avoir un règlement sur les mutations, ce qui peut être une bonne chose pour réguler certains mouvements, ainsi que sur les indemnités de formation ».
Les pistes de développement sont nombreuses et un maintien dans l’Elite permettrait également de surfer sur la bonne dynamique du rugby féminin : « Les contrats sont autorisés depuis l’année dernière. Il y avait déjà des joueuses professionnelles mais elles étaient sous contrat avec la fédération. L’arrivée de Timaima Ravisa en décembre dernier s’est faite dans ce sens car elle était déjà professionnelle au Japon l’année passée. Nous aimerions avoir toutes les filles sous contrat mais on n’a pas le budget suffisant pour l’instant.
Le championnat Elite se dirige vers ça, mais il n’y a pas encore l’économie pour. Certains clubs ont davantage de moyens mais c’est parce qu’ils sont adossés à des clubs professionnels. Le nouveau championnat sera plus attractif et ça va nous aider. Cette saison, Romagnat a battu un premier record d’affluence, battu ensuite par Toulouse, avec à chaque fois, plus de 6.000 personnes. La communication est encore à améliorer, mais il y a de l’intérêt ».
De son côté, le Stade Rennais Rugby poursuit son développement et devrait bientôt pouvoir profiter pleinement du Pôle ovalie de Robert Launay pour ses entraînements. Deux nouveaux terrains en herbe devraient être livrés avant l’été. Mais avant ça, un virage sportif à bien négocier et un maintien en Elite sont à aller chercher, sur le terrain et uniquement là.