Dans une rencontre à gagner à tout prix, d’abord pour mettre fin à la mauvaise série, mais aussi pour profiter enfin des faux pas de ses concurrents et enfin recoller, le Stade Rennais a une nouvelle fois tout gâché. Pire, il est passé complètement au travers de son match dans l’envie, la structure et la qualité technique totalement défaillante. Une défaite qui fait désordre, tant au niveau du résultat qu’au niveau du contenu, et qui inquiète en plein sprint final.
Seule éclaircie dans la pénombre, Désiré Doué, auteur d’un but magnifique en solitaire dès la vingtième minute de jeu. Servi sur le côté gauche, le numéro 33 se retourne et élimine son vis-à-vis, progresse dans la surface de réparation avant d’ajuster Guillaume Restes du droit (20’, 1-0). À défaut d’être convaincants, les « Rouge et Noir » se montrent réalistes dans l’entame et s’en remettent à un exploit individuel.
Rennes craque deux fois en dix minutes
Ça sera presque tout dans cette première période, et même dans cette rencontre. À peine le temps de savourer, Toulouse recolle immédiatement. Trouvé aux 20 mètres plein axe suite à une touche donné à tort aux visiteurs, la passivité rennaise fait tâche. Tout le monde regarde tranquillement Cristian Casseres, qui ne se pose pas de questions et déclenche un tir soudain qui laisse Steve Mandanda impuissant (22’, 1-1). Cette égalisation désorganise totalement les Bretons, incapables de réagir aux vents contraires. Un peu moins de dix minutes plus tard, sur un centre à priori anodin, le ballon est mal renvoyé par la défense rennaise.
Suazo récupère le cuir au niveau du point de corner, transmet à Diarra qui profite d’un contre favorable pour s’emmener le ballon dans la surface et tromper Mandanda du gauche (32’, 1-2). Comme si cela ne suffisait pas, Enzo Le Fée, de retour comme titulaire, est contraint de sortir sur blessure et cède sa place à Fabian Rieder juste avant la pause. Malgré une dernière tentative de Benjamin Bourigeaud avant le repos, Rennes est mené (1-2).
Une deuxième période insipide
Faire pire qu’une pareille première période ? C’est possible ! La seconde est d’un niveau abyssal. Pratiquement aucune occasion, si ce n’est des frappes de loin. Baptiste Santamaria, dès le retour des vestiaires, puis Guéla Doué, à un quart d’heure du terme de la rencontre, tentent leur chance mais Guillaume Restes est vigilant. Pas grand-chose non plus côté toulousains, mais l’avantage de mener au score et de contenir, sans trop de difficultés, les velléités bretonnes.
Les entrées indigentes d’Ibrahim Salah, Bertug Yildirim, Ludovic Blas ou Fabien Rieder n’arrange pas un tableau horrible et au terme d’une seconde période insipide, le Stade Rennais s’incline face à Toulouse et plonge mentalement dans un doute qu’il va être compliqué d’effacer (1-2).
Au-delà du classement (Rennes qui pourrait glisser à la dixième place en cas de succès de Lyon face à Brest à l’issue de cette journée), la manière et l’état d’esprit dérangent depuis le retour de la trêve. Si d’un côté la sixième place, actuellement occupé par Lens n’est qu’à quatre points, de l’autre, Strasbourg douzième, n’est qu’à trois points.
De toute façon, avec un tel contenu, difficile d’espérer quoi que ce soit. Le Stade Rennais n’a plus de joker et doit se reprendre au plus vite. En ligne de mire désormais, un derby à Nantes à ne pas rater aux risques de perdre définitivement ses espoirs européens mais de retrouver, surtout, un miminum de fierté et pourquoi pas, un peu de plaisir.