Lorenz Assignon parti en prêt à Burnley (avec option d’achat), le Stade Rennais a jeté son dévolu sur le défenseur polyvalent venu de Clermont, Alidu Seidu. À 23 ans, le nouveau numéro 36 des « Rouge et Noir » n’a cessé de gravir les échelons depuis son arrivée en France et compte bien confirmer dans un club aux ambitions européennes.
La filière ghanéenne du Stade Rennais remise au goût du jour. Après John Mensah, John Boye, Asamoah Gyan et Kamaldeen Sulemana, Alidu Seidu est le cinquième « Black star » à rallier la capitale bretonne.
Originaire d’Accra, le jeune Alidu parfait sa formation à l’Académie Jean-Marc Guillou, une académie implantée dans plusieurs pays d’Afrique et qui a notamment fait émerger des joueurs comme Ramy Bensebaïni ou Hamari Traoré, pour ne citer que des anciens Rennais. Jamais deux sans trois, donc…
Jérôme Phojo : « Il est à l’écoute et il cherche constamment à se perfectionner »
À l’aube de sa majorité, le jeune Alidu tente sa chance en Europe et est d’abord repéré par Troyes qui le met à l’essai. Un essai plombé par une blessure et non-concluant. Un passage furtif dans l’Aube qui a marqué le nouveau défenseur breton, au point d’en faire son numéro de maillot, comme il l’explique lors de sa conférence de presse de présentation : « Quand je suis arrivé en France, j’ai passé un an à Troyes et ça s’est mal passé.
Je me suis fait mal au genou et il a fallu que je me fasse opérer. Le block dans lequel j’étais portait le numéro 36 ». Le Clermont Foot flaire le bon coup et signe le jeune Ghanéen à l’été 2020. Lors de ses premiers pas en Auvergne, il côtoie Jérôme Phojo, qui nous décrit un joueur dur sur l’homme : « Alidu est un joueur très tonique et qui met de l’impact dans ses duels.
C’est un défenseur difficile à passer. Avec le temps, il s’est amélioré techniquement, mais aussi dans la concentration défensive. Il avait parfois quelques absences mais il a travaillé là-dessus. Malgré sa taille (1m73), il a également une très grosse détente, ce qui fait qu’il peut être intégré dans une défense à trois ».
Un gabarit qui ne pose aucun problème au principal intéressé : « Mon coach à l’Académie me disait toujours que ce n’est pas ma taille qui joue au foot, mais ma tête et ma détermination. Aujourd’hui, je n’ai pas peur d’aller au duel, même contre des très grands ».
« Un bon petit caractère sur le terrain et il vaut mieux ne pas être contre lui… »
À Clermont, il découvre alors la Ligue 2 et participe à la montée du club dans l’élite. 89 matchs sous les couleurs clermontoises et deux maintiens plus tard, Alidu Seidu décide de quitter l’Auvergne et s’engage cet hiver avec le Stade Rennais jusqu’en 2028.
Le joueur laisse l’image d’un joueur attachant, bosseur et souriant, un commentaire validé par son ancien coéquipier : « Pour décrire la personne c’est facile, c’est quelqu’un qui a la joie de vivre et qui est très souvent de bonne humeur. Il y a très peu de fois où nous l’avons vu mal luné.
Malgré tout, il a quand même un bon petit caractère sur le terrain et il vaut mieux ne pas être contre lui. Mais sinon, c’est un garçon adorable. Il est à l’écoute et il cherche constamment à se perfectionner. Il aime également bien danser et vous aurez sans doute l’occasion de le voir à l’œuvre sur des vidéos du club (rires) ».
Un départ et un petit déchirement pour le joueur de 23 ans : « Quand tu sors d’un club comme ça, qui t’as tout donné au début et qui t’as accueilli comme un bébé avant de te voir partir comme un homme, c’est vrai que c’est dur. Je suis très attaché à eux mais il faut maintenant se concentrer sur Rennes ».
Un défenseur polyvalent
Recruté pour sa polyvalence contre un chèque avoisinant les 13 millions d’euros, Alidu Seidu vient en Bretagne pour franchir un nouveau cap dans sa carrière : « Un club comme Rennes peut me faire grandir et je n’ai pas hésité une seule seconde à dire oui. Je vais continuer à bien travailler et passer un cap ».
Pour l’instant utilisé sur le couloir droit de la défense par Julien Stéphan, le Ghanéen n’est de toute façon pas du genre à rechigner à la tâche, et ce, quel que soit son poste : « À droite ou dans l’axe, l’important c’est de jouer. Ça dépendra de ce que le coach veut faire avec moi, mais je considère que je suis un matériel pour le coach et pour le club. S’il me demande d’aller jouer en 10 ou en 6, j’irai et je donnerai tout ! »
Le replacement n’est a priori pas à l’ordre du jour mais la promesse d’un joueur qui mouillera le maillot à coup sûr beaucoup plus certaine, au plus grand bonheur d’un Stade Rennais qui peut déjà, au regard de ses premières prestations, avoir la conviction de ne pas s’être trompé.