« Ce sont des pénalty grandes équipes ça, dans certains stades. Ce n’est pas partout et c’est dommage ». Avec sa casquette visée sur la tête, dans un style à la Jurgen Klopp sans la barbe plutôt sympa, Julien Stéphan n’a pas tremblé au moment de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Avec le sourire s’il vous plaît. Ce pénalty de derrière les fagots, offert au PSG qui n’avait que cela pour s’épargner une défaite qui aurait été logique, dérange et frustres des rennais mal récompensés.
Dommage au passage, que la technologie induise en erreur un arbitre qui avait pour le coup pris la bonne décision à l’œil nu, mais qui s’était trompé quelques minutes plus tôt sur un autre pénalty cette fois sifflé puis annulé. Deux fois Ramos dans ses œuvres Allez, fin du débat sur la supercherie d’arbitrage-vidéo qui résout des problèmes mais affaiblit aussi parfois plus qu’autre chose les hommes en noir à vouloir laver plus blanc que blanc. Retour au terrain…
Cinq titulaires de Rennes-Milan sur le banc !
Au coup d’envoi, Julien Stéphan surprend son monde avec pas moins de cinq changements dans sa compo d’équipe. Benjamin Bourigeaud, Adrien Truffert, Arthur Theate, Martin Terrier et Warmed Omari sont sur le banc. Après la débauche d’énergie de jeudi, place à des joueurs frais et à une occasion de frapper un grand coup et de bousculer la hiérarchie pour Seidu, Belocian, Wooh, Blas et Salah. Match passant au second plan ? Manière très forte et aussi un peu risquée de concerner tout son groupe ? Toujours est-il que le coach rennais fait des choix très forts et…payants !
Oui le PSG a le ballon, comme toujours, lors du premier acte, mais n’écrase pas pour autant un Stade Rennais venu vendre chèrement sa peau. Des cafouillages en défense et des sueurs froides, avec deux relances totalement manquées de Guéla Doué ou un loupé proche d’être fatal de Alidu Seidu laissent à penser que l’édifice va fissurer mais non.
Steve Mandanda ferme la boutique devant Ousmane Dembélé (20′) d’une main ferme au sol et confirme sa grande forme actuelle. En face, le « Kik’s » dont c’était la première apparition depuis l’annonce de son départ, est positionné en 9 et parfaitement tenu par la défense rennaise.
Un bijou signé Amine Gouiri !
Sur leurs sorties de balle, les Rennais s’emploient à ne pas faire n’importe quoi. Les transitions sont maîtrisées dans leur rythme et sur l’une d’elle, avec Désiré Doué à l’origine, Amine Gouiri s’offre l’un des buts de l’année ! Parti des 30 mètres, l’international algérien s’offre une merveille de petit pont sur le brave Danilo avant d’ajuster de l’extérieur du droit Donnaruma en pleine lucarne. Une pépite, qui devrait marquer l’année mais aussi la carrière du joueur. Ces buts-là sont de ceux qui restent, longtemps mais récompensent surtout la bonne organisation rennaise.
Quelques minutes plus tard, en pleine confiance, Amine Gouiri enchaîne de nouveau techniquement aux abords de la surface avec une sublime double élimination de Vitinha et Danilo (encore lui) mais rate sa frappe alors que le chemin s’était ouvert. C’est tout pour une première mi-temps dominée à la possession par le PSG mais plutôt bien gérée par Rennes, parfaitement dans son plan de jeu.
Bourigeaud rate la balle de K.O
Après la pause, pas de rébellion côté parisien. Dembélé continue de viser les pigeons dans le ciel de Saint-Germain, malgré de multiples éliminations toujours aussi déroutantes avec ses dribles. Quand il trouve le cadre, l’ancien rennais tombe sur Steve Mandanda, qui s’envole parfaitement (59′). M’Bappé, transparent, se rate à la 63′ avant de laisser sa place (65′).
Quelques minutes plus tard, alors qu’il est entré à l’heure de jeu, le héros de jeudi, Benjamin Bourigeaud, rate la balle du KO sur un service en retrait parfait de Martin Terrier en reprenant juste à coté (69′). Sans le savoir, Rennes a laissé passer sa chance et recule dans le dernier quart d’heure, terminant la partie avec six défenseurs sur le terrain. Bien quadrillé, le camp rennais est cependant occupé par des Parisiens apathiques, incapables de combiner dont on se demande comment ils peuvent compter une telle avance en tête du classement.
Paris sauvé par le VAR…
Une frappe de Fabien Ruiz est toute proche d’attraper le cadre, M. Dechepy annule un pénalty imaginaire simulé par Ramos qui plonge à toute vitesse sur Guéla Doué mais malgré tout, Paris parvient à égaliser, avec le cadeau VAR que l’on sait, au fin fond des arrêts de jeu (90’+6′). Pour Gonçalo Ramos, une participation à Paris 2024, épreuve plongeon, serait à l’étude…
Partage des points, donc, et frustration ! Oui, un point à Paris et Rennes peut pourtant faire la tête et rager, avec un scénario très cruel : » Si on nous avait dit vous prendrez un point au parc avant la rencontre, on aurait dit oui. Maintenant, avec la débauche d’énergie et ce que les joueurs ont réalisé ça nous frustre. Avec tout ce que les joueurs ont fait, on méritait la victoire. Les joueurs peuvent être fiers de leur performance et de leur semaine. »
Comment contredire Julien Stéphan ? Après avoir battu Milan, Rennes tenait Paris, le tout avec deux équipes très différentes. Un maître coup de l’entraîneur rennais, qui tient un effectif focus dans sa remontada semblant pouvoir résister à bien des vents contraires. « Paris » réussi, en tous cas, pour le Stade Rennais !
Cap sur Le Puy puis Lorient !
La série de victoire s’arrête là en Ligue 1 mais l’invincibilité non, avec six victoires et deux nuls sur les huit derniers matchs. Il faudra gagner de nouveau jeudi, à Geoffroy-Guichard face au Puy, pensionnaire de N2, avec sérieux et application pour rejoindre le dernier carré de la coupe de France, puis enchaîner un derby face à Lorient, dans un Roazhon Park qui a toutes les raisons de croire à l’Europe au vu de la dynamique actuelle. En espérant cette fois-ci, ne pas être contrarié par autre chose que l’adversaire…