Arrêté pendant quinze mois suite à une grave blessure au genou et de retour sur les parquets depuis un peu moins d’un an, Alexandre Vu est plus déterminé que jamais. Véritable taulier de l’effectif cercliste, le jeune trentenaire savoure son retour au premier plan et entend bien profiter encore des terrains.
Tu as longtemps été écarté des parquets, notamment à cause de complications suite à ta blessure au genou. Comment as-tu vécu cette période ?
J’ai trouvé le temps long mais j’ai eu la chance d’être très bien suivi. La kiné du club, Clémence Lepinay, a vraiment été à l’écoute et ça m’a apaisé. Après ma blessure en décembre 2021, j’ai dû attendre le mois de mars avant d’être opéré.
Ensuite, malgré les exercices que nous faisions, ça été plus compliqué que prévu dans la reprise de mobilité et j’ai dû être opéré une seconde fois en novembre. Forcément, ça a repoussé mon retour et j’ai finalement repris quinze mois après, en mars 2023, avec des étapes à respecter.
Tu viens de fêter tes 30 ans, le temps de déjà réfléchir à la suite ?
En parallèle du handball, et après avoir validé mon doctorat l’année dernière, je viens tout juste de changer de statut et je suis maintenant ingénieur dans un laboratoire de recherche. Je participe à des projets sur l’utilisation de la réalité virtuelle dans l’activité physique et sportive.
Par exemple, dans le cadre de ma thèse, nous avons évalué la prise d’informations chez les footballeurs, et plus récemment, je participe à un projet d’accompagnement sur des joueurs de rugby ayant eu une commotion cérébrale. C’est quelque chose qui vient compléter le handball que j’ai à côté.
Tant que mon corps me le permet, je veux jouer le plus longtemps possible. Avec du recul, ma récente blessure m’a motivé à continuer. C’était la première fois que j’avais une pause aussi longue sans jouer et le handball m’a manqué.
Quel regard portes-tu sur la première partie de saison, bouclée à la septième place avec la deuxième meilleure défense du championnat ?
C’est un début de saison qui est satisfaisant, notamment en termes de points. Si on nous avait dit que nous occuperions cette place à la trêve, nous aurions signé tout de suite. Plus globalement, et c’est important au CPB, il y a une bonne ambiance dans le groupe.
L’autre bon point, c’est qu’il y a bonne alchimie entre les anciens, comme Gwendal Thouminot, Thomas Ruellan, Hugo Bedel, Tanguy Cherel ou moi-même, et les plus jeunes. Malgré des générations différentes, c’est quelque chose qui reste. Le bilan général est plutôt positif.
« Ça m’est arrivé de me poser la question : pourrais-je exister à un niveau supérieur ? »
Quel est ton rôle au sein du vestiaire avec les joueurs, ayant joué avec Emmanuel Marty ? Es-tu un relais naturel pour lui sur le terrain ?
Tout d’abord, je suis très content de voir Emmanuel évoluer dans son métier et ça me donne encore plus envie de m’investir. Le projet varie forcément en fonction des entraineurs, mais « Manu » essaie de mettre en place des choses innovantes, en particulier sur la défense.
Mon rôle est de soutenir l’entraîneur dans sa communication avec les plus jeunes. Pour ma part, je prends beaucoup de plaisir justement sur le plan défensif, et c’est sur cet aspect-là que je donne aussi mon avis aux jeunes. Tout le monde suit et c’est plus agréable dans ces conditions.
Quand je suis arrivé au club à 19 ans, nous avions vite été intégrés par les anciens, avec beaucoup de bienveillance, et nous essayons de redonner ça. Même si nous nous voyons déjà beaucoup dans la semaine, nous demandons qui est disponible à côté.
Par exemple, l’année dernière, nous sommes partis en vacances avec des joueurs actuels, mais aussi des anciens joueurs. Au-delà du handball, c’est l’idée de faire partie d’un groupe. C’est difficile de garder un lien avec tout le monde mais nous essayons.
Avant le CPB, tu es passé par le centre de formation de Cesson. Pourquoi ne pas avoir poussé l’aventure jusqu’aux pros ? Y pensais-tu ?
À Cesson, j’avais signé une convention de deux ans, mais à la fin de la première année, nous avons rompu cette convention à l’amiable car je ne me voyais pas percer dans le sport de haut niveau. Je ne sais pas si j’avais le niveau ou si je ne voulais pas assumer cette charge de travail, mais je voulais aussi du temps pour mes études.
J’ai ensuite eu la chance d’échanger avec Franck Prouff pour rejoindre le CPB. Ça m’est déjà arrivé de me poser la question : « pourrais-je exister à un niveau supérieur ? » Il y a des choix professionnels qui m’ont fait rester, mais c’est aussi parce que je prends beaucoup de plaisir au club, avec les dirigeants, les bénévoles et que j’ai beaucoup d’amis ici.
J’ai eu la chance de suivre des équipes de jeunes quand j’étais à la fac et ça s’est toujours très bien passé avec tous les compartiments du club. Il y a des valeurs dans lesquelles je me retrouve et une identité à laquelle je me suis rattaché. Je m’y sens bien.
Quel a été le programme de reprise ?
La deuxième semaine de janvier était consacrée à la préparation physique, histoire de réguler les excès après les fêtes (rires). Puis nous avons refait du handball pendant la deuxième semaine et nous avons enchaîné avec plusieurs matchs amicaux.
Le premier match officiel sera contre la réserve du HBC Nantes et un certain Pierre Le Meur, notre ancien coach et ancien joueur de chez nous. Il faudra répondre présent d’entrée !