Sixième de Pro A après neuf journées, le TFTT connaît une première partie de saison bien plus tranquille que l’année passée. S’il faudra tout de même batailler lors de la phase retour, le tout dans un calendrier chamboulé par les prochains Jeux olympiques, Sébastien Douaran reste optimiste sur les capacités de son équipe à décrocher le maintien en fin d’exercice.
Après un peu plus d’un mois sans match vous allez bientôt reprendre le championnat, comment as-tu géré ce mois de janvier ?
C’est une période un peu particulière. Après le dernier match de décembre, les garçons ont coupé et ils en ont profité pour rentrer chez eux. Puis ils ont repris l’entrainement pour préparer plusieurs compétitions à l’étranger.
Il y a eu une tournée au Qatar à laquelle Vincent Picard, Noshad Alamiyan et Jules Rolland ont participé et une autre en Inde que Vincent et Jules ont disputée. De son côté, Artur Abusev a continué de travailler auprès de sa famille. Les joueurs sont assez autonomes.
Je prends des nouvelles pour savoir comment ça va et si éventuellement il y a quelque chose qui va moins bien. Malgré leurs voyages, ils sont habitués et récupèrent rapidement, ce qui m’impressionne toujours.
Néanmoins, vous rejouez deux fois avant une nouvelle interruption…
Nous jouons le 31 janvier contre Jura Morez et le mardi suivant à Angers, et ensuite effectivement, il y aura un bon mois de pause. Ce sont les championnats du monde par équipes qui se déroulent en Corée du Sud et auxquels participent Jules et Noshad.
Artur et Vincent vont eux alterner entre Thorigné et l’INSEP à Paris. C’est une année atypique avec les Jeux olympiques et beaucoup de tournois qualificatifs. Nous sommes obligés de nous adapter. Le circuit WTT est assez récent – un peu plus de deux ans et demi – et il y a parfois des dates placées au dernier moment.
J’espère que le calendrier sera un petit peu plus lisible à l’avenir. Mais ce nouveau circuit permet aux joueurs d’évoluer dans le classement mondial, notamment Jules, qui a bien grimpé récemment.
Avec quatre victoires et cinq défaites, quel bilan tires-tu jusqu’ici ?
Nous avons connu un démarrage un peu difficile avec un match reporté à Jura Morez, mais que nous avons finalement gagné. C’est plus tranquille que l’année dernière mais méfiance, nous n’avons que quatre points d’avance sur Caen, formation qui jouait le titre il y a deux ans.
C’est bien d’avoir pris tous ces points sur la phase aller, mais il faut encore réaliser une bonne seconde partie. À moyen terme, nous pourrons peut-être revoir nos objectifs un peu à la hausse, mais c’est encore un peu tôt cette année et nous allons rester mesurés.
À l’avenir, j’aimerais bien avoir un effectif pour jouer le haut de tableau, en se renforçant avec un ou deux joueurs de très haut niveau et qui figurent au moins dans le top 50. Cependant, l’objectif n’est pas de tout bouleverser.
« Chez nous, les équipes ne nous regardent plus de la même façon et savent que ça peut être un traquenard. »
Lors de cette phase aller, il y a aussi eu la victoire dans le derby contre Hennebont !
C’était un gros match à domicile. Nous sommes menés 2-0 et nous revenons dans le match. Vincent sort Liam Pitchford en gagnant 3-0 et il réalise une prestation incroyable contre un sacré client. C’était une rencontre magnifique dans une superbe ambiance.
Nous faisons des bons matchs à la maison, notamment grâce au public, et nous perdons uniquement contre Angers 3-2, le tout sans Noshad qui était aux Jeux asiatiques. Sinon, nous battons Caen, La Romagne et donc Hennebont. Chez nous, les équipes ne nous regardent plus de la même façon et savent que ça peut être un traquenard.
« Les frères Lebrun font énormément de bien pour la promotion de ce sport »
Après la mauvaise entame de l’année dernière, as-tu abordé différemment cette saison ?
Nous avons maintenant le vécu et l’expérience de la saison passée. Nous nous sommes dit de ne pas paniquer en cas de mauvais départ et le retour que nous avons été capable de faire nous prouve que nous sommes au niveau. J’ai joué là-dessus.
Nous sommes tous programmés pour jouer la deuxième partie de tableau avec l’objectif de se maintenir, mais nous avons des armes. Si nous pouvons, nous essaierons de faire mieux, mais dans tous les cas, nous savons que nous ne pouvons pas nous relâcher. En gardant le même état d’esprit, ça devrait aller.
Que penses-tu des débuts d’Artur Abusev ?
Artur, c’est la belle surprise et il s’est très vite adapté. Ce n’était pas facile pour lui au départ de venir ici, mais c’est une bonne personne et il prend des cours pour parler français. Au niveau du jeu, c’est un style différent, davantage défenseur, et il nous a sorti quelques gros matchs, notamment à La Vigne.
Il a juste perdu son premier match contre Angers, mais il manquait de repères. Ensuite, il n’a plus perdu à domicile et en plus en venant à bout de très bons joueurs. Il bat son compatriote russe 3-0 qui est censé être le numéro un d’Hennebont.
Il a un jeu sympa, à deux ou trois mètres de la table, et il y a beaucoup d’échanges. Face à La Romagne, il bat aussi le frère de Noshad qui n’est pas à l’aise contre les défenseurs. Ça nous a bien lancé dans la rencontre. J’espère qu’il va revenir en forme.
Il y a un véritable engouement pour le tennis de table en ce moment avec les frères Lebrun, le ressens-tu à l’échelle du TFTT ?
À notre niveau, nous sentons que la Pro A permet de nous développer et nous progressons en nombre de licenciés. Les frères Lebrun font énormément de bien pour la promotion de ce sport et ce sont des bons ambassadeurs. Ils sont sympas, accessibles, tout en ayant des styles de jeu différents et en plus, ils ont des résultats.
Avez-vous déjà anticipé la saison prochaine ?
Oui car nous devrions lancer un centre d’entrainement prochainement. L’objectif est qu’il soit opérationnel pour la rentrée de septembre. Au niveau du recrutement également. Nous avons déjà quelques contacts et nous réfléchissons aux styles de joueurs qui peuvent nous apporter une plus-value, ainsi qu’au profil humain.
Le mercato commence dès janvier puisque ce sont des contrats de courte durée. Nous sommes sur la bonne voie et nous nous développons. Nous avons des nouveaux partenaires, comme Viabilis, qui s’investissent et nous avons une équipe qui bosse bien avec des gens compétents.