Peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse ! Sur cinq victoires de rang, le Stade Rennais, qui recevait ce samedi Montpellier, devait faire sans la tribune mordelles bas et son RCK, suspendue pour usage de fumigènes lors de la victoire face à Nice. Une vraie absence qui ne pouvait être compensée que par une attitude conquérante et offensive, sans round d’observation.
Avec un 4-4-2 plutôt convaincant et rassurant, Julien Stéphan semble avoir clairement appuyé sur ce facteur. Il faut de la folie, du rythme et des occasions. Le coach a été entendu. L’entame de match des « Rouge et Noir » est foudroyante pour Montpellier, averti deux fois en deux minutes avec deux projections non fructueuses dans les 16 mètres de Benjamin Lecomte. La punition ne tarde pas dès la troisième.
Désiré Doué perfore et sert Martin Terrier à la limite du hors-jeu. L’attaquant rennaise croise, trouve le poteau mais le ballon lui revient dans les pieds poteau gauche. But, fléchette mais drapeau levé, avant que la VAR ne valide le bonheur du Roazhon Park et le premier but de Martin Terrier à domicile en Ligue 1 depuis janvier 2023.
Idéalement lancés, les Rennais ne faiblissent pas et insistent. S’il n’y a pas de frappe cadrées, l’intensité et les intentions font plaisir. Montpellier est totalement dépassé et peut s’estimer heureux de ne pas sombrer. Terrier (11′), Théate en renard dans la surface puis de la tête sur corner (17′ et 18′), manquent de peu le KO.
Très portés sur l’avant, le Stade Rennais est au-dessus et Wahbi Khazri est averti à la demi-heure pour un vilain tacle par derrière sur Baptiste Santamaria.
Aux côtés du numéro 8, Enzo Le Fée réalise un match impressionnant à la récupération des ballons, omniprésent au tacles et au grattages de ballon. La fin de période est moins enlevée, Montpellier réclame un pénalty pour une main involontaire de l’ancien lorientais puis Rennes, à son tour, sollicite l’arbitre pour une charge sur Arnaud Kalimuendo, à l’affut sur un tir de Martin Terrier repoussé par Benjamin Lecompte.
Point de sentence, et la pause sifflée en faveur du SRFC, pas encore à l’abri (1-0).
Rennes se fait peur tout seul mais tient bon !
C’est une habitude au Roazhon Park en Ligue 1, il ne faut pas traîner pour regagner sa place ! Une fois de plus, cela se vérifie ! Guéla Doué est indiscutablement taclé en retard par Lucas Mincarelli-Davin. Cette fois, le petit point blanc est désigné. En échec face à l’OM, Benjamin Bourigeaud laisse Arnaud Kalimuendo transformer sereinement la sentence et inscrit son quatrième but de la saison.
L’affaire est bien engagée mais Montpellier commence à sortir de sa torpeur. L’atelier « transversale » de gauche à droite et de droite à gauche est terminé et le jeu vertical devient plus embêtant pour les locaux. Téji Savanier sollicite Steve Mandande sur un missile des 25 mètres, claqué au-dessus par « El Fenomeno » (52′).
Quelques secondes plus tard, l’ancien portier de l’OM, est battu par Becir Omeragic qui pique parfaitement après un beau travail mais Warmed Omari, si souvent décrié, sauve sur la ligne avec autorité ! Sur le corner, Omeragic, encore lui, sollicite de nouveau Mandanda, qui boxe magnifiquement au sol une tête ultra-dangereuse !
Rennes subit mais ressort enfin. Benjamin Bourigeaud, idéalement placé, reprend un décalage en pivot d’Arthur Theate mais le ballon qui prenait le chemin des filets, est mis en corner par Christopher Jullien, sur la trajectoire.
Rennes va mieux et quelques minutes plus tard, Amine Gouiri, entré à la pause à la place de Désiré Doué, malade la nuit précédente et KO à la mi-temps, marque, opportuniste, sur un ballon dévié par Lecomte.
Le but est hélas logiquement annulé pour un retour de hors-jeu de Benjamin Bourigeaud. Passés de l’euphorie d’un match plié à 3-0, les Rennais vont être douchés dans la foulée ! Définitivement dangereux à chaque touche de ballon, Téji Savanier, aux 20 mètres, ajuste au ras du poteau Steve Mandanda sur un tir de Coulibaly repoussé par Arthur Theate (73′).
Voilà un parcours qui pourrait bien refaire des « Rouge et Noir » un prétendant sérieux au premier tiers du classement
Il reste un très gros quart d’heure et Rennes recule, se met à trembler. Montpellier appuie et Yann Karamoh, recrue du mercato, croit égaliser mais sa position de hors-jeu sur le tir de Khazri repoussé par Mandanda annule le 2-2. Julien Stéphan et ses joueurs ont eu très chaud.
Les entrants n’apportent pas ce petit grain de folie ou à défaut, la sérénité, mais malgré cela, la solidarité et le métier de Steve Mandanda, impérial dans les airs, permettent de tenir. Azor Matuziwa et Alidu Seidu disputent leurs premières minutes au Roazhon Park et au bout de la crispation, regrettables tant Rennes gérait parfaitement son affaire, les trois points sont tout de même au rendez-vous !
Sixième victoire de rang toutes compétitions confondues, quatrième en championnat, le bilan comptable est là, éloquent et confirme que Rennes va beaucoup mieux. Si tout n’est pas parfait, loin de là, les points appellent la confiance et celle-ci, une vraie dynamique de groupe, alors que se profile un mois de février dingue.
Le foot va si vite… Sochaux mardi en coupe de France, Le Havre à l’extérieur, puis Milan, Clermont, Milan avant un éventuel quart de finale de coupe de France puis Paris. Peu importe la manière, voilà un parcours qui pourrait bien refaire des « Rouge et Noir » un prétendant sérieux au premier tiers du classement de Ligue 1. Qui l’eut cru deux mois en arrière ?